?a, pardi, c'est une mani��re de parler.
Mais ?a d��truirait l'estomac du petit de le faire manger �� huit heures! Oh! s'il n'y avait que sa m��re! Elle s'en soucie bien de son enfant! Ah oui! parlons-en, en voil�� une m��re! Si ce n'est pas une piti�� de voir des m��res comme ?a!
Parent, tout fr��missant d'angoisse, sentit qu'il fallait arr��ter net la sc��ne mena?ante.
--Julie, dit-il, je ne te permets point de parler ainsi de ta ma?tresse. Tu entends, n'est-ce pas? ne l'oublie plus �� l'avenir.
La vieille bonne, suffoqu��e par l'��tonnement, tourna les talons et sortit en tirant la porte avec tant de violence que tous les cristaux du lustre tint��rent. Ce fut, pendant quelques secondes, comme une l��g��re et vague sonnerie de petites clochettes invisibles qui voltigea dans l'air silencieux du salon.
Georges, surpris d'abord, se mit �� battre des mains avec bonheur, et, gonflant ses joues, fit un gros ?boum? de toute la force de ses poumons pour imiter le bruit de la porte.
Alors son p��re lui conta des histoires; mais la pr��occupation de son esprit lui faisait perdre �� tout moment le fil de son r��cit; et le petit, ne comprenant plus, ouvrait de grands yeux ��tonn��s.
Parent ne quittait pas la pendule du regard. Il lui semblait voir marcher l'aiguille. Il aurait voulu arr��ter l'heure, faire immobile le temps jusqu'�� la rentr��e de sa femme. Il n'en voulait pas �� Henriette d'��tre en retard, mais il avait peur, peur d'elle et de Julie, peur de tout ce qui pouvait arriver. Dix minutes de plus suffiraient pour amener une irr��parable catastrophe, des explications et des violences qu'il n'osait m��me imaginer. La seule pens��e de la querelle, des ��clats de voix, des injures traversant l'air comme des balles, des deux femmes face �� face se regardant au fond des yeux et se jetant �� la t��te des mots blessants, lui faisait battre le coeur, lui s��chait la bouche ainsi qu'une marche au soleil, le rendait mou comme une loque, si mou qu'il n'avait plus la force de soulever son enfant et de le faire sauter sur son genou.
Huit heures sonn��rent; la porte se rouvrit et Julie reparut. Elle n'avait plus son air exasp��r��, mais un air de r��solution m��chante et froide, plus redoutable encore.
--Monsieur, dit-elle, j'ai servi votre maman jusqu'�� son dernier jour, je vous ai ��lev�� aussi de votre naissance jusqu'�� aujourd'hui! Je crois qu'on peut dire que je suis d��vou��e �� la famille...
Elle attendit une r��ponse.
Parent balbutia: ?Mais oui, ma bonne Julie.?
Elle reprit:--Vous savez bien que je n'ai jamais rien fait par int��r��t d'argent, mais toujours par int��r��t pour vous; que je ne vous ai jamais tromp�� ni menti; que vous n'avez jamais pu m'adresser de reproches...
--Mais oui, ma bonne Julie.
--Eh bien, Monsieur, ?a ne peut pas durer plus longtemps. C'est par amiti�� pour vous que je ne disais rien, que je vous laissais dans votre ignorance; mais c'est trop fort, et on rit trop de vous dans le quartier. Vous ferez ce que vous voudrez, mais tout le monde le sait; il faut que je vous le dise aussi, �� la fin, bien que ?a ne m'aille gu��re de rapporter. Si Madame rentre comme ?a �� des heures de fantaisie, c'est qu'elle fait des choses abominables.
Il demeurait effar��, ne comprenant pas. Il ne put que balbutier: ?Tais-toi... Tu sais que je t'ai d��fendu...?
Elle lui coupa la parole avec une r��solution irr��sistible.
--Non, Monsieur, il faut que je vous dise tout, maintenant. Il y a longtemps que Madame a faut�� avec M. Limousin. Moi, je les ai vus plus de vingt fois s'embrasser derri��re les portes. Oh, allez! si M. Limousin avait ��t�� riche, ?a n'est pas M. Parent que Madame aurait ��pous��. Si Monsieur se rappelait seulement comment le mariage s'est fait, il comprendrait la chose d'un bout �� l'autre...
Parent s'��tait lev��, livide, balbutiant: ?Tais-toi... tais-toi... ou...?
Elle continua:
--Non, je vous dirai tout. Madame a ��pous�� Monsieur par int��r��t; et elle l'a tromp�� du premier jour. C'��tait entendu entre eux, pardi! Il suffit de r��fl��chir pour comprendre ?a. Alors comme Madame n'��tait pas contente d'avoir ��pous�� Monsieur qu'elle n'aimait pas, elle lui a fait la vie dure, si dure que j'en avais le coeur cass��, moi qui voyais ?a...
Il fit deux pas, les poings ferm��s, r��p��tant: ?Tais-toi... tais-toi...? car il ne trouvait rien �� r��pondre.
La vieille bonne ne recula point; elle semblait r��solue �� tout.
Mais Georges, effar�� d'abord, puis effray�� par ces voix grondantes, se mit �� pousser des cris aigus. Il restait debout derri��re son p��re, et, la face crisp��e, la bouche ouverte, il hurlait.
La clameur de son fils exasp��ra Parent, l'emplit de courage et de fureur. Il se pr��cipita vers Julie, les deux bras lev��s, pr��t �� frapper des deux mains, et criant: ?Ah mis��rable! tu vas tourner les sens du petit.?
Il la touchait d��j��! Elle lui jeta par
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