termina par un ��loge du monarque auquel ils allaient se donner et par un pompeux tableau de sa puissance. Ce discours a ��t�� conserv��, en entier, dans les Relations des J��suites: il est fort curieux en ce qu'il montre l'extr��me souplesse de l'esprit des j��suites et leur habilet�� incomparable �� adapter leur ��loquence et leurs moyens d'action au caract��re particulier des peuples qu'ils avaient �� soumettre au joug de la civilisation et de la foi.
?Il est probable que les Indiens furent fortement impressionn��s de ce discours, car, lorsque M. de Saint-Lusson, apr��s que le p��re Allouez eut fini de parler, leur demanda s'ils consentaient �� se ranger, eux, leurs descendants et leurs pays sous l'autorit�� du grand Ononthio [6], ce ne fut qu'un cri d'assentiment. Les Fran?ais y r��pondirent par les acclamations de Vive le roi! et des d��charges de mousqueterie. La c��r��monie se termina par un Te Deum.
?Cet acte est c��l��bre dans l'histoire de l'Am��rique sous le nom de Trait�� du Sault-Sainte-Marie. Il est peu de titres parmi ceux qui garantissent les possessions territoriales des nations ou des princes europ��ens qui aient une origine aussi s��rieuse, aussi authentique et aussi lib��rale que le trait�� par lequel la France a poss��d��, pendant quatre-vingt-dix ans, tout le nord-ouest des ��tats-Unis [7].
[Note 6: C'est encore ainsi que les Indiens nomment le gouverneur du Canada.--H.-E. C.]
[Note 7: L'auteur aurait d? dire ?de l'Am��rique septentrionale,? puisque le territoire de la baie d'Hudson qui fait partie de cette contr��e et qui est maintenant aux Anglais devint, par ce trait��, notre propri��t��.--H.-E. C.]
?La guerre de Sept-Ans et le trait�� qui en a ��t�� la suite nous ont d��pouill��s de ce magnifique h��ritage, mais aujourd'hui, quand un Fran?ais y p��n��tre en ��tranger, il ne peut oublier que ses anc��tres le re?urent jadis librement des mains d'une race faible et confiante; que, fid��les �� leurs engagements, ils avaient entrepris de la civiliser, et que leurs successeurs, h��ritiers de leurs devoirs comme de leurs droits, n'ont su que la d��grader, l'an��antir [8].
[Note 8: Civiliser les Indiens utopie, pr��texte de l'ambition ou du fanatisme religieux. Le sauvage est moins fait pour la civilisation que le civilis�� pour la vie sauvage. Les gens d��sint��ress��s, qui connaissent les Peaux-Rouges, loin de songer �� les civiliser, protestent contre les tentatives faites �� ce sujet. ��coutez Schoolcraft, un observateur profond, un savant ��rudit, un ��crivain consciencieux, qui passe la moiti�� de sa vie au milieu du d��sert am��ricain:
?L'Indien est poss��d�� d'un esprit de r��miniscence qui se pla?t dans des allusions au pass��. Il parle d'une sorte d'age d'or o�� tout allait mieux pour lui que maintenant, alors qu'il avait de meilleures lois, de meilleurs chefs, que les crimes ��taient plus promptement punis, que sa langue ��tait parl��e avec une puret�� plus grande, que les moeurs ��taient moins entach��es de barbarie. Mais tout cela semble passer �� travers le cerveau indien comme un r��ve, et lui fournit plut?t la source d'une sorte de r��trospection agr��able et secr��te qu'un stimulant pour l'exciter �� des efforts pr��sents ou futurs. Il languit comme un ��tre d��chu et d��sesp��r�� de se relever. Il ne para?t, pas ouvrir les yeux �� la perspective de la civilisation et de l'exaltation mentale d��roul��e devant lui, comme si cette sc��ne lui ��tait nouvelle ou attrayante. Depuis plus de deux si��cles des instructeurs (teachers) et des philanthropes lui ont peint ce tableau, mais il n'y a rien vu pour secouer sa torpeur et s'��lancer dans la carri��re de la civilisation et du perfectionnement. Il s'est plut?t ��loign�� de ce spectacle avec l'air d'une personne pour qui toutes ces choses ?nouvelles? ��taient ?vieilles?, et il a r��solument pr��f��r�� ses bois, son wigwam, son canot. --Algic Researches preliminary observations, par H.-R. Schoolcraft.
Je le r��p��te, cela n'est que trop vrai pour ceux qui ont s��rieusement ��tudi�� les races indiennes de l'Am��rique, septentrionale.--H.-E-C.]
Le Sault-Sainte-Marie a donc une importance historique, consid��rable, et dont tout Fran?ais a le droit d'��tre fier.
Les Rapides ��tant un obstacle �� la navigation, on a creus�� un canal pour obvier �� cet inconv��nient.
?Ce canal, poursuit M. Pisani, a 1,600 m��tres de long et une largeur suffisante pour que les plus gros navires y puissent flotter. La diff��rence de niveau entre ses deux extr��mit��s est de 8 m��tres 37; c'est pr��cis��ment la hauteur des Rapides, et la moiti�� de celle des eaux du lac Sup��rieur au-dessus des eaux du lac Michigan, le premier ��tant �� 193 m��tres et le second �� 482 m��tres 65 au-dessus du niveau de la mer. Deux ��cluses suffisent pour faire franchir aux batiments la diff��rence du niveau.
?Le canal n'est ouvert que depuis six ans. Avant sa construction, un chemin de fer de 1,600 m��tres de parcours longeait les Rapides et aboutissait �� deux quais de d��barquement, l'un en amont, l'autre en aval de l'obstacle �� franchir. Les marchandises apport��es par les
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.