Souvenirs de voyage | Page 6

M. et Mme Mercier-Thoinnet
comme cela se pratique dans les belles cit��s d'Italie.
Le moulin Basacle a encore l'eau pour moteur, et met en action 36 meules.
La fonderie royale est fort curieuse; le jardin des plantes est sup��rieur �� celui de Bordeaux. Nous avons visit�� le palais du Capitole, la salle des Pas-Perdus, la salle des Grands-Hommes, o�� sont les bustes des plus c��l��bres citoyens de Toulouse, et celle de l'Acad��mie et des jeux floraux; il nous semblait voir la ravissante Isaure, pr��sider les disciples d'Apollon, et les animer de sa lyre divine et po��tique.
Montmorency fut d��capit�� dans la premi��re, cour, au pied de la statue de Henri IV, par l'ordre de Richelieu, qui punit en sa personne l'erreur d'un jour, et tarit une source f��conde de h��ros. Ce souvenir nous rappela la statue antique de Pomp��e, aux pieds de laquelle vint rouler aussi le cadavre ensanglant�� de C��sar.
Dans la salle basse, dite des Armoires-de-Fer, o�� l'on conserve les annales de Toulouse, orn��es de belles vignettes, se trouve la hache Damass��e avec laquelle, on a d��capit�� Montmorency.
Presque toutes les ��glises nous ont paru fort belles, surtout la Cath��drale, le Stor et Saint-Sernin: comme prince de l'��glise, l'archev��que a une sentinelle �� sa porte; il y a, �� Toulouse, deux r��giments d'artillerie et un d'infanterie. Si les habitants ont dans leurs mani��res plus de cette p��tulance qu'excite le feu du midi, ils n'ont pas moins d'obligeance, et ils ont plus de pi��t�� que les Bordelais.
Le pont qui r��unit les deux rives de la Garonne, se compose de sept arches; il y a deux statues: l'une repr��sente le Languedoc, et l'autre la ville de Toulouse.
Les promenades, surtout l'Esplanade sont fort agr��ables; le cours de Dillon est situ�� sur la rive gauche de la Garonne.
Celle qu'on appelle les All��es, est la plus jolie; elle commence au pont de Montendon, jusqu'�� l'embouchure de la Garonne, en suivant les bords du canal de l'immortel Riquet; des arbres l'ombragent de leurs rameaux et en entretiennent la fra?cheur; cette promenade se joint aux avenues qui embellissent les rives du canal de Brienne, d'o�� l'on jouit de l'agr��able vue des Pyr��n��es. Enfin, quoique le prix soit moins ��lev�� dans le coup�� de la diligence, nous pr��f��rons voyager sur le canal du midi; nous devions nous rendre �� B��ziers, distant de quarante-cinq lieues de Toulouse, nous f?mes oblig��s de nous munir de provisions: il n'y a pas de restaurateur sur le bateau de poste.

CHAPITRE III.
Du Canal du Languedoc �� Cette.
Nous voil�� transport��s sur le joli P��nif, qui peut contenir deux cents voyageurs. La cloche sonne, c'est le signal du d��part; quatre chevaux remorquent avec une longue corde notre l��g��re embarcation; elle est lanc��e au train de poste: quelquefois conducteur suit les chevaux en courant, pour les exciter �� la v��locit�� et les anime de ses cr��pitations; souvent, les voyant presque au galop, il monte sur l'un d'eux avec beaucoup de l��g��ret��, sans les arr��ter, et fait claquer son fouet. Un pont se pr��sente. Le canal qui, pour l'ordinaire, a sept pieds d'eau, est si bien combin��, que pr��s de l'entr��e du pont, est un passage pratiqu�� �� dessein; le conducteur descend de cheval, puis il d��tache la corde, les chevaux en tra?nent encore un long bout; l'autre portion est saisie par le postillon, qui p��n��tre dans le petit passage, pr��s de l'arche; il ram��ne ensuite ses cordes aux chevaux, en les provoquant de nouveau �� la course; pendant ce temps, une agr��able musique provenant d'un buffet d'orgue, augmente encore la magie de ces lieux, Tant?t le canal parcourt des descentes, rapides, tant?t il s'��lance sur des coteaux. Soixante-deux ��cluses, soixante-douze ponts, cinquante-cinq aqueducs qui servent de passage �� autant de rivi��res, de Toulouse �� B��ziers, aplanissent les difficult��s; mais que de merveilles au passage de ces ��cluses! La corde de hallage se d��tache un des nautoniers prend un bout de corde amarr�� �� l'embarcation; il se pr��cipite sur le rivage, nous sommes �� quinze pieds au-dessous du niveau de l'eau, de l'autre c?t�� de l'��cluse; nous entrons dans l'��cluse, la porte se ferme derri��re nous; celle de devant ne s'ouvre pas encore, o�� nous serions engloutis dans les eaux; mais des crics jouent et pratiquent dans le bas de la porte de l'��cluse des ouvertures pour faire entrer l'eau graduellement; le soleil, dans le milieu du jour, dardant ses rayons sur ces monceaux d'��cume, de jolies nuances roses, bleues, lilas, d'or, d��s le premier moment, saisissent d'effroi et d'admiration: on craint sans raison d'��tre submerg��; notre nacelle ne s'��levait point ainsi subitement �� la hauteur de quinze pieds; alors, par le moyen de deux ch��vres, les portes sup��rieures s'ouvrent; le voyageur, que la peur ou le d��sir de fouler l'herbe, avait fait quitter le bateau, au moment du passage, y remonte; les cordes se rattachent aux chevaux, qui se reposent o�� qui ont ��t��
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