Traduction nouvelle, Tome I | Page 4

Aristophanes
Les Prytanes m��mes n'arrivent pas: ils arrivent �� une heure indue; puis ils se bousculent, vous savez comme, les uns les autres, pour gagner le premier banc, et ils s'y jettent serr��s. De la paix �� conclure, ils n'ont aucun souci. O la ville, la ville! Pour moi qui viens toujours le premier �� l'assembl��e, je m'assois, et l��, tout seul, je soupire, je baille, je m'��tire, je p��te, je ne sais que faire, je trace des dessins, je m'��pile, je r��fl��chis, l'oeil sur la campagne, ��pris de la paix, d��testant la ville, regrettant mon d��me, qui ne m'a jamais dit: ?Ach��te du charbon, du vinaigre, de l'huile!? Il ne connaissait pas le mot: ?Ach��te?, mais il fournissait tout, et il n'y avait pas ce terme, ?ach��te?, qui est une scie. Aujourd'hui, je ne viens pas pour rien; je suis tout pr��t �� crier, �� clabauder, �� injurier les orateurs, s'il en est qui parlent d'autre chose que de la paix. Mais voici les Prytanes! Il est midi! Ne l'ai-je pas annonc��? C'est bien ce que je disais. Tous ces gens-l�� se ruent sur le premier si��ge.
* * * * *
LE H��RAUT.
Avancez sur le devant; avancez, pour ��tre dans l'enceinte purifi��e.
AMPHITH��OS.
A-t-on d��j�� parl��?
LE H��RAUT.
Qui veut prendre la parole?
AMPHITH��OS.
Moi.
LE H��RAUT.
Qui, toi?
AMPHITH��OS.
Amphith��os.
LE H��RAUT.
Pas un homme?
AMPHITH��OS.
Non; mais un immortel. Amphith��os ��tait fils de D��m��t��r et de Triptol��mos: de celui-ci na?t K��l��os. K��l��os ��pouse Ph?nar��t��, mon a?eule, de laquelle na?t Lykinos. N�� de lui, je suis un immortel. A moi seul les dieux ont confi�� le soin de faire une tr��ve avec les Lak��d?moniens. Mais tout immortel que je suis, citoyens, je n'ai pas de quoi manger; car les Prytanes ne me donnent rien.
LE H��RAUT.
Archers!
AMPHITH��OS.
O Triptol��mos, ? K��l��os, m'abandonnez-vous?
DIK?OPOLIS.
Citoyens Prytanes, vous faites injure �� l'assembl��e, en expulsant cet homme, qui a voulu nous obtenir une tr��ve et pendre au clou les boucliers.
LE H��RAUT.
Assis! Silence!
DIK?OPOLIS.
Non, par Apoll?n! je ne me tais pas, �� moins que les Prytanes ne d��lib��rent sur la paix.
* * * * *
LE H��RAUT.
Les Envoy��s revenant d'aupr��s du Roi!
DIK?OPOLIS.
De quel roi? J'en ai assez des Envoy��s, des paons et des fanfaronnades.
LE H��RAUT.
Silence!
DIK?OPOLIS.
Ah! ah! par Ekbatana, quel ��quipage!
UN DES ENVOY��S.
Vous nous avez d��put��s vers le Grand Roi, avec une solde de deux drakhmes par jour, sous l'arkhontat d'Euthym��n��s.
DIK?OPOLIS.
H��las! nos drakhmes!
L'ENVOY��.
Certes, nous avons pein�� le long des plaines du Kaystros, errants, couchant sous la tente, mollement ��tendus sur des chariots couverts, mourant de fatigue.
DIK?OPOLIS.
Et moi, j'��tais donc bien �� l'aise, couch�� sur la paille, le long du rempart?
L'ENVOY��.
Bien re?us, on nous for?ait �� boire, dans des coupes de cristal et d'or, un vin pur et d��licieux.
DIK?OPOLIS.
O cit�� de Kranaos, sens-tu bien la moquerie de tes Envoy��s?
L'ENVOY��.
Les Barbares ne regardent comme des hommes que ceux qui peuvent le plus manger et boire.
DIK?OPOLIS.
Et nous, les prostitu��s et les d��bauch��s aux complaisances infectes.
L'ENVOY��.
Au bout de quatre ans, nous arrivons au palais du Roi; mais il ��tait all�� �� la selle, suivi de son arm��e, et il chia huit mois dans les monts d'or.
DIK?OPOLIS.
Et combien de temps mit-il �� fermer son derri��re?
L'ENVOY��.
Toute la pleine lune; puis il revint chez lui. Il nous re?ut alors, et il nous servit des boeufs entiers, sortant du four.
DIK?OPOLIS.
Et qui a jamais vu des boeufs cuits au four? Quelles bourdes!
L'ENVOY��.
Mais, de par Zeus! il nous fit servir un oiseau trois fois plus gros que Kl��onymos, et dont le nom ��tait ?le hableur?.
DIK?OPOLIS.
Est-ce donc pour tes hableries que tu touchais deux drakhmes?
L'ENVOY��.
Et maintenant nous vous annon?ons Pseudartabas, l'oeil du Roi.
DIK?OPOLIS.
Puisse un corbeau te crever le tien d'un coup de bec, toi, l'Envoy��!
LE H��RAUT.
L'oeil du Roi!
DIK?OPOLIS.
Par H��rakl��s! Au nom des dieux, dis donc, l'homme, ton oeil est fait comme un trou de navire! Est-ce que, doublant le cap, tu regardes par o�� entrer en rade? Tu as une courroie qui retient ton oeil par en bas.
L'ENVOY��.
Allons, toi, dis ce que le Roi t'a charg�� d'annoncer aux Ath��niens, Pseudartabas.
PSEUDARTABAS.
Iartaman exarxas apissona satra.
L'ENVOY��.
Avez-vous compris ce qu'il dit?
DIK?OPOLIS.
Par Apoll?n! je ne comprends pas.
L'ENVOY��.
Il dit que le Roi vous enverra de l'or. Allons, toi, prononce plus haut et plus clairement le mot or.
PSEUDARTABAS.
Tu n'auras pas d'or, Ionien au derri��re ��largi; non.
DIK?OPOLIS.
Oh! le maudit homme! C'est on ne peut plus clair.
L'ENVOY��.
Que dit-il?
DIK?OPOLIS.
Il dit que les Ioniens ont le derri��re ��largi, s'ils comptent sur l'or des Barbares.
L'ENVOY��.
Mais non, il parle de larges m��dimnes d'or.
DIK?OPOLIS.
Quels m��dimnes? Tu es un grand hableur. Mais va-t'en: �� moi tout seul, je vais les mettre �� l'��preuve. (A Pseudartabas.) Voyons, toi, r��ponds clairement �� l'homme qui te parle; autrement je te baigne dans un bain de teinture de Sardes. Le Grand Roi nous enverra-t-il de l'or? (Pseudartabas fait signe que non.) Alors nous sommes dup��s par les Envoy��s. (Pseudartabas fait signe que oui.) Mais ces gens-l�� font des signes �� la fa?on hell��nique; il n'y a pas de raison pour qu'ils ne soient pas d'ici. Des
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