au
premier Consul. (Voir _Les déportations du Consulat et de l'Empire_,
par Jean Destrem. Paris, 1885, in-12, p. 393.)]
Le 20 novembre suivant, tous quatre furent transférés à l'île d'Oléron,
puis embarqués (10 ventôse an XII) pour Cayenne. Fournier y séjourna
jusqu'au moment où les Anglais s'emparèrent de cette colonie[22]. A
cette époque, il revint en France (1809). On ne l'y laissa pas en liberté
complète. Il fut mis en surveillance à Auxerre, et arriva dans cette ville
le 16 octobre 1809[23]. Il y fut surpris, deux ans plus tard, préparant
contre les droits réunis une sorte d'émeute, qui faillit éclater dans la nuit
du 7 au 8 juillet 1811. L'Empereur ordonna qu'il fût déporté au château
d'If, avec Calendini.
[Note 22: Voir une lettre assez insignifiante qu'il écrivit de Cayenne à
sa femme en 1806. _Ibid._, p. 244.]
[Note 23: Ces détails et les suivants sont empruntés aux pièces
officielles annexées au dossier de Fournier (Archives nationales). On
voit combien d'erreurs M. Mortimer-Ternaux a réunies dans ces
quelques lignes qu'il consacre à la fin de la vie de Fournier (III, 638):
«Après quelques années de séjour dans cette colonie (Cayenne), i1 s'en
évade, se réfugie à la Guadeloupe et se fait corsaire. En 1814, il rentre
en France et y meurt tranquillement quelques années après.»]
Délivré à la chute de Napoléon, il revint à Paris en avril 1814 et alla
demeurer chez sa femme (il s'était marié à Saint-Domingue), rue
Perdue, n° 6.
Lors du second retour des Bourbons, accusé d'intriguer contre le
gouvernement, il fut arrêté le 1er novembre 1815, incarcéré à la Force
et remis en liberté le 16 août 1816. Il fut question de le mettre en
surveillance à Melun; mais il obtint de rester provisoirement à Paris.
Il eut alors l'impudence de faire parade de sentiments royalistes et de
solliciter les Bourbons. Il y a dans ses papiers, aux Archives, une
pétition qu'il adressa à Louis XVIII le 10 mars 1817. Il y réclame la
pension que Louis XVI lui avait accordée en 1785. Il y signale ses titres
à la faveur royale, qui sont, d'après lui:
«1° D'avoir refusé le commandement de la garde nationale de Paris,
lorsque le général La Fayette le quitta;
«2° D'avoir refusé d'aller commander la garde nationale à la Vendée;
«3° D'avoir refusé d'aller commander en Belgique;
«4° D'avoir refusé d'aller avec le général Dillon remplacer Custine à
l'armée du Nord et généralement toutes les places qui me furent
offertes;
«5° D'avoir à Versailles, les 5 et 6 octobre 1789, empêché le pillage et
le désordre et être venu, par ordre du Roi, à Paris annoncer son arrivée;
«6° D'avoir, moi douzième, présenté à la Convention une pétition qui
représentait à cette même Convention qu'elle n'avait pas le droit de
juger le roi[24];
[Note 24: Nous n'avons pas retrouvé cette pétition.]
«7° D'avoir refusé de prendre et faire prendre les armes le jour fatal [de
la mort] du meilleur des rois, ainsi que le jour de celle de son auguste
épouse. Pardonnez, Sire, si je suis obligé de rappeler ici de pareils
souvenirs.
«8° D'avoir constamment refusé de prendre le commandement de
l'armée révolutionnaire, ainsi que de consentir à être membre du
Comité de ce nom. Le jour même que l'on fit cette infâme nomination,
Marat et Bourdon (de l'Oise) me dénoncèrent à la Convention comme
agent du roi, de Pitt et de Cobourg.»
En 1822, il adressa à la Chambre des députés un mémoire imprimé ou
il renouvelait sa réclamation au sujet des pertes qu'il avait éprouvées à
Saint-Domingue. Il y disait qu'à l'âge de quatre-vingts ans, avec sa
femme plus que septuagénaire, il n'avait pour vivre que 50 francs par
mois, «qui leur sont accordés à titre de secours comme colons
réfugiés».
Fournier mourut à Paris le 27 juillet 1825, à l'âge de quatre-vingts ans.
Il demeurait alors esplanade des Invalides, n° 28.
II
On a vu que Fournier l'Américain avait publié quelques opuscules.
Voici la liste de ceux que nous avons pu retrouver:
1. _Dénonciation aux États généraux des vexations, abus d'autorité et
dénis de justice commis envers le sieur Claude Fournier, habitant de
l'île Saint Domingue._ S. 1., 1789, in-4.
2. _Aux représentants de la Nation, dénonciation contre M. le maréchal
de Castries, ancien ministre de la marine._ Signé: FOURNIER. Impr.
Caillot et Chevée, s.d. (12 août 1789), in-4 de 6 pages.
3. _Crimes de La Fayette en France, seulement depuis la Révolution et
depuis sa nomination au grade de général_ (par Fournier, en
collaboration avec Dunouy, Héron et Garin). S.d. (juillet 1792), in-8 de
15 pages.
4. _Fournier à Marat._ Paris, 14 mars an II (1793), in-4 de 8 pages.
5. _A Marat, journaliste._ Paris, 14 mai an II (1793), in-4 de 7 pages.
6. _IVe Pétition à la Convention nationale, par C. Fournier, Américain,
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.