Saint-Pierre Miquelon | Page 6

Comte de Premio-Real
même
persistance. Le traité d'Utrecht de 1713 força Sa Majesté très chrétienne
à céder aux Anglais Terre-Neuve, mais confirma en sa faveur le droit
de pêche sur les côtes et dans les baies de cette île.
Le traité d'Utrecht fut confirmé; en ce qui concernait les pêcheries, par
l'article 5 du traité de Paris de 1763, dont l'article VI concède en outre à
la France les îles Saint-Pierre et Miquelon comme abri pour les
pêcheurs français (to serve as a shelter to the French fishermen).
Une brochure publiée en 1876 à Québec et intitulée les Pêcheries de
Terre-Neuve, porte en sous-titre: "Droits de la France exposés en
réponse aux assertions de l'Institut Colonial." Cet opuscule
parfaitement rédigé prouve en effet d'une manière victorieuse les droits
de la France.
La convention de 1857 témoigne que l'Angleterre, par l'organe de son
gouvernement et de ses négociations officiels, a reconnu comme
fondées les prétentions de la France.
* * * * *
CLEF.
Pour servir à l'étude de l'historique du droit de pêche dans les eaux de
Saint-Pierre et Miquelon.
Les traités, et les articles de ces traités, sur lesquels la France fonde ses
prétentions, se suivent ainsi:

Traité d'Utrecht, 1713--Art. 13. Traité de Paris, 1763--Art. 5. Traité de
Versailles, 1783--Art. 4, 5, 6. Traité d'Amiens, 1802--Art. 15. Traité de
Paris, 1814--Art. 8 et 13 Traité de Paris, 1815--Art. 11.
La grande difficulté dans la question des pêcheries est de savoir si les
Français ont un droit de pêche exclusif sur la partie des côtes de
Terre-Neuve qui leur a été assignée par les traités.
Mon rôle m'obligeant à la plus stricte impartialité, je donne ci-dessous
les articles qui servent de base à l'opposition faite aux prétentions de la
France par l'Institut colonial britannique;
Traité de 1783--Art. 3. Convention de 1818 entre la Grande Bretagne et
les États-Unis.
* * * * *
Je ne parlerai pas des usages les plus ordinaires du sel, ou l'utilité de ce
condiment indispensable pour la conservation des substances
alimentaires. Je ne veux pas m'étendre sur les applications industrielles
du sel qui sert à fabriquer la soude artificielle, à préparer le chlore et le
sel ammoniac, à vernir certaines terres cuites. Je me garderai aussi de
me plonger dans les ténèbres du passé, pour vous faire apprécier
l'emploi du sel dans le culte. Chez les juifs, chez les païens, on s'en
servait dans les sacrifices pour purifier et consacrer la victime. L'eau
lustrale était salée, comme l'est encore l'eau bénite de nos jours, ce qui
prouve bien, comme disait le roi Salomon, qu'il n'est rien de nouveau
sous le soleil. Mais il est un sujet de la plus haute importance pour ce
pays même, que je ne puis laisser passer sans vous en dire quelques
mots; je veux parler du rôle du sel dans l'agriculture. Mélangé avec une
certaine proportion de suie, il opère comme un amendement sur les
terres arables et excite la fertilité de celles qui sont incultes. Il présente
un remède efficace contre la carie. Mêlé aux semences, il les préserve
des attaques des insectes. Il favorise la végétation des graines huileuses
et en particulier du lin,--de ce lin qui sert à fabriquer quelques uns des
fins tissus.
Le sel augmente aussi le produit des pâturages et des prairies; il

améliore la qualité du foin, rend les fourrages grossiers plus
nourrissants et les aliments humides moins nuisibles aux bêtes à corne
et aux chevaux. Il préserve les bestiaux des maladies, rend leur chair
beaucoup plus agréable, et augmente la quantité du lait chez les vaches
et les chèvres. Mais de plus, le sel employé comme amendement peut
modifier le climat. Oyez et écoutez ce que je vais vous dire. Il dépend
de vous habitants du Canada, d'élever la température de vos rives, et
d'accourcir vos hivers. Non point que je vous promette le ciel de
l'Andalousie. Les effets du chlorure de sodium ne vont point jusque-là.
Mais sérieusement parlant, vous pourriez rendre la froidure un peu
moins âpre, et voici comment: Il est des sols qui absorbent le sel et qui
sont échauffés par cette substance. Mais il en est d'autres qui ne
l'absorbent pas complètement; le sel, entraîné par les eaux de pluie, va
se mêler aux flots tumultueux des rivières et aux paisibles ondes des
lacs, et au bout d'un certain nombre d'années, lorsqu'il est en assez
grande quantité, il empêche ou retarde la congélation de l'élément
liquide. Or, il faut avouer que toutes ces surfaces aqueuses solidifiées
par les frimas et qui émaillent le beau Canada, sont de fameuses
glacières qui ne contribuent pas peu à faire descendre le thermomètre à
40° au-dessous de zéro.
Enfin, le sel, c'est bien su, est très répandu dans la nature, soit en
couches plus ou moins considérables dans le sein de la terre (ce qu'on
appelle
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