les ��gorge.
LE CHOEUR.
Dites-moi, gens du peuple, que signifie cette parole mena?ante contre nous les Akharniens? A-t-il en son pouvoir quelque enfant de l'un de nous, qu'il tient enferm��? D'o�� lui vient cette hardiesse?
DIK?OPOLIS.
Frappez, si vous voulez, je me vengerai sur ceci. (Il montre un panier.) Je saurai sans doute qui de vous a souci des charbons.
LE CHOEUR.
Nous sommes perdus. Ce panier est mon concitoyen. Mais tu ne feras pas ce que tu dis: pas du tout, pas du tout.
DIK?OPOLIS.
Je l'��gorgerai. Criez! Je ne vous entendrai pas.
LE CHOEUR.
Tu vas tuer ce camarade, un ami des charbonniers!
DIK?OPOLIS.
Tout �� l'heure, quand je parlais, vous ne m'avez pas ��cout��.
LE CHOEUR.
Eh bien, parle �� pr��sent, si bon te semble, de Lak��d?m?n et de ce que tu aimes le mieux. Jamais je n'abandonnerai ce petit panier.
DIK?OPOLIS.
Maintenant, commencez par jeter vos pierres �� terre.
LE CHOEUR.
Les voil�� �� terre; et toi, �� ton tour, d��pose ton ��p��e.
DIK?OPOLIS.
Mais faites que dans vos manteaux il n'y ait pas quelque part des pierres.
LE CHOEUR.
Elles ont ��t�� secou��es par terre. Ne vois-tu pas nos manteaux secou��s? Allons, plus de pr��texte; d��pose ton arme. Le secouement s'est op��r�� pendant notre ��volution chorale.
DIK?OPOLIS.
Vous alliez tous pousser de beaux cris, et peu s'en est fallu que ces charbons du Parn��s ne p��rissent, et cela par la folie de leurs compatriotes. La peur a fait chier sur moi �� ce panier une poussi��re noire comme de la s��pia. C'est terrible pour des hommes d'avoir dans l'ame une humeur de verjus, qui porte �� battre et �� crier, sans vouloir ��couter raisonnablement les raisons que j'all��gue, quand je veux, sur le billot m��me, dire tout ce que j'ai �� dire au sujet des Lak��d?moniens, et cependant j'aime ma vie, moi.
LE CHOEUR.
Pourquoi donc alors ne fais-tu pas placer un billot devant la porte, pour nous dire, mis��rable, la chose �� laquelle tu attaches tant d'importance? Car j'ai grande envie de conna?tre tes pens��es. Mais selon le mode de justice que tu as fix��, fais placer ici le billot, et prends la parole.
DIK?OPOLIS.
Eh bien, voyez: voil�� le billot, et voici l'orateur, moi pauvre homme. Assur��ment, par Zeus! je ne me couvrirai pas d'un bouclier, mais je dirai sur les Lak��d?moniens ce qui me para?t bon. Cependant j'ai bien des craintes. Je connais l'humeur de nos campagnards, qui se gaudissent quand quelque hableur fait l'��loge, juste ou non, d'eux et de la ville. Et ils ne s'aper?oivent pas qu'on les a vendus. Je connais aussi l'ame des vieillards, qui ne voient pas autre chose que de mordre le monde avec leur vote. Je sais ce que j'ai eu �� souffrir de Kl��?n pour ma com��die de l'ann��e derni��re. Il m'a tra?n�� devant le Conseil, me criblant de calomnies, m'��tourdissant de ses mensonges, de ses cris, se d��cha?nant comme un torrent, fondant en d��luge, �� ce point que j'ai failli p��rir noy�� dans un tas d'infamies. Et maintenant, avant que je prenne la parole, laissez-moi endosser le costume du plus mis��rable des ��tres.
LE CHOEUR.
Pourquoi ce tissu de d��tours, d'artifices et de retards? Emprunte-moi �� Hi��ronymos un casque de Had��s, aux poils sombres et h��riss��s; puis d��ploie les ruses de Sisyphos; car ce d��bat ne comportera pas de d��lai.
DIK?OPOLIS.
Voici le moment o�� il faut que je prenne une ame r��solue. Allons tout de suite trouver Euripid��s. Esclave! Esclave!
* * * * *
K��PHISOPH?N.
Qui est l��?
DIK?OPOLIS.
Euripid��s est-il chez lui?
K��PHISOPH?N.
Il n'y est pas et il y est, si tu n'es pas d��pourvu de sens.
DIK?OPOLIS.
Comment y est-il et n'y est-il pas?
K��PHISOPH?N.
Tout simplement, vieillard: son esprit, courant dehors apr��s des vers, n'y est pas, mais lui-m��me est chez lui, juch�� en l'air, composant une trag��die.
DIK?OPOLIS.
O trois fois heureux Euripid��s, d'avoir un esclave qui r��pond si sagement! Mais toi, appelle ton ma?tre.
K��PHISOPH?N.
C'est impossible.
DIK?OPOLIS.
Mais cependant je ne puis m'en aller. Je vais frapper �� la porte. Euripid��s! mon petit Euripid��s! ��coute-moi, si jamais tu l'as fait pour quelqu'un. C'est Dik?opolis qui t'appelle, du d��me de Khollide, moi.
EURIPID��S.
Je n'ai pas le temps.
DIK?OPOLIS.
H�� bien, fais-toi rouler.
EURIPID��S.
Impossible.
DIK?OPOLIS.
Mais pourtant.
EURIPID��S.
Allons! qu'on me roule! Je n'ai pas le temps de descendre.
DIK?OPOLIS.
Euripid��s!
EURIPID��S.
Qu'est-ce que tu chantes?
DIK?OPOLIS.
Tu composes juch�� en l'air, quand tu peux ��tre en bas. Il n'est pas ��tonnant que tu cr��es des boiteux. Et pourquoi as-tu ces haillons tragiques, ces v��tements pitoyables? Il n'est pas ��tonnant que tu cr��es des mendiants. Mais, je t'en prie �� genoux, Euripid��s, donne-moi les haillons de quelque vieux drame. J'ai �� d��biter au Choeur un long discours, qui me vaudra la mort, si je parle mal.
EURIPID��S.
Quelles guenilles veux-tu? Celles que portait, dans son r?le, OEneus, cet infortun�� vieillard?
DIK?OPOLIS.
Non; pas celles d'OEneus, mais d'un plus malheureux encore.
EURIPID��S.
De Phoenix l'aveugle?
DIK?OPOLIS.
Non, pas de Phoenix, non, mais il y en avait un autre plus malheureux que Phoenix.
EURIPID��S.
Mais quelles sont les loques d'habits dont parle cet homme? Parles-tu de celles du mendiant Philokt��t��s?
DIK?OPOLIS.
Non, d'un autre, beaucoup, beaucoup plus mendiant.
EURIPID��S.
Sont-ce les v��tements crasseux que portait
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