Mistress Branican | Page 7

Jules Verne
tr��s modeste h��ritage laiss�� par Starter a?n��.
�� peu de temps de l��, arriva �� San-Di��go une lettre, qui ��tait adress��e �� Dolly Branican par Starter jeune. C'��tait la premi��re qu'il ��crivait �� sa ni��ce; ce devait ��tre la derni��re aussi.
En substance, cette lettre disait sous une forme non moins concise que pratique:
Bien que Starter jeune f?t tr��s loin d'elle, et bien qu'il ne l'e?t jamais vue, il n'oubliait pas qu'il avait une ni��ce, la propre fille de son fr��re. S'il ne l'avait jamais vue, c'est que Starter a?n�� et Starter jeune ne s'��taient point rencontr��s depuis que Starter a?n�� avait pris femme, et que Starter jeune r��sidait aupr��s de Nashville, dans la partie la plus recul��e du Tennessee, tandis qu'elle r��sidait �� San-Di��go. Or, entre le Tennessee et la Californie, il y a quelques centaines de milles qu'il ne convenait nullement �� Starter jeune de franchir. Donc, si Starter jeune trouvait le voyage trop fatigant pour aller voir sa ni��ce, il trouvait non moins fatigant que sa ni��ce v?nt le voir, et il la priait de ne point se d��ranger.
En r��alit��, ce personnage ��tait un v��ritable ours -- non point un de ces grizzlys d'Am��rique qui portent griffes et fourrures, mais un de ces ours humains, qui tiennent �� vivre en dehors des relations sociales.
Cela ne devait pas inqui��ter Dolly, d'ailleurs. Elle ��tait la ni��ce d'un ours, soit! mais cet ours poss��dait un coeur d'oncle. Il n'oubliait pas ce qu'il devait �� Starter a?n��, et la fille de son fr��re serait l'unique h��riti��re de sa fortune.
Starter jeune ajoutait que cette fortune valait d��j�� la peine d'��tre recueillie. Elle se montait alors �� cinq cent mille dollars[2] et ne pouvait que s'accro?tre, car les affaires de d��frichement prosp��raient dans l'��tat de Tennessee. Comme elle consistait en terres et en b��tail, il serait facile de la r��aliser; on le ferait �� un prix tr��s avantageux, et les acqu��reurs ne manqueraient pas.
Si cela ��tait dit de cette fa?on positive et quelque peu brutale, qui appartient en propre aux Am��ricains de vieille race, ce qui ��tait dit ��tait dit. La fortune de Starter jeune irait tout enti��re �� Mrs. Branican ou �� ses enfants, au cas o�� la souche des Starter se ?prog��n��rerait? (sic) par ses soins. En cas de pr��d��c��s de Mrs. Branican, sans descendants directs ou autres, cette fortune reviendrait �� l'��tat, qui serait tr��s heureux d'accepter les biens de Starter jeune.
Deux choses encore:
1�� Starter jeune ��tait c��libataire. Il resterait c��libataire. ?La sottise que l'on ne fait que trop souvent entre vingt et trente ans, ce n'est pas lui qui la ferait �� soixante? -- phrase textuelle de sa lettre. Rien ne pourrait donc d��tourner cette fortune du cours que sa volont�� formelle entendait lui imprimer, et elle irait se jeter dans le m��nage Branican aussi s?rement que le Mississipi se jette dans le golfe du Mexique.
2�� Starter jeune ferait tous ses efforts -- des efforts surhumains -- pour n'enrichir sa ni��ce que le plus tard possible. Il tacherait de mourir au moins centenaire, et il ne faudrait pas lui savoir mauvais gr�� de cette obstination �� prolonger son existence jusqu'aux derni��res limites du possible.
Enfin Starter jeune priait Mrs. Branican -- il lui ordonnait m��me -- de ne point r��pondre. D'ailleurs, c'est �� peine si des communications existaient entre les villes et la r��gion foresti��re qu'il occupait dans le fond du Tennessee. Quant �� lui, il n'��crirait plus -- si ce n'est pour annoncer sa mort, et encore cette lettre ne serait-elle pas de sa propre main.
Telle ��tait la singuli��re missive qu'avait re?ue Mrs. Branican. Qu'elle d?t ��tre l'h��riti��re, la l��gataire universelle de son oncle Starter, cela n'��tait point �� mettre en doute. Elle poss��derait un jour cette fortune de cinq cent mille dollars, qui serait probablement tr��s accrue par le travail de cet habile d��fricheur de for��ts. Mais, comme Starter jeune manifestait tr��s nettement son intention de d��passer la centaine -- et l'on sait si ces Am��ricains du Nord sont tenaces -- John Branican avait sagement fait de ne point abandonner le m��tier de marin. Son intelligence, son courage, sa volont�� aidant, il est probable qu'il acquerrait pour sa femme et son enfant une certaine aisance, bien avant que l'oncle Starter e?t consenti �� partir pour l'autre monde.
Telle ��tait donc la situation du jeune m��nage, au moment o�� le Franklin faisait voile pour les parages occidentaux du Pacifique. Cela ��tant ��tabli pour l'intelligence des faits qui vont se d��rouler dans cette histoire, il convient d'appeler maintenant l'attention sur les seuls parents que Dolly Branican e?t �� San-Di��go, M. et Mrs. Burker.
Len Burker, am��ricain d'origine, ag�� alors de trente et un ans, n'��tait venu se fixer que depuis quelques ann��es dans la capitale de la basse Californie. Ce Yankee de la Nouvelle-Angleterre, froid de physionomie, dur de traits, vigoureux de corps, ��tait
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