effort. L'accord anglo-fran?ais, qui valut �� la France, il y a quelques ann��es, le redoutable cadeau du Maroc, abolit ce qui pouvait lui rester de droits traditionnels.
Son influence, depuis lors, n'a cess�� de d��cro?tre. En d��pit de l'entente cordiale, le gouvernement anglo-��gyptien pensionne, d��s qu'il le peut, quelquefois avant l'age, les fonctionnaires fran?ais, remplac��s incontinent par des anglais. Ses commer?ants ne brillent pas en g��n��ral par l'initiative. Les n?tres sont plus connus, plus laborieux, plus estim��s et r��ussissent davantage. Il lui reste, il est vrai, ses missionnaires, J��suites et Fr��res des ��coles chr��tiennes, ses savants et ses journalistes.
De ceux-ci, j'aime mieux ne pas dire grand'chose. Ils nous ont gentiment invit��s �� d?ner. Puis, ce n'est peut-��tre pas leur faute si les journaux ��gyptiens de langue fran?aise ont, au Caire, une si d��plorable r��putation. Quelques-uns de ces journaux sont r��dig��s en fran?ais de Saint-Domingue ou de Ha?ti. Un au moins, asservi �� une loge m��pris��e, honore le clerg�� et la foi catholiques des plus basses injures. Avant de le lire, je croyais que les orateurs de nos congr��s de Libre Pens��e ��taient sans rivaux dans ce genre. Je croyais leur pompon sans ��gal. Mais il a fallu se rendre �� l'��vidence, jamais ils ne parleront dans ce style des ?sbires de l'Inquisition? et des ?esclaves de Rome?. Dans quelques autres, on fait un plus fr��quent emploi de l'escopette que de la plume. ?Payez, et vous serez consid��r��s ...? Ce ne sont pas ces vengeurs qui rendront jamais l'��gypte �� la France.
Les ��gyptologues fran?ais sont incomparables. De son ancienne parure, il ne lui reste que ces joyaux, mais ils sont en or fin. Mariette, mort �� la tache, commen?a, avec d'autres, la glorieuse lign��e. M. Maspero jouit aujourd'hui d'une autorit�� universelle. Ce sont les savants fran?ais qui ont ressuscit�� l'��gypte des Pharaons, d��blay�� les temples, d��couvert et d��crit les tombeaux. Ses missionnaires la serviraient, sinon avec plus d'ardeur, peut-��tre plus efficacement encore si ses gouvernants ne s'ing��niaient aujourd'hui �� les contrarier, �� les humilier, voire �� les diffamer. Mais qu'elle y prenne garde. La langue fran?aise perd du terrain au profit de l'anglais. Nos aniers, �� Luxor, parlaient couramment l'anglais. Ils ne savaient pas un mot de fran?ais, pas un seul. De m��me le drogman Abd-El-Rahim, beau et grave b��douin de vingt-cinq ans, doux, poli, musulman de la stricte observance, qui nous guida, cinq jours durant, �� travers les ruelles du vieux Caire ?non pour gagner de l'argent, disait-il, mais pour le plaisir de servir de braves gens comme vous, des amis de M. Jean Capart?. Il a tout de m��me fini par accepter nos piastres ...
Bref, l'��gypte appartient, en fait, et en d��pit de toutes les fictions diplomatiques, �� l'Angleterre. Le repr��sentant de l'Angleterre a le titre de ?consul g��n��ral de Sa Majest�� Britannique?, rien de plus. En r��alit��, qu'il s'appelle lord Cromer ou sir Gorst, il est le v��ritable ma?tre du pays. Vous savez que l'��gypte n'a pas de Parlement. L'ex��cutif, ministres et kh��dive sont dans sa main. Aucune d��pense ne peut se d��cider, aucune nomination se faire sans son autorisation. Lord Cromer, qui vient de prendre sa retraite, s'appliquait, dans les premiers temps de son r��gne, �� ne pas faire sentir le mors. L'imp��ratif ne lui ��tait pas familier. Il insinuait, il conseillait, il guidait; il n'ordonnait jamais. L'Angleterre ne t��moignera jamais assez de gratitude �� cet homme d'��tat, ��minent entre tous, ouvrier de la premi��re heure, dont le g��nie fit de l'��gypte, terre sans ma?tre, proie convoit��e par plus d'une puissance et sur laquelle les droits de la France ��taient primordiaux, une province anglaise. Son gouvernement l'a combl�� d'honneurs. On n'en raconte pas moins, l��-bas, qu'il partit, non point volontairement, mais en disgrace. J'ai entendu dire que l'habitude du pouvoir avait us��, �� la longue, sa courtoisie et d��velopp�� ses tendances despotiques. Gonfl��, aigri, remari�� sur le tard, confiant dans sa force, il finit par perdre cette habilet�� et ce tact souverains auxquels il avait d?, pour une bonne part, ses premiers succ��s et la rapidit�� de sa fortune. Imp��rieux, cassant, coupant, il humiliait, par plaisir pur ou par caprice, les personnalit��s les plus ?consid��rables?. J'ai entendu dire aussi que lord Cromer manifesta tout haut, et plus d'une fois, qu'il d��sapprouvait la campagne men��e en Angleterre contre l'��tat du Congo par les missionnaires baptistes. Mais l'un n'emp��che pas l'autre, ��videmment.
La tache de son successeur, M. Gorst, venant apr��s un politique d'aussi grande envergure, est malais��e. On lui fait cr��dit. On l'attend �� l'oeuvre. Je l'ai vu, le samedi 21 d��cembre, �� la f��te du Tapis Sacr��. F��te color��e, pittoresque, r��gal de choix pour nos yeux d'Occidentaux. Il faudrait, pour la d��crire, du temps et des pinceaux. Mais, h��las!
Ce jour-l��, le Tapis Sacr�� prenait, �� dos de chameau, le chemin de La Mecque. Il est destin�� �� orner le
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.