Quinze Jours en Egypte | Page 7

Fernand Neuray
fureur d'H��rode, se serait repos��e �� son ombre. Une source aurait jailli, tout pr��s, pour rafra?chir l'Enfant. On montre encore la source.
Un peu plus loin, un vieux fellah, robe blanche et turban jaune, surveille deux boeufs qui tournent comme les chevaux de nos campagnards au man��ge. Contemplons une sakieh en travail. Une longue pi��ce de bois est attach��e au flanc de chaque animal, joignant, de son autre extr��mit��, une grande roue enfonc��e verticalement dans un puits et arm��e de vases en terre. Ces vases vont puiser l'eau qui tombe, �� l'orifice du puits, dans, une rigole o�� elle bondit en chantant. Ainsi est capt��e la fertilit�� du Nil, seigneur et providence de l'��gypte.
FOOTNOTES:
[Note 1: D'apr��s le rapport officiel qui vient d'��tre publi��, par notre Ministre au Caire, sur la situation de l'��gypte, trente-six villas, vingt-trois magasins et plusieurs maisons de rapport ont ��t�� construits depuis le printemps de 1907.]
[Note 2: Cette ligne a ��t�� ouverte �� l'exploitation dans le courant de 1908. ?L'affluence des voyageurs est telle, dans l'apr��s-midi, qu'une partie d'entre eux seulement peut ��tre transport��e?, dit le rapport du Ministre de Belgique au Caire.]
[Note 3: D'apr��s le rapport de notre Ministre au Caire, les contrats seront sign��s �� la fin de l'ann��e courante.]

L'��GYPTE ET L'ANGLETERRE
On reparle dans les journaux--dans les journaux anglais et fran?ais tout au moins--du ?mouvement nationaliste ��gyptien?. A peine rentr�� en France, M. Maurice Barr��s a ��t�� invit�� par un journaliste �� dire ce qu'il en pensait. Le gouvernement anglais vient d'autoriser le gouvernement ��gyptien �� mettre en libert�� plusieurs fellahs d��tenus, depuis �� peu pr��s deux ans, dans une des dures prisons de l��-bas, pour avoir particip�� �� l'��chauffour��e qui co?ta la vie �� un officier anglais. Ce gentleman, en compagnie de quelques camarades, fusillait, pr��s d'un village du Delta, les pigeons qui couraient dans les champs labour��s. Le fellah aime beaucoup ses pigeons. Pas de maison, dans les villages, qui n'ait son colombier. Les officiers anglais avaient fait bonne chasse. L'un d'eux, par surcro?t, avait bless��, de quelques plombs ��gar��s, une vieille femme et un enfant. Les paysans s'ameut��rent et fondirent, en bande, sur les chasseurs, qui pass��rent tout de suite �� l'��tat de gibier. Entour��s, menac��s, frapp��s, ils purent s'��chapper n��anmoins, grace �� la vitesse de leurs jambes. L'un d'eux mourut d'avoir couru trop longtemps et trop vite. Les coupables--c'est-��-dire, naturellement, les fellahs!--furent s��v��rement punis. On en pendit quatre, pr��alablement fustig��s. Plusieurs autres furent condamn��s aux travaux forc��s; l'Angleterre vient de leur rendre la libert��. Ses journaux ne tarissent pas sur la magnanimit�� de cette action. Telle est, en raccourci, et sauf erreur sur les d��tails, la c��l��bre affaire de Denchawa?. On ne pourrait choisir une plus ?actuelle? entr��e en mati��re pour un article sur l'��gypte d'aujourd'hui.
Joanne, Baedeker ou Larousse vous diront que l'��gypte, hell��nis��e, apr��s la mort d'Alexandre le Grand, et gouvern��e, jusqu'�� la mort de Cl��opatre, par de successives dynasties ptol��ma?ques, devint province romaine, puis suivit la loi de l'empire byzantin, qui se la laissa prendre, au VIIe si��cle, par les Arabes, supplant��s eux-m��mes, au XVIe, par les Turcs. Napol��on, vainqueur des Mameluks; des Turcs et des Anglais, l'aurait s?rement donn��e �� la France si la d��cr��pitude du Directoire mourant ne l'avait rappel�� �� Paris. Mohammed-Ali, sous Louis-Philippe, la rendit ind��pendante, en fait, du sultan de Constantinople, qui n'en est plus depuis lors que le souverain nominal. Depuis les victoires de ce grand homme d'��tat, l'��gypte a une dynastie h��r��ditaire. Le kh��dive n'est tenu, vis-��-vis de Constantinople, qu'au tribut et �� l'hommage.
Mais le v��ritable souverain de l'��gypte d'aujourd'hui, c'est l'Angleterre. Elle est cens��e surveiller, contr?ler au nom de l'Europe le gouvernement ��gyptien. En fait, elle gouverne et elle r��gne, sans avoir de compte �� rendre �� personne, ni aux puissances, ni aux indig��nes. Le kh��dive, vassal du Grand Turc, est le pupille de l'Angleterre. Les folies et les prodigalit��s du kh��dive Isma?l, sous le r��gne duquel Ferdinand de Lesseps per?a l'isthme de Suez, amen��rent les puissances �� intervenir dans l'administration de l'��gypte. Les tribunaux et la Caisse de la Dette ont encore un personnel international. Il y a moins de trente ans, la France, admirablement servie par ses religieux, et dont la langue ��tait parl��e partout, occupait encore, �� tous les points de vue, le premier rang. Elle contr?lait officiellement, au nom de l'Europe, de compte �� demi avec l'Angleterre, le gouvernement ��gyptien. ��gale en droit de sa rivale s��culaire, elle avait, en fait, le pas sur elle. Comment elle perdit cette enviable primaut��? Le fait est encore dans toutes les m��moires. En 1882, au lendemain de la r��volte d'Arabi pacha et du massacre d'Alexandrie, o�� plusieurs r��sidents ��trangers furent assassin��s par la populace, une intrigue victorieuse de M. Cl��menceau l'emp��cha de participer �� la r��pression n��cessaire. L'Angleterre, ayant ��t�� seule �� la peine, recueillit tout le profit de son
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