fragments ��pars, quelques personnages v��tus �� la mode de Charles VII et de Louis XI, des sc��nes religieuses d'une laideur na?ve et d'un sens ��nigmatique. Ailleurs, quelques anges aux longues ailes effil��es, d'un dessin assez ��l��gant et portant sur la poitrine des ��cussons effac��s. Malgr�� la s��cheresse de la roche, l'humidit�� d��vore ces pr��cieux vestiges. Quelque source voisine a trouv�� assez r��cemment le moyen de suinter dans le mur o�� j'ai encore vu, il y a trente ans, les restes d'une danse macabre extr��mement curieuse. Les personnages glauques semblaient se mouvoir dans la mousse verdatre qui envahissait le mur: c'��tait d'un ton inou? en peinture et d'un effet saisissant.
Le Christ assis, nimb�� enti��rement, qui surmonte le ma?tre-autel de la nef sup��rieure, est d'une ��poque plus primitive, contemporaine, je crois, de la construction de l'��glise. Je l'ai toujours vu aussi frais qu'il l'est maintenant, et je suppose qu'il avait ��t��, d��s lors, restaur�� par quelque artiste de village, qui lui a conserv��, par instinct, conscience ou tradition, sa na?vet�� barbare. Tant il y a qu'on jurerait d'une fresque ex��cut��e d'hier par un de ces peintres gr��co-byzantins qui, en l'an 1000, parcouraient nos campagnes et d��coraient nos ��glises rustiques.
II
Le tombeau de Guillaume de Naillac, seigneur du lieu au XIIIe si��cle, repr��sente un personnage couch��, v��tu d'une longue robe, l'aum?ni��re au flanc, la t��te appuy��e sur un coussin que soutiennent deux angelots. Sa colossale ��p��e repose pr��s de lui; �� ses pieds est le l��opard passant de son blason.
Il y a trente ans, ce s��v��re personnage ��tait encore en grande v��n��ration, sous le nom grotesque et la renomm��e cynique d'un certain saint que l'on ne doit pas nommer en bonne compagnie.
Je ne sais quel honn��te cur�� a trouv�� moyen de d��truire cette superstition et de conserver le sire de Naillac en bonne odeur aupr��s des d��vots de sa paroisse, en faisant de lui (�� tort, il est vrai) le fondateur de l'��glise; si bien qu'aujourd'hui on vous montre l'ancien saint sous ce titre prosa?que: l'entrepreneur de batiment. Son nez et sa bouche sont entaill��s de coupures qui l'ont un peu d��figur��.
L'usage ��tait encore, il y a trente ans, de gratter ainsi au couteau certaines statues, et m��me certaines pierres. La poudre qu'on en retirait ��tait m��l��e �� un verre d'eau que s'administraient les femmes st��riles.
Cette pr��cieuse ��glise ��tait batie au centre de l'antique forteresse dont les tours et la muraille ruin��es jalonnent l'ancien d��veloppement sur le roc escarp��.
Le chateau moderne, bati au si��cle dernier dans un style quasi monastique, soutient le chevet de l'��glise. L'ancienne porte, flanqu��e de deux tours, espac��e d'une ogive au-dessus de laquelle se dessinent les coulisses destin��es �� la herse, sert encore d'entr��e au manoir. Le pied des fortifications plonge �� pic dans le torrent.
Nul chateau n'a une situation plus ��trangement myst��rieuse et romantique. Un seul grand arbre ombrage la petite place du bourg, qui, d'un c?t��, domine le pr��cipice, et, de l'autre, se pare naturellement d'un ��norme bloc isol��, d'une forme et d'une couleur excellentes.
Arbre, place, ravin, herse, ��glise, chateau et rocher, tout cela se tient et forme, au centre du bourg, un tableau charmant et singulier qui ne ressemble qu'�� lui-m��me.
Le chatelain actuel est un solide vieillard de quatre-vingts ans, qui s'en va encore tout seul, �� pied, par une chaleur torride, �� travers les sentiers escarp��s de ses vastes domaines. Riche de cinquante mille livres de rente, dit-on, il n'a jamais rien restaur�� que je sache; mais il n'a jamais rien d��truit; sachons-lui-en gr��. Les pans ��croul��s de ses vieilles murailles sombres dentellent son rocher dans un d��sordre pittoresque, et les longs ��pis histori��s de ses girouettes tordues et pench��es sur ses tours d'entr��e ne peuvent ��tre tax��s d'imitation et de charlatanisme.
Un autre monument du village, c'est une maison renaissance, fort ��l��gante d'aspect, habit��e par des paysans. Elle tombe en ruine.
�� quelque distance, on la croirait batie en beau moellon de granit; mais, comme toutes les autres, elle n'est qu'en pierre feuillet��e et schisteuse de la localit��.
On l'a seulement rev��tue de filets de mastic blanchatre en relief, qui font un trompe-l'oeil tr��s-harmonieux. Son pignon aigu est perc�� d'une petite fen��tre soutenue par un meneau d��jet��, en vrai granit taill�� en prisme.
La porte cintr��e est enfonc��e sous le balcon de bois du premier ��tage et sous l'avancement de l'escalier, lequel est form�� de gros blocs irr��guliers �� peine d��grossis.
Une vigne folle court sur le tout et compl��te la physionomie pittoresque de cette ��l��gante et mis��rable demeure, dont un appendice ��croul�� g?t �� son flanc depuis des si��cles, sans qu'il soit question d'?ter les d��combres.
Au reste, cette maison, dans ses dispositions g��n��rales, para?t avoir servi de mod��le �� toutes celles du village. Sauf les grands pignons, qui ont ��t�� remplac��s par des toits tombants, communs �� plusieurs habitations mitoyennes, toutes sont construites sur le m��me plan.
Le rez-de-chauss��e, avec
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