Traduction nouvelle, Tome I | Page 9

Aristophanes
la Hellas et fait une loi qui, comme dit le skolie, interdit aux M��gariens de ?s��journer sur la terre, sur l'Agora, sur la mer et sur le continent?. Alors les M��gariens, finissant par mourir de faim, prient les Lak��d?moniens de faire rapporter le d��cret rendu �� cause des filles de joie. Nous ne voulons pas ��couter leurs demandes r��it��r��es, et d��s lors commence un fracas de boucliers. Quelqu'un va dire: ?Il ne fallait pas?; mais que fallait-il? dites-le. Qu'un Lak��d?monien se f?t embarqu�� pour S��ripho, afin d'y enlever, sous quelque pr��texte, un petit chien et de le vendre, seriez-vous rest��s tranquilles dans vos maisons? Il s'en faut de beaucoup. Vous auriez aussit?t mis trois cents vaisseaux �� la mer: voil�� la ville pleine du bruit des soldats, de clameurs au sujet du tri��rarkhe, des distributions de la solde, du redorage des Palladia, de bousculades sous les portiques, de mesures de vivres, d'outres, de courroies �� rames, d'achats de tonneaux, de gousses d'ail, d'olives, d'oignons dans des filets, de couronnes, de sardines, de joueuses de fl?te, d'yeux poch��s: l'arsenal est rempli de bois �� fabriquer des avirons, de chevilles bruyantes, de garnitures de trous pour la rame, de fl?tes �� signal, de fifres, de sifflets. Je sais que c'est cela que vous auriez fait. Et ne croyons-nous pas que T��l��phos e?t fait de m��me? Donc nous n'avons pas de sens commun.
PREMIER DEMI-CHOEUR.
C'est donc comme cela, mis��rable, infame? Vil mendiant, tu oses nous parler ainsi! Et s'il y a ici quelque sykophante, tu l'outrages!
DEUXI��ME DEMI-CHOEUR.
Par Pos��id?n! tout ce qu'il dit est justement dit, et il ne ment pas d'un mot.
PREMIER DEMI-CHOEUR.
Si c'est juste, fallait-il le dire? Mais tu n'auras pas �� te r��jouir de l'audace de tes paroles.
DEUXI��ME DEMI-CHOEUR.
O�� cours-tu donc? Ne bouge pas. Si tu frappes cet homme, je te ferai danser.
PREMIER DEMI-CHOEUR.
O Lamakhos, ? toi dont les regards lancent des ��clairs, viens-nous en aide; toi dont l'aigrette est une Gorg?n, parais, ? Lamakhos, mon ami, citoyen de ma tribu. S'il y a l�� un taxiarkhe, un strat��ge, des d��fenseurs des remparts, venez vite �� notre aide; on porte la main sur moi.
* * * * *
LAMAKHOS.
Quel cri de bataille me frappe l'oreille? O�� faut-il courir �� l'aide? O�� dois-je lancer l'��pouvante? Qui tire ma Gorg?n de son ��tui?
PREMIER DEMI-CHOEUR.
O Lamakhos, h��ros redoutable par tes aigrettes et par tes bataillons!
DEUXI��ME DEMI-CHOEUR.
O Lamakhos, cet homme n'en finit pas d'outrager notre ville tout enti��re.
LAMAKHOS.
C'est toi, mendiant, qui as l'audace de tenir ce langage?
DIK?OPOLIS.
O Lamakhos, grand h��ros, pardonne �� un mendiant qui, en prenant la parole, a dit quelque sottise.
LAMAKHOS.
Qu'as-tu dit de nous? Parleras-tu?
DIK?OPOLIS.
Je n'en sais plus rien. La peur des armes me donne le vertige. Mais, je t'en prie, ��loigne de moi cette Mormo.
LAMAKHOS.
C'est fait.
DIK?OPOLIS.
Maintenant mets-lui la face contre terre.
LAMAKHOS.
Elle y est.
DIK?OPOLIS.
Donne-moi �� pr��sent une plume de ton casque.
LAMAKHOS.
Voil�� la plume.
DIK?OPOLIS.
Maintenant prends-moi la t��te, pour que je vomisse: les aigrettes me donnent la naus��e.
LAMAKHOS.
H��! l'homme! que veux-tu faire? Tu veux te faire vomir �� l'aide de cette plume?
DIK?OPOLIS.
C'est une plume, en effet. Dis moi, de quel oiseau est-elle? Est-ce du fanfaron? Est-ce du ?kompolakythos? (fanfaron)?
LAMAKHOS.
Ah! tu vas y passer!
DIK?OPOLIS.
Non, Lamakhos: il ne s'agit pas de force. Puisque tu es fort, pourquoi ne pas me circoncire? Tu es bien arm��?
LAMAKHOS.
Un mendiant parler ainsi �� un strat��ge!
DIK?OPOLIS.
Moi, un mendiant?
LAMAKHOS.
Qu'es-tu donc?
DIK?OPOLIS.
Ce que je suis? Un bon citoyen, exempt d'ambition, et, depuis le commencement de la guerre, un bon soldat, tandis que toi tu es, depuis le commencement de la guerre, un g��n��ral gag��.
LAMAKHOS.
On m'a ��lu.
DIK?OPOLIS.
Oui, trois coucous. Et moi, indign�� de ce fait, j'ai conclu une tr��ve, voyant des hommes �� cheveux blancs dans les rangs des soldats, et des jeunes comme toi se d��robant au service, les uns en Thrak��, pour une solde de trois drakhmes, des Tisam��nos, des Ph?nippos, et ce coquin d'Hipparkhidas; les autres aupr��s de Khar��s; ceux-ci en Khaonie, G��r��s, Th��odoros, et ce vantard de Diom��e; ceux-l�� �� Kamarina, �� G��la, �� Katag��la.
LAMAKHOS.
On les a ��lus.
DIK?OPOLIS.
Et pourquoi les salaires vont-ils toujours �� vous, et �� eux rien? Dis-moi, Marilad��s, toi dont les cheveux blanchissent, as-tu jamais eu une pareille mission? Il fait signe que non. Il est cependant prudent et actif. Et vous, Drakyllos, Euphorid��s, Prinid��s, quelqu'un de vous conna?t-il Ekbatana ou les Khaoniens? Ils disent que non. C'est affaire au fils de Koesyra et �� Lamakhos, qui ne pouvaient hier encore payer leur ��cot ou leurs dettes, et �� qui tous leurs amis, comme font le soir les gens qui jettent dehors leurs bains de pieds, criaient: Gare!
LAMAKHOS.
O d��mocratie! est-ce tol��rable?
DIK?OPOLIS.
Non certes, si Lamakhos n'��tait pas bien pay��.
LAMAKHOS.
Mais moi, je veux faire une guerre ��ternelle �� tous les P��lopon��siens, jeter partout le d��sordre, sur mer et sur terre, et de la bonne sorte.
DIK?OPOLIS.
Et moi, je d��clare �� tous les P��lopon��siens, aux M��gariens, aux Boeotiens, qu'ils peuvent vendre et acheter chez moi;

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