rez-de-chauss��e.--H.-E. C.].
[Note 11: Faux. Ils ne sont que dissimul��s. L'auteur ne les a point pratiqu��s. Je renvoie �� Poignet-d'Acier.--H.-E. C.]
?Au milieu ou au-dessus de ce petit peuple de fermiers, manoeuvres, p��cheurs et chasseurs, s'agite la colonie am��ricaine, compos��e de marchands de pacotilles, aventuriers, sp��culateurs de terrains et de mines, population d'une apret�� au gain et d'une mobilit�� extr��me, qui prom��ne sur toute la ligne des bords du lac son existence nomade, essayant de tout, fondant et abandonnant les villes avec une ��gale facilit��. Son activit�� se d��pense �� escompter, par tous les moyens et sous toutes les formes possibles, les esp��rances de richesses que l'exploitation d'une r��gion presque vierge laisse entrevoir.
Tel se pr��sentait, en 1856, le Sault-Sainte-Marie, tel �� peu pr��s il se montre au moment o�� nous ��crivons; voyons, maintenant, ce qu'il ��tait une vingtaine d'ann��es auparavant,--�� l'��poque de notre r��cit.
CHAPITRE III
L'ING��NIEUR FRAN?AIS
Comblez �� demi le canal, supprimez le chemin de fer, et le paysage du Sault-Sainte-Marie sera, aujourd'hui, �� peu pr��s semblable �� ce qu'il ��tait en 1837.
Dans le village aussi, il nous faudra supprimer ces riantes maisonnettes blanchies �� la chaux, le Chippewa Hotel, un temple protestant construit avec go?t, une douzaine de magasins fort bien approvisionn��s. Et quoi encore? Ah! les trottoirs en planches qui bordent les rues, et le pavillon, d'apparence quelque peu aristocratique, on se tient le mess [12] des officiers de la garnison du fort Brady.
[Note: 12 Cantine ou pension.]
Au lieu et place de ces modernit��s, nous aurons des cabanes moins ��l��gantes, des voies passag��res plus fangeuses ou plus poudreuses, suivant la saison, et des groupes de wigwams, en peaux de bison, tout autour de la localit��.
Le nombre des Bois-Br?l��s et des blancs ne sera pas aussi consid��rable; mais la quantit�� des Peaux-Rouges sera double. La fanfare du coq domestique ne r��veillera point les habitants, mais, fr��quemment encore, les jappements du coyote, le beuglement du boeuf sauvage, le gloussement de la poule des prairies, troubleront leur sommeil.
Si, sur la place publique, on voit d��j�� parader le soldat de l'Union F��d��rale, souvent, aussi, on y entend encore le terrible cri de guerre de l'Indien.
Si, au pied des Rapides, la noire fum��e des navires �� vapeur se marie rarement �� la poussi��re argent��e des ondes, des centaines de canots d'��corce, dirig��s par d'intr��pides bateliers, sauteront journellement les perfides ��cueils, au risque de se briser mille fois, et sans que leurs conducteurs aient, un instant, souci du p��ril auquel ils s'exposent.
A pr��sent, des milliers de touristes vont, chaque ann��e, par trains de plaisir, visiter le Sault-Sainte-Marie. La civilisation, la police, le luxe, l'ont envahi; la crinoline, c'est tout dire, y a port�� ses cerceaux.
Il existe,--qui l'e?t cru, grand Dieu!--une gazette dans cette r��gion nagu��re si compl��tement ignor��e, une gazette �� pr��tentions spirituelles, encore, le Lake Superior Journal. N'all��chait-elle pas, derni��rement, les voyageurs, curieux de parcourir les merveilles de son site, par un pompeux article, duquel nous d��tacherons cette ligne:
?As-tu jamais vogu�� sur une gondole �� Venise?? n'est plus une question. Maintenant, on demande sans cesse: ?As-tu jamais saut�� les Rapides de Sainte-Marie, dans un canot d'��corce?? Quiconque est capable de r��pondre affirmativement �� cette int��ressante question?, peut se vanter d'avoir joui du plus agr��able divertissement qu'il soit possible de se procurer sur l'eau.?
Tout en faisant mes r��serves pour la vanit�� de clocher qui a pr��sid�� �� la r��daction de cette r��clame, j'avoue que le divertissement a quelque chose de fascinateur comme l'ab?me, et que la sc��ne dont on jouit sur le bord de la chute est fort ��mouvante. M. Pisani, qu'on ne saurait accuser de partialit�� aveugle, en parle en ces termes:
?C'est un des plus beaux spectacles de l'Am��rique. L'eau bouillonne et tourbillonne comme si elle s'��chappait du coursier d'une roue hydraulique; seulement le coursier a quinze cents m��tres de large et quinze cents m��tres de long. L'eau n'a gu��re plus que cinquante �� quatre-vingts centim��tres, un m��tre, au plus, au-dessus des rochers sur lesquels et au milieu desquels elle bondit. Sans ��cumer pr��cis��ment, elle a une teinte blanchatre tr��s-prononc��e qui contraste avec le bleu profond de la rivi��re en amont et en aval de la chute. Dans certains endroits o�� l'��cartement des rochers et la grandeur de leurs dimensions forment des enfoncements profonds, on voit se dessiner d'��normes vortex d'une vitesse de rotation effrayante. Dans d'autres, la cr��te des rochers d��passe les vagues qui semblent leur livrer un assaut furieux. On dirait, par moments, que cette prodigieuse somme de force vive appartient �� quelque ��tre anim��, faisant des efforts d��sesp��r��s pour entra?ner ces petits points noirs, immobiles et in��branlables, alors que tout a c��d�� autour d'eux. Le fracas de ce bouillonnement immense est assourdissant, quoique nul ��cho ne soit renvoy�� par les noires for��ts de sapins qui couvrent les rives plates et noy��es du fleuve.?
On de ces vortex ou entonnoirs, comme, dans son langage ��loquemment
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.