lu face:
--Monsieur peut me battre s'il veut, moi qui l'ai ��lev��; ?a n'emp��chera pas que sa femme le trompe et que son enfant n'est pas de lui!...
Il s'arr��ta tout net, laissa retomber ses bras; et il restait en face d'elle tellement ��perdu qu'il ne comprenait plus rien.
Elle ajouta:--Il suff?t de regarder le petit pour reconna?tre le p��re, pardi! c'est tout le portrait de M. Limousin. Il n'y a qu'�� regarder ses yeux et son front. Un aveugle ne s'y tromperait pas....
Mais il l'avait saisie par les ��paules et il la secouait de toute sa force, b��gayant: ?Vip��re... vip��re! Hors d'ici, vip��re!... Va-t'en ou je te tuerais!... Va-t'en! Va-t'en!...
Et d'un effort d��sesp��r�� il la lan?a dans la pi��ce voisine. Elle tomba sur la table servie dont les verres s'abattirent et se cass��rent; puis, s'��tant relev��e, elle mit la table entre elle et son ma?tre, et, tandis qu'il la poursuivait pour la ressaisir, elle lui crachait au visage des paroles terribles:
--Monsieur n'a qu'�� sortir... ce soir... apr��s d?ner... et qu'�� rentrer tout de suite... il verra!... il verra si j'ai menti!... Que Monsieur essaye... il verra.
Elle avait gagn�� la porte de la cuisine et elle s'enfuit. Il courut derri��re elle, monta l'escalier de service jusqu'�� sa chambre de bonne o�� elle s'��tait enferm��e, et heurtant la porte:
--Tu vas quitter la maison �� l'instant m��me.
Elle r��pondit �� travers la planche:
--Monsieur peut y compter. Dans une heure je ne serai plus ici.
Alors il redescendit lentement, en se cramponnant �� la rampe pour ne point tomber; et il rentra dans son salon o�� Georges pleurait, assis par terre.
Parent s'affaissa sur un si��ge et regarda l'enfant d'un oeil h��b��t��. Il ne comprenait plus rien; il ne savait plus rien; il se sentait ��tourdi, abruti, fou, comme s'il venait de choir sur la t��te; �� peine se souvenait-il des choses horribles que lui avait dites sa bonne. Puis, peu a peu, sa raison, comme une eau troubl��e, se calma et s'��clairait; et l'abominable r��v��lation commen?a �� travailler son coeur.
Julie avait parl�� si net, avec une telle force, une telle assurance, une telle sinc��rit��, qu'il ne douta pas de sa bonne foi, mais il s'obstinait �� douter de sa clairvoyance. Elle pouvait s'��tre tromp��e, aveugl��e par son d��vouement pour lui, entra?n��e par une haine inconsciente contre Henriette. Cependant, �� mesure qu'il tachait de se rassurer et de se convaincre, mille petits faits se r��veillaient en son souvenir, des paroles de sa femme, des regards de Limousin, un tas de riens inobserv��s, presque inaper?us, des sorties tardives, des absences simultan��es, et m��me des gestes presque insignifiants, mais bizarres qu'il n'avait pas su voir, pas su comprendre, et qui, maintenant, prenaient pour lui une importance extr��me, ��tablissaient une connivence entre eux. Tout ce qui s'��tait pass�� depuis ses fian?ailles surgissait brusquement en sa m��moire surexcit��e par l'angoisse. Il retrouvait tout, des intonations singuli��res, des attitudes suspectes; et son pauvre esprit d'homme calme et bon, harcel�� par le doute, lui montrait maintenant, comme des certitudes, ce qui aurait pu n'��tre encore que des soup?ons.
Il fouillait avec une obstination acharn��e dans ces cinq ann��es de mariage, cherchant �� retrouver tout, mois par mois, jour par jour; et chaque chose inqui��tante qu'il d��couvrait le piquait au coeur comme un aiguillon de gu��pe.
Il ne pensait plus �� Georges, qui se taisait maintenant, le derri��re sur le tapis. Mais, voyant qu'on ne s'occupait pas de lui, le gamin se remit �� pleurer.
Son p��re s'��lan?a, le saisit dans ses bras, et lui couvrit la t��te de baisers. Son enfant lui demeurait au moins! Qu'importait le reste?
Il le tenait, le serrait, la bouche dans ses cheveux blonds, soulag��, consol��, balbutiant: ?Georges..... mon petit Georges, mon cher petit Georges.....? Mais il se rappela brusquement ce qu'avait dit Julie!.... Oui, elle avait dit que son enfant ��tait �� Limousin..... Oh! cela n'��tait pas possible, par exemple! non, il ne pouvait le croire, il n'en pouvait m��me douter une seconde. C'��tait l�� une de ces odieuses infamies qui germent dans les ames ignobles des servantes! Il r��p��tait: ?Georges..... mon cher Georges.? Le gamin, caress��, s'��tait tu de nouveau.
Parent sentait la chaleur de la petite poitrine p��n��trer dans la sienne �� travers les ��toffes. Elle l'emplissait d'amour, de courage, de joie; cette chaleur douce d'enfant le caressait, le fortifiait, le sauvait.
Alors il ��carta un peu de lui la t��te mignonne et fris��e pour la regarder avec passion. Il la contemplait avidement, ��perdument, se grisant �� la voir, et r��p��tant toujours: ?Oh! mon petit..... mon petit Georges!.....?
Il pensa soudain: ?S'il ressemblait �� Limousin... pourtant!?
Ce fut en lui quelque chose d'��trange, d'atroce, une poignante et violente sensation de froid dans tout son corps, dans tous ses membres, comme si ses os, tout �� coup, fussent devenus de glace. Oh! s'il ressemblait �� Limousin!.....et il continuait a regarder Georges qui riait maintenant. Il le
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