�� lui, il varie nos plaisirs... il a reconnu le ridicule de cette exag��ration....
--Comment cela?
--Je ne suis pas dupe de son affectation �� fuir madame de Hansfeld. Je parie qu'il est ��pris d'elle, et qu'il veut attirer son attention par cette originalit�� calcul��e....
--C'est impossible--dit Fierval.
--Ce moyen est trop vulgaire--dit Gercourt.
--C'est justement pour cela que M. de Morville l'emploie. Il est trop sot pour en inventer un autre....
--Comment!... il aurait attendu l'arriv��e de madame de Hansfeld pour ��tre infid��le... lorsque depuis pr��s de deux ans... il n'aurait eu qu'�� choisir parmi les plus charmantes consolatrices?
--Rien de plus simple--dit le domino.--La difficult�� l'aura tent��... Personne n'a r��ussi aupr��s de madame de Hansfeld, et il serait jaloux de ce succ��s.... Parce que de Morville est b��te, il ne s'ensuit pas qu'il ne soit pas vaniteux....
--Et parce que vous avez de l'esprit, beau masque--dit M. de Br��vannes--il ne s'ensuit pas que vous soyez ��quitable....
Un domino prit M. de Gercourt par le bras et mit fin �� cette discussion sur M. de Morville, qui perdit ainsi son plus vaillant d��fenseur.
--Et depuis quand cette princesse enchanteresse est-elle �� Paris?--demanda M. de Br��vannes.
--Depuis trois ou quatre mois environ--. dit M. de Fierval.
--Et qui l'a pr��sent��e dans le monde?
--La femme du ministre de Saxe; mais en v��rit�� le prince est Saxon.
--Prince!--reprit M. de Br��vannes--il est impossible qu'on ne sache rien de plus sur ce secret myst��rieux?
--Je puis vous dire, moi--reprit M. de Fierval--que, curieux comme tout le monde de p��n��trer un coin de ce myst��re, j'ai interrog�� le ministre de Saxe.
--Eh bien?
--Il m'a r��pondu d'une mani��re ��vasive. Le prince, d'une sant�� fort d��licate, vivait dans une retraite absolue... on lui imposait les plus grands m��nagements... son voyage l'avait beaucoup fatigu��... enfin, je vis que mes questions embarrassaient visiblement le ministre, je rompis la conversation; depuis, je me suis abstenu de lui reparler de M. de Hansfeld.
--C'est tr��s bizarre, en effet, dit M. de Br��vannes, et personne parmi les ��trangers ne conna?t ce prince?
--Tout ce que j'ai pu savoir, c'est qu'il s'est mari�� en Italie... et qu'apr��s un voyage en Angleterre, il est venu s'��tablir ici.
--Autant qu'on peut avoir une opinion sur des choses si obscures, dit un autre, je croirais d��cid��ment que le prince est imb��cile, ou quelque chose d'approchant.
--Au fait, dit le domino, le soin qu'on met �� le cacher �� tous les yeux....
--L'embarras du ministre de Saxe �� vous r��pondre, dit M. de Br��vannes �� M. de Fierval.
--L'air sombre et m��lancolique de la princesse.
--Mais alors--reprit Br��vannes--pourquoi cette belle m��lancolique va-t-elle dans le monde?
--Ne voulez vous pas qu'elle s'enterre avec son idiot... si idiot il y a?
--Mais si elle a toujours l'air m��lancolique et m��me sinistre dont vous parlez, quel plaisir trouve-t-elle dans le monde?
--Ma foi, je n'en sais rien, dit M. de Fierval; c'est justement cette esp��ce de myst��re qui, joint �� la beaut�� de madame de Hansfeld, la met si �� la mode.
--Elle n'a pas d'amie intime qui puisse en raconter quelque chose? demanda M. de Br��vannes.
--J'ai entendu dire �� madame de Lormoy qu'��tant all��e un matin voir madame de Hansfeld �� l'h?tel Lambert, elle avait tout �� coup entendu, assez pr��s de l'appartement o�� elle se trouvait, une phrase musicale d'une ravissante harmonie jou��e sur un buffet d'orgue avec un rare talent.... La princesse ne put r��primer un l��ger mouvement d'impatience. Elle fit un signe �� sa fille de compagnie au visage cuivr��. Celle-ci sortit sur-le-champ. Peu d'instants apr��s... les chants avaient cess��!!
--Et madame de Lormoy ne lui demanda pas d'o�� venait le son de cet orgue.
--Si fait.
--Et que r��pondit la princesse?
--Qu'elle n'en savait rien... que c'��tait sans doute dans le voisinage que l'on touchait de cet instrument, dont le son lui aga?ait horriblement les nerfs.... Madame de Lormoy lui lit observer que, l'h?tel Lambert ��tant parfaitement isol��, l'orgue dont on jouait devait ��tre dans la maison.... Madame de Hansfeld parla d'autres choses.
--D'o�� il faut conclure--reprit le domino--que personne ne saura le mot de cette ��nigme.... Ah! si j'��tais homme... demain je le saurais, moi!
Cette conversation fut interrompue par ces mots de M. de Fierval, qui absorb��rent l'attention:
--Quel est ce grand domino ��videmment masculin qui cherche aventure? Ce noeud de rubans jaune et bleu �� son camail lui sert sans doute de signe de ralliement et de reconnaissance.
--Oh!--dit le domino en descendant du coffre o�� il ��tait assis--c'est quelque grave rendez-vous. Je vais m'amuser �� contrarier cette intrigue en m'attachant aux pas de ce myst��rieux personnage....
Malheureusement pour ce malin d��sir, un flot de foule emporta le domino qui portait un noeud de rubans jaune et bleu, et il disparut.
Quelques moments apr��s, ce m��me domino masculin, qui venait d'��chapper �� la curieuse poursuite du domino du coffre, monta l'escalier qui conduit aux secondes loges, et se promena quelques minutes dans le corridor.
Il fut bient?t rejoint par un domino f��minin, portant aussi un noeud de rubans
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.