24
IV.
Tan m'agenza?Sa parvenza?Que d'al no consire;?Penedenza 28?Et abstinenza?Ai c'altra non mire;?Mantenenza?Ab sovinenza 32?Ai gran del martire.?Car plivensa?Ses fallensa?Que ja no traire, 36
V.
Farai sos mans a mon poder,?Car ren mai?Tan no·m plai,?Sitot mi fai doler; 40?E s'eu n'ai?Un dolz bai,?Ren no·m pot dan tener. 43
VI.
Bella domna, aiaz chausimen?De mi q'eu non ai mais secors,?Et ja per malvais parlamen?No·us bais ni 'streing vostras lauzors. 47
VII.
Descors, vai al conte valen?De Savoia, car sa valors?Meillora tot jorn e no men,?Sos ries pres val mai dels meillors. 51
I.--Avec une mélodie gaie, facile et rare, je fais un descort léger et bon, avenant pour chanter et sur un beau thème; et si je pouvais trouver pitié auprès de ma dame (--puisse Dieu la combler de faveurs!--), il me semble que je n'en obtiendrais que du bien.
II.--Car celle-là m'a conquis, dont toutes les actions sont si distinguées; et jamais n'exista si bel objet où que je me tourne ni où que j'aille; car son noble mérite et sa courtoisie montent, croissent et se répandent; si je savais faire quelque chose dont elle e?t envie!
III.--Je serais riche et heureux, sans peine et sans douleur, si celle en qui bonne renommée prend naissance me voulait donner son amour, car je suis pour elle un (amant) si parfait et si sincère et sans coeur trompeur. Elle a cent fois et plus de valeur que je ne vous dis.
IV.--Tant me pla?t son image que je ne pense pas à d'autre objet; je me repens et je m'abstiens d'en regarder une autre; je continue à me souvenir longuement de mon martyre; car je promets sans tromperie que jamais tra?tre.
V.--Je ferai ses commandements de tout mon pouvoir, car nulle autre chose ne me pla?t tant, quoiqu'elle me fasse souffrir; et si j'en ai un doux baiser, rien ne peut me causer de dommage.
VI.--Belle dame, ayez pitié de moi, car je n'ai pas d'autre secours; et jamais par de mauvaises paroles je n'abaisse ni ne diminue vos louanges.
VII.--Descort, va-t-en auprès du vaillant comte de Savoie, car sa valeur augmente tous les jours et ne se dément pas: son noble mérite vaut mieux que celui des meilleurs.
Notes:
Le texte que nous publions est celui de Raynouard, _Lexique Roman_, I, 513; nous donnons quelques le?ons des mss. _G_ et _c_.
V. 10 prisan Rayn_. preisan _G. V. 12 Zous iur e man?G_ sous iur eus man _c_. V. 34. Lire _qu'a? c-à-d.?car elle a? V. 36 Qe je traire nol (le vers précédent manque) _c_ Qe ia non_ traire _G_. V. 47 bais _Rayn. baiss?c_. V. 49, 51 valor, meillor _Rayn. valors... del meillors G_ valors... dels milhors _c.
V. 48-49. Le comte de Savoie est le comte Thomas I (1188-1233).
II [No. 3 de Bartsch].
I.
Ar ai ben d'amor apres?Cum sap de son dart ferir;?Mas cum pueys sap gent guerir,?Enqueras no sai ieu ges. 4?Lo metge sai ben qui es,?Que·m pot sols salut donar,?Mas que·m val, s'ieu demostrar?Ja non l'aus ma mortal playa? 8
II.
Morrai per mon nescies,?Quar no·l vau mostrar e dir?La dolor que·m fai sofrir,?Dom no·m pot cosselhar res 12?Mas quan sos gais cors cortes,?Qu'ieu tan desir e tenc car?Que non l'aus merce clamar,?Tal paor ai que·l desplaya. 16
III.
Gran talan ai cum pogues?De ginols yes lieys venir?De tan luenh cum hom cauzir?La poiria, que vengues 20?Mas juntas far homenes,?Cum sers a senhor deu far,?Et en ploran merceyar?Ses paor de gent savaya. 24
IV.
Bona dona on totz bes?Vezem granar e florir,?Pus tan vos am eu·s dezir,?Merce vos clam que merces 28?Mi valha e ma bona fes,?Qu'ieu serai de bon celar?E plus fis, si Dieus m'ampar,?Que no fo Landrix a N'Aya. 32
V.
Ja no·m digua lipaudes?Nulhs hom per mon cor auzir,?(Qu'ieu l'en sabrai gent mentir),?Que pus trahit me·n agues, 36?En crides pueys mon fades.?Mas tan suy greus a proar,?Qu'ans poiratz mi·l bureus far?De presset dir que fos saya. 40
VI.
Mon Diaman, que tenc car,?Vuelh de ma chanso pregar?Qu'a Toloza la·m retraya. 43
I.--Maintenant j'ai bien appris d'Amour comment il sait frapper de son dard; mais comment ensuite il sait gentiment guérir, cela je ne le sais pas encore. Je connais le médecin qui seul peut me donner la santé, mais à quoi cela me sert-il, si je n'ose lui montrer ma plaie mortelle?
II.--Je mourrai par ma sottise, car je ne vais pas lui montrer et dire la douleur qui me fait souffrir; personne ne peut me donner un remède contre cette douleur sauf la dame gaie et courtoise, que j'aime et que je chéris tant que je n'ose lui crier pitié, tellement j'ai peur que cela lui déplaise.
III.--J'ai un grand désir de pouvoir venir à genoux vers elle, d'aussi loin qu'on pourrait la voir, de venir vers elle mains jointes, lui faire hommage, comme un serf doit le faire à son seigneur, et en pleurant implorer sa pitié sans crainte des mauvaises gens.
IV.--Bonne dame où nous voyons tous biens na?tre comme graines et fleurs, puisque
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