j'irai m��me jusqu'�� les supprimer. Je vous le d��clare, il n'y aura point de piti�� pour des gens de cette sorte.
Sur ces mots il s'arr��ta, promena ses regards sur sa troupe d'un air s��v��re, ses paupi��res tr��s baiss��es sur ses yeux brillants et mobiles.
--Si donc, reprit-il, un homme se trouvait parmi vous qui redoute de se soumettre �� une discipline rigoureuse, qu'il sorte des rangs, et qu'il se mette en qu��te d'un chef plus indulgent car je vous le dis, tant que je commanderai ce corps, le r��giment d'infanterie de Wiltshire, qui a pour chef Saxon, sera digne de faire ses preuves en cette cause sainte et si propre �� ��lever les ames.
Le colonel se tut et resta immobile sur sa jument.
Les paysans, form��s en longue ligne lev��rent les yeux, les uns d'un air balourd, les autres d'un air d'admiration, certains avec une expression de crainte devant ses traits s��v��res, osseux, et son regard plein de menaces.
Mais personne ne bougea.
Il reprit:
--L'honorable Ma?tre Timewell, Maire de cette belle ville de Taunton, laquelle a ��t�� une tour de force pour les fid��les pendant ces longues ann��es pleines d'��preuves pour l'esprit, se dispose �� nous passer en revue, quand les autres corps se seront r��unis. Ainsi donc, capitaines, �� vos commandements... L��, les mousquetaires! Formez les rangs, avec trois pas d'intervalle entre chaque ligne. Faucheurs, prenez place sur la gauche; que les sous-officiers se postent sur les flancs et en arri��re. Comme cela! Voil�� qui est bien manoeuvr�� pour un premier essai, quoiqu'un bon adjudant avec sa trique, �� la fa?on imp��riale, puisse trouver encore ici pas mal de besogne.
Pendant que nous ��tions occup��s ainsi �� nous organiser d'une mani��re rapide et s��rieuse un r��giment, d'autres corps de paysans, plus ou moins disciplin��s, s'��taient rendus sur la Place du March�� et y avaient pris position.
Ceux de notre droite ��taient venus de Frome et de Radstock, dans le nord du comt�� de Somerset.
C'��tait une simple cohue dont les armes consistaient en fl��aux, maillets, et autres outils de ce genre, et sans autres signes de ralliement que des branches vertes fix��es dans les rubans de leurs chapeaux.
Le corps, qui se trouvait �� notre gauche, portait un drapeau indiquant qu'il se composait d'hommes du comt�� de Dorset.
Ils ��taient moins nombreux, mais mieux ��quip��s, car leur premier rang tout entier ��tait comme le n?tre, arm�� de mousquets.
Pendant ce temps, les bons bourgeois de Taunton, leurs femmes et leurs filles, s'��taient group��s sur les balcons et aux fen��tres qui avaient vue sur la place du March��, et d'o�� ils pouvaient assister au d��fil��.
Ces graves bourgeois, aux barbes taill��es en carr��, aux v��tements de drap, avec leurs imposantes moiti��s en velours et taffetas �� triple poil, regardaient du haut de leurs observatoires, tandis que ?�� et l�� s'entrevoyait sous la coiffe puritaine une jolie figure timide et tr��s propre �� confirmer la renomm��e de Taunton, ville aussi c��l��bre par la beaut�� de ses femmes que pour les prouesses de ses hommes.
Les c?t��s de la place ��taient occup��s par la masse compacte des gens du peuple, vieux tisseurs de laine �� la barbe blanche, matrones aux faces rev��ches, villageoises avec leurs chales pos��s sur la t��te, essaims d'enfants, qui de leurs voix aigu?s acclamaient le Roi Monmouth et la succession protestante.
--Sur ma foi, dit Sir Gervas, en faisant reculer son cheval jusqu'�� ce qu'il se trouvat sur la m��me ligne que moi, nos amis aux bottes carr��es ne devraient pas ��tre si press��s d'aller au ciel, alors qu'ils ont parmi eux, sur terre, des anges en si grand nombre. Par le Corps Dieu! ne sont-elles pas belles! Et �� elles toutes, elles n'ont pas une mouche, pas un diamant, et pourtant que ne donneraient pas vos belles fan��es du Mail ou de la Piazza pour avoir leur innocence et leur fra?cheur?
--Je vous en prie, au nom du ciel, ne leur envoyez pas de ces sourires et de ces saluts, dis-je. Ces politesses sont de mise �� Londres, mais elles seraient entendues de travers parmi ces simples villageoises au Somerset et leurs parents, gens �� la t��te chaude, et qui frappent dur.
J'avais �� peine dit ces mots que la porte �� deux vantaux de l'H?tel de Ville s'ouvrit, et que le cort��ge des p��res de la cit�� apparut sur la place du march��.
Deux trompettes en justaucorps ini-parti les pr��c��daient, en sonnant une fanfare sur leurs instruments.
Derri��re eux venaient les aldermen et les conseillers, graves et v��n��rables vieillards, drap��s dans des robes de soie noire �� tra?ne, aux collets et aux bords form��s de co?teuses fourrures.
Apr��s eux s'avan?ait un petit homme rougeaud, bedonnant, qui tenait �� la main la verge, insigne de son office.
C'��tait le secr��taire de la ville.
Le d��fil�� des dignitaires se terminait par la haute et imposante personne de Stephen Timewell, Maire de Taunton.
Il y avait dans l'ext��rieur de ce
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.