Traduction nouvelle, Tome I | Page 8

Aristophanes
le boiteux Bell��roph?n?
DIK?OPOLIS.
Pas Bell��roph?n. Mon homme ��tait boiteux, mendiant, bavard, disert.
EURIPID��S.
Je sais, le Mysien T��l��phos.
DIK?OPOLIS.
Oui, T��l��phos: donne-moi, je t'en prie, ses haillons.
EURIPID��S.
Esclave, donne-moi les guenilles de T��l��phos. Elles tra?nent au-dessus des loques de Thyest��s, m��l��es �� celles d'Ino.
K��PHISOPH?N.
Les voici, prends.
DIK?OPOLIS.
O Zeus, dont l'oeil voit et p��n��tre partout, laisse-moi me v��tir comme le plus mis��rable des ��tres. Euripid��s, puisque tu m'as accord�� ceci, donne-moi, comme compl��ment de ces guenilles, le petit bonnet qui coiffait le Mysien. Il me faut aujourd'hui avoir l'air d'un mendiant, ��tre ce que je suis, mais ne pas le para?tre. Les spectateurs sauront que je suis moi, mais les khoreutes seront assez b��tes pour ��tre dupes de mon verbiage.
EURIPID��S.
Je te le donnerai, car ta subtilit�� machine des finesses.
DIK?OPOLIS.
?Sois heureux, et qu'il arrive �� T��l��phos ce que je souhaite. ? Tr��s bien! Comme je suis bourr�� de sentences! Mais il me faut un baton de mendiant.
EURIPID��S.
Prends, et ��loigne-toi de ces portiques.
DIK?OPOLIS.
O mon ame, tu vois comme on me chasse de ces demeures, quand j'ai encore besoin d'un tas d'accessoires. Sois donc pressante, qu��mandeuse, suppliante. Euripid��s, donne-moi une corbeille avec une lampe allum��e.
EURIPID��S.
Mais, malheureux, qu'as-tu besoin de ce tissu d'osier?
DIK?OPOLIS.
Je n'en ai pas besoin, mais je veux tout de m��me l'avoir.
EURIPID��S.
Tu deviens importun: va-t'en de ma maison.
DIK?OPOLIS.
H��las! Sois heureux comme autrefois ta m��re!
EURIPID��S.
Va-t'en, maintenant.
DIK?OPOLIS.
Ah! donne-moi seulement une petite ��cuelle �� la l��vre ��br��ch��e.
EURIPID��S.
Prends, et qu'il t'arrive malheur! Sache que tu es un fl��au pour ma demeure.
DIK?OPOLIS.
Oh! par Zeus! tu ne sais pas tout le mal que tu me fais. Mais, mon tr��s doux Euripid��s, plus rien qu'une marmite doubl��e d'une ��ponge.
EURIPID��S.
H��, l'homme! tu m'enl��ves une trag��die. Prends et va-t'en.
DIK?OPOLIS.
Je m'en vais. Cependant que faire? Il me faut une chose, et, si je ne l'ai pas, c'est fait de moi. O tr��s doux Euripid��s, donne-moi cela, car je m'en vais pour ne plus revenir. Donne-moi dans mon panier quelques l��g��res feuilles de l��gumes.
EURIPID��S.
Tu me ruines. Tiens, voici; mais c'en est fait de mes drames.
DIK?OPOLIS.
C'est fini; je me retire. Je suis trop importun, je ne songe pas que ?je me ferais ha?r des rois?. Ah! malheureux! Je suis perdu! J'ai oubli�� une chose dans laquelle se r��sument toutes mes affaires. Mon petit, mon tr��s doux, mon tr��s cher Euripid��s, que je meure de male mort, de te demander encore une seule chose, seule, rien qu'une seule! Donne-moi du skandix, que tu as re?u de ta m��re.
EURIPID��S.
Cet homme fait l'insolent: fermez la porte au verrou.
* * * * *
DIK?OPOLIS.
O mon ame, il faut partir sans skandix. Ne sais-tu pas quel grand combat tu vas combattre sans doute, en prenant la parole au sujet des Lak��d?moniens? Avance, mon ame: voici la carri��re. Tu h��sites? N'as-tu pas aval�� Euripid��s? Je t'en loue. Voyons, maintenant, pauvre coeur, en avant, offre ensuite ta t��te, et dis tout ce qu'il te plaira. Hardi! Allons! Marche. Je suis ravi de mon courage.
LE CHOEUR.
Que vas-tu faire? Que vas-tu dire? Songe que tu es un r��solu, un homme de fer qui livre sa t��te �� la ville, et qui va, seul, contredire tous les autres.
DEMI-CHOEUR.
Notre homme ne recule pas devant l'entreprise. Allons, maintenant, puisque tu le veux, parle.
DIK?OPOLIS.
Ne m'en veuillez point, citoyens spectateurs, si, tout pauvre que je suis, je m'adresse aux Ath��niens au sujet de la ville, et en acteur de tryg��die. Or, la tryg��die sait aussi ce qui est juste. Mes paroles seront donc am��res, mais justes. Certes, Kl��?n ne m'accusera point aujourd'hui de dire du mal de la ville en pr��sence des ��trangers. Nous sommes seuls: c'est la f��te des L��n?a; les ��trangers n'y sont pas encore; les tributs n'arrivent pas, ni les alli��s venant de leurs villes. Nous sommes donc seuls et tri��s au volet; car les m��t��ques, selon moi, sont aux citoyens ce que la paille est au bl��.
Je d��teste de tout mon coeur les Lak��d?moniens: et puisse Pos��idon, le dieu du T?naron, leur envoyer un tremblement qui renverse toutes leurs maisons! Et de fait, mes vignes ont ��t�� coup��es. Mais, voyons, car il n'y a que des amis pr��sents �� mon discours, pourquoi accuser de tout cela les Lakoniens? Chez nous, quelques hommes, je ne dis pas la ville, souvenez-vous bien que je ne dis pas la ville, quelques mis��rables pervers, d��cri��s, pas m��me citoyens, ont accus�� les M��gariens de contrebande de lainage. Voyaient-ils un concombre, un levraut, un cochon de lait, une gousse d'ail, un grain de sel: ?Cela vient de M��gara!? et on le vendait sur l'heure. Seulement, c'est peu de chose, et cela ne sort pas de chez nous. Mais la courtisane Sim?tha ayant ��t�� enlev��e par des jeunes gens ivres, venus �� M��gara, les M��gariens, outr��s de douleur, enl��vent, �� leur tour, deux courtisanes d'Aspasia; et voil�� la guerre allum��e chez tous les Hell��nes pour trois filles. Sur ce point, du haut de sa col��re, l'Olympien P��rikl��s ��claire, tonne, bouleverse
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