se fait entendre au dehors.)
Bougrelas:
--Ah! que vois-je? Mes deux fr��res poursuivis par le P��re Ubu et ses hommes.
La Reine:
--O mon Dieu! Sainte Vierge, ils perdent, ils perdent du terrain!
Bougrelas:
--Toute l'arm��e suit le P��re Ubu. Le Roi n'est plus l��. Horreur! Au secours!
La Reine:
Voil�� Boleslas mort! Il a re?u une balle.
Bougrelas:
--Eh! (Ladislas se retourne.) D��fends-toi! Hurrah, Ladislas.
La Reine:
--Oh! Il est entour��.
Bougrelas:
--C'en est fait de lui. Bordure vient de le couper en deux comme une saucisse.
La Reine:
--Ah! H��las! Ces furieux p��n��trent dans le palais, ils montent l'escalier.
(La clameur augmente.)
La Reine & Bougrelas (�� genoux):
--Mon Dieu, d��fendez-nous.
Bougrelas:
--Oh! ce P��re Ubu! le coquin, le mis��rable, si je le tenais...
Sc��ne IV
LES M��MES, la porte est d��fonc��e, le P��RE UBU & les forcen��s p��n��trent.
P��re Ubu:
--Eh! Bougrelas, que me veux-tu faire?
Bougrelas:
--Vive Dieu! je d��fendrai ma m��re jusqu'�� la mort! Le premier qui fait un pas est mort.
P��re Ubu:
--Oh! Bordure, j'ai peur! laissez-moi m'en aller.
Un Soldat avance:
--Rends-toi, Bougrelas!
Le jeune Bougrelas:
--Tiens, voyou! voil�� ton compte! (Il lui fend le crane.)
La Reine:
--Tiens bon, Bougrelas, tiens bon!
Plusieurs avancent:
--Bougrelas, nous te promettons la vie sauve.
Bougrelas:
--Chenapans, sacs �� vins, sagouins pay��s!
(Il fait le moulinet avec son ��p��e et en fait un massacre.)
P��re Ubu:
--Oh! je vais bien en venir �� bout tout de m��me!
Bougrelas:
--M��re, sauve-toi par l'escalier secret.
La Reine:
--Et toi, mon fils, et toi?
Bougrelas:
--Je te suis.
P��re Ubu:
--Tachez d'attraper la reine. Ah! la voil�� partie. Quant �� toi, mis��rable!... (Il s'avance vers Bougrelas.)
Bougrelas:
--Ah! vive Dieu! voil�� ma vengeance! (Il lui d��coud la boudouille d'un terrible coup d'��p��e.) M��re, je te suis! (Il dispara?t par l'escalier secret.)
Sc��ne V
Une caverne dans les montagnes.
Le jeune BOUGRELAS entre suivi de ROSEMONDE.
Bougrelas:
--Ici nous serons en s?ret��.
La Reine:
--Oui, je le crois! Bougrelas, soutiens-moi! (Elle tombe sur la neige.)
Bougrelas:
--Ha! qu'as-tu, ma m��re?
La Reine:
--Je suis bien malade, crois-moi, Bougrelas. Je n'en ai plus que pour deux heures �� vivre.
Bougrelas:
--Quoi! le froid t'aurait-il saisie?
La Reine:
--Comment veux-tu que je r��siste �� tant de coups? Le roi massacr��, notre famille d��truite, et toi, repr��sentant de la plus noble race qui ait jamais port�� forc�� de t'enfuir dans les montagnes comme un contrebandier.
Bougrelas:
--Et par qui, grand Dieu! par qui? Un vulgaire P��re Ubu, aventurier sorti on ne sait d'o��, vile crapule, vagabond honteux! Et quand je pense que mon p��re l'a d��cor�� et fait comte et que le lendemain ce vilain n'a pas eu honte de porter la main sur lui.
La Reine:
--O Bougrelas! Quand je me rappelle combien nous ��tions heureux avant l'arriv��e de ce P��re Ubu! Mais maintenant, h��las! tout est chang��!
Bougrelas:
--Que veux-tu? Abondons avec esp��rance et ne renon?ons jamais �� nos droits.
La Reine:
--Je te le souhaite, mon cher enfant, mais pour moi je ne verrai pas cet heureux jour.
Bougrelas:
--Eh! qu'as-tu? Elle palit, elle tombe, au secours! Mais je suis dans un d��sert! O mon Dieu! son coeur ne bat plus. Elle est morte! Est-ce possible? Encore une victime du P��re Ubu! (Il se cache la figure dans les mains et pleure.) O mon Dieu! qu'il est triste de se voir seul �� quatorze ans avec une vengeance terrible �� poursuivre! (Il tombe en proie au plus violent d��sespoir.)
(Pendant ce temps les Ames de Venceslas, de Boleslas, de Ladislas, de Rosemonde entrent dans la grotte, leurs Anc��tres les accompagnent et remplissent la grotte. Le plus vieux s'approche de Bougrelas et le r��veille doucement.)
Bougrelas:
--Eh! que vois-je? toute ma famille, mes anc��tres... Par quel prodige?
L'Ombre:
--Apprends, Bougrelas, que j'ai ��t�� pendant ma vie le seigneur Mathias de K?nigsberg, le premier roi et le fondateur de la maison. Je te remets le soin de notre vengeance. (Il lui donne une grande ��p��e.) Et que cette ��p��e que je te donne n'ait de repos que quand elle aura frapp�� de mort l'usurpateur.
(Tous disparaissent, et Bougrelas reste seul dans l'attitude de l'extase.)
Sc��ne VI
Le palais du roi.
P��RE UBU, M��RE UBU, CAPITAINE BORDURE
P��re Ubu:
--Non, je ne veux pas, moi! Voulez-vous me ruiner pour ces bouffres?
Capitaine Bordure:
--Mais enfin, P��re Ubu, ne voyez-vous pas que le peuple attend le don de joyeux av��nement?
M��re Ubu:
--Si tu ne fais pas distribuer des viandes et de l'or, tu seras renvers�� d'ici deux heures.
P��re Ubu:
--Des viandes, oui! de l'or, non! Abattez trois vieux chevaux, c'est bien bon pour de tels sagouins.
M��re Ubu:
--Sagouin toi-m��me! Qui m'a bati un animal de cette sorte?
P��re Ubu:
--Encore une fois, je veux m'enrichir, je ne lacherai pas un sou.
M��re Ubu:
--Quand on a entre les mains tous les tr��sors de la Pologne.
Capitaine Bordure:
--Oui, je sais qu'il y a dans la chapelle un immense tr��sor, nous le distribuerons.
P��re Ubu:
--Mis��rable, si tu fais ?a!
Capitaine Bordure:
--Mais, P��re Ubu, si tu ne fais pas de distributions le peuple ne voudra pas payer les imp?ts.
P��re Ubu:
--Est-ce bien vrai?
M��re Ubu:
--Oui, oui!
P��re Ubu:
--Oh, alors je consens �� tout. R��unissez trois millions, cuisez cent cinquante boeufs et moutons, d'autant plus que j'en aurai aussi!
(Ils sortent.)
Sc��ne VII
La cour du palais pleine de Peuple.
P��RE UBU couronn��, M��RE UBU, CAPITAINE BORDURE, LARBINS charg��s de viande.
Peuple:
--Voil�� le Roi! Vive
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