lenteur qui est nuisible aux affaires et au commerce, et leur sur-taxe, en raison de ces circuits, est une vexation qui, en résultat, altère le produit de cette partie.
C'est en tout de nouveaux erremens à suivre; mais heureusement ce sont ceux qui pourront être avoués par la raison, et qui, dirigés vers l'utilité publique, donneront une augmentation de produit dont personne n'aura à se plaindre, puisque cette augmentation résultera d'abus à réformer et de facilités à leur substituer.
Enfin, et cette dernière considération doit presser la réunion de ces trois services dans les mains de régisseurs qui se concertent avec les départemens pour leur meilleure organisation: la formation des départemens, des districts et des nouveaux tribunaux va changer le mouvement intérieur pour les voyageurs et pour les correspondances: il aboutira moins de l'un et de l'autre à Paris; mais il faudra multiplier les facilités dans l'intérieur, où il en existe très-peu. Deux compagnies séparées, qui ont des baux à termes et des établissemens faits, ne les dérangeront point sans réclamer des diminutions sur les prix de leurs baux, des indemnités, etc. Plusieurs années peuvent s'écouler dans ces débats, toujours importuns aux ministres, principalement occupés de maintenir les revenus; et cependant toutes les parties de ce service public et bien important seront en souffrance et dépériront, au point d'exiger plus de dépenses et plus d'obstacles que n'en présenteroit une opération faite à propos.
Cette opération est fort simple aujourd'hui, puisqu'il faut se servir des moyens qui existent, un tems, et jusqu'à ce que les postes aux chevaux soient constituées et que les nouvelles voitures soient faites. Il seroit facile aux dix régisseurs qui auroient à conduire, pendant quinze ou dix-huit mois, la poste aux lettres et les messageries à-peu-près sur le pied actuel, de se concerter avec les départemens chargés dès à présent de la restauration, et successivement du maintien et de la police des postes aux chevaux, sur les établissemens à faire ou sur ceux à perfectionner pour rendre le service de la poste aux lettres et celui des messageries aussi utiles qu'ils sont susceptibles de l'être au public, au commerce et au nouvel ordre des choses. Ces régisseurs seroient d'autant plus à portée d'apprécier, en connoissance de cause, les projets qui leur seroient donnés par les divers départemens, tant relativement à l'utilité publique, que pour une augmentation de produit, qu'ils auroient sous les yeux l'objet de comparaison dans les établissemens actuels; et ils n'auroient à présenter à la décision du ministre que des résultats bien constatés.
Enfin cette opération majeure, en administration, offre encore une augmentation considérable dans les revenus, soit en économies, soit en produit; et sous ces deux points de vue, elle paro?t également intéressante dans les circonstances présentes.
Autres observations remises à M. le duc de Biron, sur les réflexions des anciens fermiers des Messageries, relatives à un projet de MM. Alary et de Saint-Victour, dans un mémoire imprimé et remis au comité des finances de l'assemblée nationale, par lesdits anciens fermiers.
MM. les anciens fermiers des messageries ont dit, dans le précis des observations imprimées et remises par eux au comité des finances: que le plan du sieur de Saint-Victour avoit des bases communes avec celles du sieur Alary, et par conséquent aussi mal fondées; qu'il tendoit également, quoique d'une manière différente, à compromettre le service des postes et des messageries.
Si le sieur de Saint-Victour a pu donner lieu à cette erreur, par la manière dont il a présenté son plan sur la réunion des trois services, il doit d'autant plus s'empresser de la rectifier, que ce sont les idées de feu M. Turgot qu'il a voulu développer dans ce plan, et que le sieur de Saint-Victour n'y a ajouté que ce que l'état des choses, bien différent de ce qu'il étoit en 1775, lui a paru propre à augmenter les avantages d'utilité publique, qui avoient dès-lors décidé l'opération de M. Turgot.
M. Alary demande un privilége exclusif pendant trente ans, pour une compagnie qui se chargera de l'entreprise de toutes les postes aux chevaux du royaume. Voilà la base de son plan qui est imprimé; il n'appartient pas au sieur de Saint-Victour d'en analyser les conséquences.
La base du plan remis par ce dernier est de rendre les postes aux chevaux, laissées aux ma?tres de ces postes, les agens du service des messageries et de la poste aux lettres; de payer ces deux services de manière à rendre le sort des ma?tres de postes meilleur, et de donner à ces deux services, très-essentiels au public et au commerce, le plus d'activité et de facilités possible: voilà le précis des vues que feu M. Turgot avoit confié au sieur de Saint-Victour, en le pla?ant, en 1775, à la tête de la régie des messageries: en un mot, M. Turgot vouloit substituer à deux priviléges, qui pesoient sur le public, sur le commerce
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