Micah Clarke - Tome II | Page 7

Arthur Conan Doyle
j'irai m��me jusqu'�� les supprimer. Je vous le d��clare, il n'y aura point de piti�� pour des gens de cette sorte.
Sur ces mots il s'arr��ta, promena ses regards sur sa troupe d'un air s��v��re, ses paupi��res tr��s baiss��es sur ses yeux brillants et mobiles.
--Si donc, reprit-il, un homme se trouvait parmi vous qui redoute de se soumettre �� une discipline rigoureuse, qu'il sorte des rangs, et qu'il se mette en qu��te d'un chef plus indulgent car je vous le dis, tant que je commanderai ce corps, le r��giment d'infanterie de Wiltshire, qui a pour chef Saxon, sera digne de faire ses preuves en cette cause sainte et si propre �� ��lever les ames.
Le colonel se tut et resta immobile sur sa jument.
Les paysans, form��s en longue ligne lev��rent les yeux, les uns d'un air balourd, les autres d'un air d'admiration, certains avec une expression de crainte devant ses traits s��v��res, osseux, et son regard plein de menaces.
Mais personne ne bougea.
Il reprit:
--L'honorable Ma?tre Timewell, Maire de cette belle ville de Taunton, laquelle a ��t�� une tour de force pour les fid��les pendant ces longues ann��es pleines d'��preuves pour l'esprit, se dispose �� nous passer en revue, quand les autres corps se seront r��unis. Ainsi donc, capitaines, �� vos commandements... L��, les mousquetaires! Formez les rangs, avec trois pas d'intervalle entre chaque ligne. Faucheurs, prenez place sur la gauche; que les sous-officiers se postent sur les flancs et en arri��re. Comme cela! Voil�� qui est bien manoeuvr�� pour un premier essai, quoiqu'un bon adjudant avec sa trique, �� la fa?on imp��riale, puisse trouver encore ici pas mal de besogne.
Pendant que nous ��tions occup��s ainsi �� nous organiser d'une mani��re rapide et s��rieuse un r��giment, d'autres corps de paysans, plus ou moins disciplin��s, s'��taient rendus sur la Place du March�� et y avaient pris position.
Ceux de notre droite ��taient venus de Frome et de Radstock, dans le nord du comt�� de Somerset.
C'��tait une simple cohue dont les armes consistaient en fl��aux, maillets, et autres outils de ce genre, et sans autres signes de ralliement que des branches vertes fix��es dans les rubans de leurs chapeaux.
Le corps, qui se trouvait �� notre gauche, portait un drapeau indiquant qu'il se composait d'hommes du comt�� de Dorset.
Ils ��taient moins nombreux, mais mieux ��quip��s, car leur premier rang tout entier ��tait comme le n?tre, arm�� de mousquets.
Pendant ce temps, les bons bourgeois de Taunton, leurs femmes et leurs filles, s'��taient group��s sur les balcons et aux fen��tres qui avaient vue sur la place du March��, et d'o�� ils pouvaient assister au d��fil��.
Ces graves bourgeois, aux barbes taill��es en carr��, aux v��tements de drap, avec leurs imposantes moiti��s en velours et taffetas �� triple poil, regardaient du haut de leurs observatoires, tandis que ?�� et l�� s'entrevoyait sous la coiffe puritaine une jolie figure timide et tr��s propre �� confirmer la renomm��e de Taunton, ville aussi c��l��bre par la beaut�� de ses femmes que pour les prouesses de ses hommes.
Les c?t��s de la place ��taient occup��s par la masse compacte des gens du peuple, vieux tisseurs de laine �� la barbe blanche, matrones aux faces rev��ches, villageoises avec leurs chales pos��s sur la t��te, essaims d'enfants, qui de leurs voix aigu?s acclamaient le Roi Monmouth et la succession protestante.
--Sur ma foi, dit Sir Gervas, en faisant reculer son cheval jusqu'�� ce qu'il se trouvat sur la m��me ligne que moi, nos amis aux bottes carr��es ne devraient pas ��tre si press��s d'aller au ciel, alors qu'ils ont parmi eux, sur terre, des anges en si grand nombre. Par le Corps Dieu! ne sont-elles pas belles! Et �� elles toutes, elles n'ont pas une mouche, pas un diamant, et pourtant que ne donneraient pas vos belles fan��es du Mail ou de la Piazza pour avoir leur innocence et leur fra?cheur?
--Je vous en prie, au nom du ciel, ne leur envoyez pas de ces sourires et de ces saluts, dis-je. Ces politesses sont de mise �� Londres, mais elles seraient entendues de travers parmi ces simples villageoises au Somerset et leurs parents, gens �� la t��te chaude, et qui frappent dur.
J'avais �� peine dit ces mots que la porte �� deux vantaux de l'H?tel de Ville s'ouvrit, et que le cort��ge des p��res de la cit�� apparut sur la place du march��.
Deux trompettes en justaucorps ini-parti les pr��c��daient, en sonnant une fanfare sur leurs instruments.
Derri��re eux venaient les aldermen et les conseillers, graves et v��n��rables vieillards, drap��s dans des robes de soie noire �� tra?ne, aux collets et aux bords form��s de co?teuses fourrures.
Apr��s eux s'avan?ait un petit homme rougeaud, bedonnant, qui tenait �� la main la verge, insigne de son office.
C'��tait le secr��taire de la ville.
Le d��fil�� des dignitaires se terminait par la haute et imposante personne de Stephen Timewell, Maire de Taunton.
Il y avait dans l'ext��rieur de ce
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