sorte de d��votion.?
Lalande, dans son Voyage en Italie, tom. VII, p. 302, s'��tend encore moins que l'auteur pr��c��dent sur le fameux arbuste. Il dit qu'au-dessus du tombeau qui n'est plus qu'une masure situ��e �� l'entr��e de la grotte du Pausilipe, dans la vigne du marquis de Salcitro, il existait parmi beaucoup de ronces un ancien laurier dont tous les voyageurs ont parl��; les uns disent qu'il avait cr? de lui-m��me, d'autres qu'on l'avait plant�� et m��me replant�� dans ce si��cle (le XVIIIe), il ��tait mort en 1776.
Enfin un amateur dijonnais qui cultive les arts avec succ��s[7], et qui, dans une excursion faite �� Naples en 1833, a visit�� le Pausilipe et examin�� le monument avec la plus scrupuleuse attention, nous a caus�� quelque surprise en nous annon?ant que depuis longtemps il n'existait plus de laurier ni sur le tombeau, ni dans ses environs, et que ce que l'on donnait pour tel, ��tait du ch��ne vert d'Italie dont la feuille ressemble beaucoup �� celle du laurier. Ce ch��ne est le seul arbre qui se trouve maintenant sur le tombeau. Nombre d'ann��es se sont ��coul��es depuis que le v��ritable laurier a disparu sous la main des nombreux visiteurs, qui n'ont pas mis la cogn��e au pied de l'arbre, mais qui ont fini par le d��truire enti��rement, �� force d'en emporter des feuilles et des rameaux. Ce sont surtout messieurs les Anglais qui se sont signal��s dans cet honorable pillage. Il y a environ douze ans que M. Casimir Delavigne, notre c��l��bre po��te, si fid��le �� la puret�� de go?t de Virgile, a fait, m'a-t-on dit, r��tablir un v��ritable laurier sur le tombeau; mais deux ans apr��s, il n'en restait pas brin, tant le fanatisme virgilien est encore dans toute sa ferveur. On a annonce r��cemment que M. Eichhoff, savant distingu��, voulant consacrer par un monument durable le tombeau en question, y a fait ��lever une colonne de marbre blanc ombrag��e d'un laurier, et portant l'��pitaphe ordinaire Mantua me genuit, etc.; c'est tr��s-bien; passe pour la colonne, elle sera sans doute respect��e, car elle ne peut pas, comme une feuille d'arbuste, se glisser dans la poche ou dans le porte-feuille; mais pour le laurier, il court de grands risques, �� moins que M Eichhoff n'ait trouv�� le moyen de mettre ses feuilles et ses rameaux �� l'abri de la rapacit�� des p��lerins toujours si z��l��s et si avides de remporter la petite relique, constatant la visite qu'ils ont rendue aux manes du grand homme.
A propos de ces p��lerins, nous dirons que, parmi eux, plusieurs personnages connus ont parl�� eux-m��mes du r��sultat de leur p��lerinage; et nous citerons �� cet ��gard quelques faits qui prouveront le prix que l'on a attach�� en diff��rents temps �� ces l��g��res curiosit��s.
En 1755, M. Bordes, litt��rateur lyonnais tr��s-connu, voyageant en Italie, se rendit au mont Pausilipe, visita le monument de Virgile, d��tacha une feuille du laurier, et, �� son retour en France, la pla?a en t��te d'un exemplaire du VIRGILE, Elzevir, 1676, pet. in-12, qu'il poss��dait dans sa biblioth��que; il y ajouta cette inscription:
?Feuille du laurier qui couvre le tombeau de Virgile, dans le royaume de Naples, pr��s de Naples, cueillie en 1755, par M. Bordes, de l'Acad��mie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.?
Ce petit volume, lors de la vente des livres de M. Firmin Didot, en 1810, a ��t�� adjug�� pour la somme de 366 fr.[8].
M. Grosley de Troyes, dont nous avons d��j�� parl��, ex��cuta, en 1758, son p��lerinage au mont Pausilipe, et cueillit sur le tombeau deux branches du laurier; revenu dans sa patrie en 1759, il offrit l'une de ces branches �� l'Acad��mie des sciences, �� Paris; et il disposa de l'autre, �� Troyes, en faveur d'un jeune rh��toricien, qui, �� la distribution des prix du coll��ge, avait remport�� celui de po��sie. Quelques jours apr��s, le jeune laur��at adressa un remerc?ment en vers latins �� Grosley, qui en fut tellement satisfait qu'il embrassa l'auteur et lui remit un exemplaire du beau VIRGILE de la Rue, en lui disant: ?Vous avez la sauce; tenez, voil�� le poisson.? Ce jeune ��l��ve, plein de m��rite, ��tait M. Bouillerot, qui se fit eccl��siastique. Le clerg�� du dioc��se de Troyes et la Soci��t�� acad��mique de l'Aube l'ont toujours compt�� au nombre de leurs membres les plus distingu��s.
Mme la Margrave de Bareuth, soeur de Fr��d��ric-le-Grand, roi de Prusse, n'a pas d��daign�� d'aller aussi rendre visite au monument du mont Pausilipe et d'en rapporter le rameau sacr��. De retour dans ses Etats, elle l'envoya au roi son fr��re, avec ce billet:
?J'arrive d'Italie, je d��sirais vous rapporter quelque chose de ce beau pays; je n'y ai rien trouv�� de plus digne de vous ��tre offert qu'une branche du laurier qui ombrage le tombeau de Virgile.?
C'��tait un compliment flatteur pour un prince qui se d��lassait des travaux de Bellone avec sa lyre, lyre
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