le sel gemme) soit en dissolution dans les eaux de la mer, de
certains lacs et de certaines fontaines. En Espagne l'Aragon et la
Catalogne renferment des gisements considérables de sel gemme. L'eau
de la mer contient environ 3% de sel marin qu'on en retire en exposant
l'eau à l'évaporation dans de vastes bassins creusés sur les bords de la
mer, et qu'on appelle marais salants. En général, ils se composent: 1°
d'un vaste réservoir dit jas, placé en avant des marais proprement dits,
plus profond qu'eux et communiquant avec la mer par un canal fermé
d'une écluse. On le remplit à marée haute. Il est destiné à conserver
l'eau, afin qu'elle dépose ses impuretés, et à remplacer l'eau des autres
bassins à mesure qu'elle s'évapore; 2° du marais proprement dit ou
salin, situé derrière le jas et divisé en une multitude de compartiments
séparés par de petites chaussées, destinées à multiplier les surfaces pour
augmenter l'évaporation, et à recevoir des eaux de plus en plus
concentrées; ces compartiments communiquent entre eux, mais de
manière que l'eau n'arrive d'une case à une autre qu'après avoir
parcouru une longue suite de canaux.
On juge que le sel va bientôt cristaliser quand l'eau commence à rougir;
elle se couvre peu après d'une pellicule de sel qui coule au fond. On
retire le sel sur les petites chaussés qui séparent les cases, et là il
commence à s'égoutter. On répète cette récolte deux ou trois fois par
semaine, depuis le mois de mai jusqu'au mois d'octobre.
Cette substance représente la vie d'un grand nombre d'hommes, et mes
compatriotes y figurent pour une proportion très notable.
Le sel est le principal article de commerce entre l'Espagne et les îles
Saint-Pierre et Miquelon.
* * * * *
Ici le conférencier donne des détails sur les sujets suivants:
Commerce des îles Saint-Pierre et Miquelon avec l'Espagne et la
France.
Commerce avec le Canada et avec Terre-Neuve.
Nature et valeur des produits exportés à Saint-Pierre et Miquelon par
chaque province du Canada, notamment par celle de Québec.
Navigation.
Puis il termine en disant:
J'ai pensé que vous ne seriez pas fâchés d'entendre parler de ce coin de
terre, dernier débris de la splendeur française dans l'Amérique du Nord;
et puis, comme le dit si éloquemment mon noble ami Lord Dufferin en
parlant de l'Islande, dans ses "Lettres de hautes latitudes," traduites en
français par votre compatriote M. Bédard, le modeste archipel dont je
vous ai entretenu "partage avec la puissance du Canada la même aurore
aux teintes vermeilles, et, pendant l'hiver, est enveloppé dans le même
blanc manteau." Pour vous Canadiens-français en particulier, le sujet
n'était pas tout-à-fait dépourvu d'intérêt. Vos pères avant d'aborder sur
les rives du Saint-Laurent, ont tous passé à proximité des rocs des îles
Saint-Pierre et Miquelon, et on les aurait bien étonnés alors, si on leur
eût dit qu'elles seraient un jour les dernières et uniques sentinelles de la
mère-patrie dans ces eaux sillonnées par tous les preux qui ont fondé le
Canada français ou l'ont défendu, les Cartier, les Champlain, les
d'Iberville, etc., etc. Sic transit gloria mundi. Ainsi passent les gloires
de ce monde. Mais une autre conquête n'a point arrêté dans leur essor
les germes féconds qui portaient en eux une nombreuse postérité. Les
60,000 colons jetés dans ce pays par la France se sont multipliés
comme à miracle, et tout donne lieu de croire qu'elle sera représentée
un jour sur cette terre américaine par un grand peuple qui parlera sa
langue, et sera fier de se rattacher à elle par ses origines.
Et comment pourrait-il en être autrement! Jamais plus noble berceau ne
fut offert à une jeune nationalité. Comment décrire ce fleuve
majestueux, ces forêts solennelles, ces sites grandioses qui font du
Canada un des beaux pays du monde! Vos hivers sont rudes, mais ils ne
peuvent que développer des corps vigoureux insensibles aux
intempéries de l'air. Les nappes éblouissantes de vos neiges ne
contiennent pas de miasmes funestes à la santé, et dans vos larges
campagnes, les poumons peuvent aspirer librement l'air le plus pur qui
soit sous le soleil. En été, une végétation touffue, au feuillage luxuriant,
savoureux pour ainsi dire, verse à votre poitrine l'oxygène à pleins flots,
tandis que les arbres résineux envoient, dans toutes les directions leurs
senteurs salutaires.
D'immenses terrains, propices à la culture, n'attendent que des mains
diligentes pour rendre au centuple ce qu'on leur aura prêté.
Développez-vous donc, jeune rameau de la grande race latine;
épanouissez-vous sur cette terre aux horizons immenses, et devenez à
votre tour un arbre puissant aux racines plongées dans un passé
glorieux, à la cime sa projetant vers un lumineux avenir.
THE ISLANDS
OF
SAINT-PIERRE AND MIQUELON.
* * * * *
(Notes of a lecture given at the Institut Canadien, before the Quebec
Geographical
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