magistrat bien des choses faites pour attirer l'attention, car tous les traits qui caract��risaient le parti puritain, auquel il appartenait, se personnifiaient et s'exag��raient en lui.
Il ��tait d'une taille tr��s haute, extr��mement maigre, avec un air fatigu��, des paupi��res lourdes, qui trahissaient les je?nes et les veilles.
Les ��paules courb��es, la t��te pench��e sur la poitrine marquaient les effets de l'age, mais ses yeux brillants, d'un gris d'acier, l'animation qui se remarquait dans les traits de sa figure pleine de vivacit��, prouvaient �� quelle hauteur l'enthousiasme religieux pouvait s'��lever au-dessus de la faiblesse corporelle.
Une barbe pointue, en d��sordre, tombait �� mi-chemin de sa ceinture.
Ses longs cheveux, blancs comme la neige, s'��chappaient en voltigeant de dessous une calotte de velours.
Cette calotte ��tait fortement tendue sur le crane de fa?on �� faire saillir les oreilles dans une position forc��e, de chaque c?t��, coutume qui a valu �� son parti l'��pith��te de ?dresse-l'oreille? qui lui fut si souvent appliqu��e par ses adversaires.
Son costume ��tait d'une simplicit�� ��tudi��e, de couleur sombre.
Il se composait de son manteau noir, de culottes en velours fonc��, de bas de soie, avec des noeuds de velours aux souliers �� la place des boucles alors en usage.
Une grosse cha?ne d'or, qu'il portait au cou, ��tait la marque de son office.
En avant de lui marchait �� pas compt��s le gros secr��taire de la ville, au gilet rouge, une main sur la hanche, l'autre ��tendue pour brandir la verge qui lui servait d'insigne.
Il jetait des regards solennels �� droite et �� gauche, s'inclinait de temps en temps comme s'il s'attribuait les applaudissements.
Ce petit homme avait attach�� �� sa ceinture un ��norme sabre qui r��sonnait sur ses pas avec un bruit de ferraille sur le pav�� form�� de galets, et qui de temps en temps se mettait entre ses jambes.
Alors l'homme l'enjambait d'un air brave et reprenait sa marche sans rien perdre de sa dignit��.
Trouvant �� la fin ces interruptions trop fr��quentes, il abaissa la poign��e de son sabre de mani��re �� en ��lever la pointe, et il continua �� marcher avec l'air d'un coq bantam dont la queue aurait ��t�� r��duite �� une seule plume.
Lorsque le Maire eut pass�� en avant et en arri��re des diff��rents corps et les eut inspect��s avec une minutie et une attention bien propres �� prouver que l'age n'avait point ��mouss�� ses qualit��s militaires, il fit demi-tour dans l'intention ��vidente de nous parler.
Aussit?t son secr��taire s'��lan?a devant lui, agitant les bras, et criant �� tue-t��te:
--Silence, bonnes gens! Silence pour le tr��s honorable Maire de Taunton! Silence pour le digne Ma?tre Stephen Timewell.
Et au milieu de ses gestes et de ses cris, il s'emp��tra encore une fois dans son arme d��mesur��e, et alla s'��taler �� quatre pattes dans le ruisseau.
--Silence, vous m��me, Ma?tre Tetheridge, dit d'un ton s��v��re le magistrat supr��me, si l'on vous rognait votre ��p��e et votre langue, ce serait aussi avantageux pour vous que pour nous. Ne saurais-je dire quelques mots opportuns �� ces braves gens sans que vous veniez m'interrompre par vos aboiements discordants?
L'encombrant personnage se ramassa et s'esquiva derri��re le groupe des conseillers, pendant que le Maire gravissait avec lenteur les degr��s de la croix du march��.
De l��, il nous parla d'une voix haute, per?ante, qui prenait plus d'ampleur �� chaque mot, si bien qu'elle s'entendait jusque dans les coins les plus ��loign��s de la place.
--Amis dans la foi, dit-il, je rends grace au Seigneur d'avoir ��t�� ��pargn�� dans ma vieillesse pour ��tre pr��sent �� cette pieuse r��union. Car nous, gens de Taunton, nous avons toujours entretenu vivante parmi nous la flamme du Covenant, parfois peut-��tre obscurcie par les courtisans des circonstances, mais rest��e toujours allum��e dans les coeurs de notre peuple. Toutefois il r��gnait autour de nous des t��n��bres pires que celles de l'��gypte, alors que Papisme et Pr��latisme, Arminianisme et ��rastianisme faisaient rage et se donnaient libre cours sans rencontrer d'obstacle ni de r��pression. Mais que vois-je maintenant? Vois-je les fid��les se retirer tremblants en leurs cachettes, et dressant l'oreille pour percevoir le bruit des fers des chevaux de leurs oppresseurs? Vois-je une g��n��ration docile aux ma?tres du jour, avec le mensonge aux l��vres, et la v��rit�� ensevelie au fond de son coeur? Non, je vois devant moi des hommes pieux, qui viennent non seulement de cette belle cit��, mais encore de tout le pays �� la ronde, et des comt��s de Dorset, et de Wilts, certains m��me, �� ce qu'on me dit, du Hampshire, tous dispos��s, empress��s �� besogner vigoureusement pour la cause du Seigneur. Et quand je vois ces hommes fid��les, et quand je pense que chacune des grosses pi��ces de monnaie qu'ils ont dans leurs caisses est pr��te �� les soutenir, et quand je sais que ceux qui, dans le pays, ont surv��cu aux pers��cutions, rivalisent de pri��res pour nous, j'entends une voix int��rieure qui me dit que nous
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.