_Un factum contre André Chénier_, juin 1844). Causeries du Lundi, par Sainte Beuve (t. iv, pp. 144-64, _André Chénier, homme politique_.)]
Pendant tout ce temps on n'avait pas encore d'édition correcte de Chénier. Gabriel de Chénier, qui détenait cette partie des manuscrits que n'avait pas eue H. de Latouche, dès 1844 en annon?ait une qui ne devait para?tre que trente ans plus tard. Becq de Fouquières[27], sans les manuscrits, s'était acharné à constituer un texte pur, à retrouver les nombreuses sources du poète et, enfin, en 1862, il donnait son édition critique, dont la deuxième édition, donnée en 1872, reste encore aujourd'hui la plus précieuse à consulter--en la contr?lant par les éditions plus récentes--à cause de son introduction et de son commentaire continu.
[Footnote 27: POéSIES D'ANDRé CHéNIER. édition critique, publiée par Becq de Fouquières, Paris, Charpentier, 1862.]
Mais continuons notre audition des témoignages contradictoires sur André Chénier. Pour Egger[28] André Chénier se distingue des élégiaques vulgaires par 'de nobles retours de tristesse et de sévérité.'
[Footnote 28: _L'Hellénisme en France_, par E. Egger, Paris, Didier, 1869, 2 vol. (Le?ons 31 et 32).
POéSIES D'ANDRé CHéNIER. édition critique, par Becq de Fouquières, deuxième édition, Paris, Charpentier, 1872.
OEUVRES EN PROSE D'ANDRé CHéNIER, _Nouvelle édition; revue sur les textes originaux, précédée d'une étude sur la vie et les écrits politiques d'André Chénier et sur la conspiration de Saint-Lazare, accompagnée de notes historiques_, par Becq de Fouquières, Paris, Charpentier, 1872.
OEUVRES POéTIQUES D'ANDRé DE CHéNIER, publiées par Gabriel de Chénier, Paris, Lemerre, 1874, 3 vol. (Collection elzévirienne.)
_Documents nouveaux sur André Chénier_, par Becq de Fouquières, Paris, Charpentier, 1875.
_Le?ons nouvelles et Remarques sur le texte de divers auteurs, Mathurin Régnier, André Chénier, Ausone_, par R. Dezeimeris, Bordeaux, Vvo Paul Chaumas, 1876.
OEUVRES EN PROSE D'ANDRé CHéNIER, _précédées d'une notice sur le procès d'André Chénier et des actes de ce procès_, nouvelle édition, mise en ordre et annotée par Louis Moland, Paris, Garnier, 1879.]
Pour Caro[29], il est le dernier des classiques et 'un véritable ancien dans une langue moderne.'
[Footnote 29: _La fin du XVIIIe siècle_, par E. Caro, 1880. 2 vol. Tome ii, pp. 206-378.
POéSIES D'ANDRé CHéNIER, par Becq de Fouquières, Paris, Charpentier, 1881.
POéSIES CHOISIES D'ANDRé CHéNIER, _à l'usage des classes_, publiées avec une notice biographique et des notes par Becq de Fouquières, Paris, Delagrave, 1881.
_Lettres critiques sur la vie, les oeuvres, les manuscrits d'André Chénier_, par Becq de Fouquières, Paris, Charavay, 1881.]
Pour Léo Joubert[30], il est 'un des ma?tres de la poésie de notre temps.'--'Il fit dériver les genres vers une forme nouvelle; chez lui l'idylle tourne au tableau épique, l'élégie tend à la méditation poétique.'
[Footnote 30: ANDRé CHéNIER. POéSIES. édition nouvelle, avec une notice biographique et des notes par Léo Joubert, Paris, F. Didot, 1883.
OEUVRES POéTIQUES D'ANDRé CHéNIER, précédées d'une étude sur André Chénier par Sainte-Beuve, nouvelle édition, complète en un volume, par Louis Moland, Paris, Garnier, 1884.]
Pour Eugène Manuel[31], ce qui survit d'abord en lui, c'est le poète bucolique et élégiaque qui parlait une langue toute nouvelle. Il ne ressemble à personne dans notre littérature. Il forme la transition entre deux périodes littéraires.
[Footnote 31: OEUVRES POéTIQUES D'ANDRé CHéNIER, publiées avec une introduction et des notes, par Eugène Manuel, Paris, Jonaust Flammarion, librairie des Bibliophiles, n. d. (1884).]
Pour Fournel[32], c'est un male et hardi génie.--La complexité de sa poésie est extrême, ses copies sont des créations. Tout en gardant 'une horreur du néologisme' il sait renouveler le style par 'des alliances, des combinaisons empruntées au génie des langues classiques et de notre vieille langue.' Vers la fin, lancé dans la mêlée politique, sa langue se teinte de réalisme. Lui qui avait usé de la périphrase, il ne craint plus l'image triviale et cynique.
[Footnote 32: _De Jean-Baptiste Rousseau à Chénier_, par V. Fournel, Paris, F. Didot, 1886.
OEUVRES POéTIQUES D'ANDRé CHéNIER, _avec les études de Sainte-Beuve sur André Chénier, les mélanges littéraires, la correspondance et une notice bibliographique_, par Louis Moland, Paris, Garnier, 1889. 2 vol. (Chefs-d'oeuvre de la littérature fran?aise.)]
Pour Pellissier[33], il faut compter Chénier parmí les précurseurs du XIXe siècle, parce que les chefs de la jeune école romantique l'ont considéré comme tel. Il est au fond un homme du XVIIIe siècle. On relève bien encore chez lui des vestiges du style noble, 'mais on peut en dire autant des débuts de V. Hugo et d'A. de Vigny.' Le premier, depuis Ronsard, il ressuscite la poésie d'images. Il est ému; son _Hermès_ même affecte des allures d'épopée.
[Footnote 33: _Le Mouvement littéraire au XIXe siècle_, par G. Pellissier, Paris, Hachette, 1889.]
Pour Anatole France[34], personne ne fut moins novateur.
[Footnote 34: _La vie littéraire_, par Anatole France, Paris, C. Lévy, 1889-97. 4 vol. (t. ii, 1890).]
Il fut la 'dernière expression d'un art expirant.' Il 'résume le style Louis XVI et l'esprit encyclopédique,' et son influence 'n'est sensible chez aucun des poètes de ce siècle.'
Pour E. Faguet[35], c'est un homme de la Pléiade en
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