Souvenirs de voyage | Page 5

M. et Mme Mercier-Thoinnet
chacun suivant ses forces; et int��resser les masses �� des oeuvres utiles �� tous?
Les sites continuent d'��tre charmants: ce superbe Chateau, qu'on aper?oit sur le littoral gauche, a le nom de son possesseur, M. de Marcellus. L��, le courant est si rapide, qu'on est oblig��, de remorquer les bateaux avec des chevaux. Des ponts l��gers en fer, continuent de se multiplier, et se pr��sentent comme des arcs-en-ciel, jet��s d'une rive �� l'autre.
Marmande nous d��montre que, si les concurrences sont le tombeau des fortunes particuli��res, elles pr��sentent entre autres, grand nombre d'avantages pr��cieux de voyager �� peu de frais. On s'arr��te: nous quittons le bateau �� vapeur; �� l'h?tel, partout autour de nous, nous n'entendons qu'un patois d��sagr��able. Nous sortons brusquement de la T��te-Noire, ne pouvant nous faire comprendre, pour aller �� la Providence, o�� nous f?mes plus heureux. Restaur��s par une nourriture succulente, nous nous rendons au bureau des messageries; sept chevaux sont attel��s, avec une grande c��l��rit��, �� notre diligence; nous allons aussi vite que la pens��e, mais non sans danger de nous briser �� tous moments. Les campagnes ne connaissent pas le repos, et ne se lassent pas de donner de riches moissons; aussi, l'infatigable planteur les cultive-t-il avec soin et beaucoup d'amendement. Partout les perspectives sont des plus pittoresques; on est seulement fach�� de voir presque sans cesse de tr��s-beaux arbres mutil��s pour ainsi dire jusqu'�� la cime: la th��orie de la s��ve, mal con?ue, est cause de ces horribles amputations; la pratique et la physiologie des arbres d��montrent que les feuilles et, les branches contribuent par leurs pores, les trach��es et leurs vaisseaux absorbants, autant que les racines, au d��veloppement et �� la prosp��rit�� de l'arbre; que l�� o�� l'on fait la section d'une branche, l�� on provoque des ��ruptions de s��ve; il en r��sulte qu'un arbre mutil�� ne prend plus d'accroissement, et se couvre de branches dans les parties qu'on voulait pr��server de d��veloppement, au lieu de la consacrer toute enti��re �� donner �� la cime une grande ascension.
Nous ne nous arr��tons pas �� Agen: jusqu'�� Toulouse, le terroir est une plaine magnifique orn��e de figuiers, plus belle que la Beauce, ayant, au nord, une ligne de riches montagnes, au sud et �� l'ouest, la Garonne continuant de serpenter au milieu de la plus f��conde culture; l�� le tr��fle prend une dimension consid��rable, et est graiss�� avec la chaux; le tableau est encore anim�� par de nombreux troupeaux de moutons et de porcs noirs qui paissent dans la plaine; partout on voit des nu��es de pigeons.
Nous descendons �� Toulouse, pr��s le canal du Midi; mais apprenant que nous nous ��tions mal adress��s, nous nous transportames imm��diatement �� l'H?tel du Nord, chez Mme Clouet, qui traite fort bien les voyageurs et �� bon march��.
De la Rochelle �� Marmande, les femmes sont orn��es du madras sur la t��te; �� Blaye, elles rench��rissent, et portent une co?ffe sous le mouchoir qui flotte comme un ��tendard. De Marmande �� Toulouse, elles reprennent les co?ffes �� forme de b��guin: celles qui approchent de la caducit��, ont des chapeaux peu ��l��gants. Arriv��s le dimanche �� Toulouse, nous avons joui du coup d'oeil le plus enchanteur et le plus magique: toute la population, m��me les militaires, ��taient en promenade sur la place et dans la rue Lafayette; sur la place du Capitole, les maisons sont en briques vari��es de jolies silex: les rues, pr��s de cet ��difice, sont pav��es de cailloux sym��tris��s et bariol��s, tout cela est ravissant.
Nous avons visit�� le chateau d'Eau, dans lequel se trouve une machine simple et ing��nieuse, qui donne de l'eau �� toute la ville; elle a la force de cinquante chevaux, son bassin est �� cent pieds de hauteur. De son sommet, on d��couvre, dans un beau temps, la cha?ne imposante des Pyr��n��es. La machine consiste dans un volant, �� aile de moulin �� eau, m? par un courant de la Garonne, tr��s-ordinaire, puissance d'une pompe aspirante et foulante, qui fait monter l'eau �� soixante-dix pieds; dans toutes les rues, des ruisseaux intarissables entra?nent les ordures. Pourquoi les d��partements de l'Ouest, dans le voisinage des fleuves, restent-ils en arri��re, et ne se livrent-ils pas �� une rapide imitation? Dans grand nombre de villes importantes, on ne conna?t pas m��me de fontaines publiques qu'on pourrait ��lever �� peu de frais, et le syst��me de pavage y est bien incomplet. Sur une couche de sable d'un ou deux pieds, on installe de petits pav��s qui, se terminant en forme de pyramides, disparaissent dans le sable, et cr��ent du vide. Si on pla?ait de belles pierres d'une toise carr��e et de huit pouces d'��paisseur sur quelque chose de moins mobile que le sable, �� la mani��re des trottoirs, on ferait un ouvrage durable pendant des si��cles, bien plus commode et plus doux aux personnes, aux chevaux et aux voitures,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 82
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.