Thermidor | Page 8

Ernest Hamel
par l��, combien peu il ��tait dispos�� �� flatter bassement la multitude.
D��s le mois de juillet, il posa nettement, dans son journal et �� la tribune des Jacobins, la question de la d��ch��ance et de la convocation d'une Convention nationale. ?Est-ce bien Louis XVI qui r��gne? ��crivit-il. Non, ce sont tous les intrigants qui s'emparent de lui tour �� tour. D��pouill�� de la confiance publique, qui seule fait la force des rois, il n'est plus rien par lui-m��me.?
?... Au-dessus de toutes les intrigues et de toutes les factions, la nation ne doit consulter que les principes et ses droits. La puissance de la cour une fois abattue, la repr��sention nationale r��g��n��r��e, et surtout la nation assembl��e, le salut public est assur��.?
Le 10 ao?t, le peuple fit violemment ce que Robespierre aurait voulu voir ex��cuter par la puissance l��gislative. Il le f��licita de son heureuse initiative et complimenta l'Assembl��e d'avoir enfin effac��, au bruit du canon qui d��truisait la vieille monarchie, l'injurieuse distinction ��tablie, malgr�� lui, par la Constituante entre les citoyens actifs et les citoyens non actifs.
Dans la soir��e m��me, sa section, celle de la place Vend?me, le nomma membre du nouveau conseil g��n��ral de la commune. ��lu pr��sident du tribunal institu�� pour juger les conspirateurs, il donna imm��diatement sa d��mission en disant qu'il ne pouvait ��tre juge de ceux qu'il avait d��nonc��s, et qui, ?s'ils ��taient les ennemis de la patrie, s'��taient aussi d��clar��s les siens?.[3]
[Note 3: Lettre ins��r��e dans le Moniteur du 28 ao?t 1792.]
Nomm�� ��galement membre de l'assembl��e ��lectorale charg��e de choisir les d��put��s �� la Convention nationale, Il prit peu de part aux d��lib��rations de la Commune. Le bruit des affreux massacres de septembre vint tardivement le frapper au milieu de ses fonctions d'��lecteur. A cette nouvelle, il se rendit au conseil g��n��ral o��, avec Deltroy et Manuel, il re?ut la mission d'aller prot��ger la prison du Temple qui fut, en effet, ��pargn��e par les assassins.[4]
[Note 4: Proc��s-verbaux du conseil g��n��ral de la commune de Paris. Archives de la ville, v. 22, carton 0.70.]
Jusqu'ici, rien de sanglant n'appara?t ni dans ses actes ni dans ses paroles. Maintenant, jusqu'o�� doit aller, devant l'histoire, sa part de responsabilit�� dans les mesures s��v��res, terribles que, pour sauver la R��volution et la patrie, la Convention allait bient?t prendre ou ratifier? C'est ce dont le lecteur jugera d'apr��s ce r��cit, ��crit d'apr��s les seules sources officielles, authentiques et originales.

IV
��lu membre de la Convention nationale par les ��lecteurs de Paris, Robespierre fut, d��s les premi��res s��ances, l'objet d'une violente accusation de la part des hommes de la Gironde. D��j�� Guadet, aux Jacobins, lui avait reproch�� am��rement d'��tre l'idole du peuple, et l'avait exhort�� na?vement �� se soustraire par l'ostracisme �� cette idolatrie. Lasource l'accusa d'aspirer �� la dictature. A l'accusation dirig��e contre lui, il opposa toute sa vie pass��e. ?La meilleure r��ponse �� de vagues accusations est de prouver qu'on a toujours fait des actes contraires. Loin d'��tre ambitieux, j'ai toujours combattu les ambitieux. Ah! si j'avais ��t�� l'homme de l'un de ces partis qui, plus d'une fois, tent��rent de me s��duire, si j'avais transig�� avec ma conscience et trahi la cause du peuple, je serais �� l'abri des pers��cutions....?
Barbaroux et Louvet vinrent �� la rescousse. Le frivole auteur de Faublas, devan?ant les Thermidoriens, voulait absolument que la Convention frappat d'un acte d'accusation l'adversaire de son parti, parce qu'on l'avait proclam�� l'homme le plus vertueux de France et que l'idolatrie dont un citoyen ��tait l'objet pouvait ��tre mortelle �� la patrie, parce qu'on l'entendait vanter constamment la souverainet�� du peuple, et qu'il avait abdiqu�� le poste p��rilleux d'accusateur public. Malgr�� le vide et le ridicule de ces accusations, une partie de la Convention applaudit �� la robespierride de Louvet, que le ministre Roland fit r��pandre dans les provinces �� quinze mille exemplaires.
��crasante fut la r��ponse de Robespierre. Il n'eut pas de peine �� prouver qu'�� l'��poque o�� l'on pr��tendait qu'il exer?ait la dictature, toute la puissance ��tait entre les mains de ses adversaires. Apr��s avoir reproch�� �� ceux-ci de ne parler de dictature que pour l'exercer eux-m��mes sans frein, il termina par un appel �� la conciliation, ne demandant d'autre vengeance contre ses calomniateurs ?que le retour de la paix et le triomphe de la libert��?.
Mais sourds �� cet appel �� la conciliation, les imprudents Girondins ne firent que redoubler d'invectives et d'animosit�� �� l'��gard de Robespierre et de Danton. La lutte entre la Gironde et la Montagne s'envenimait chaque jour et ne devait se terminer que par l'extermination d'un des deux partis. Mais d'o�� vinrent les attaques passionn��es et les premiers traits empoisonn��s? La justice nous commande bien de le dire, elles vinrent des Girondins.
Le jugement du roi, dans lequel Girondins et Montagnards vot��rent en grande majorit�� pour la mort, fut �� peine une halte au milieu de cette lutte sans
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