Kepler. Si Newton d��couvrit la loi de la gravitation et de la pesanteur, c'est qu'il ��tait le plus grand math��maticien de son temps. La physique, �� son tour, se constitua comme science positive abstraite, encore plus tard. Il est inutile de rappeler qu'elle fut, par suite de la confusion primitive bien que naturelle de l'anim�� et de l'inanim��, une des sources principales, de toutes les superstitions religieuses qui, depuis le f��tichisme le plus grossier jusqu'au monoth��isme le plus ��lev��, aliment��rent l'ignorance universelle et remplac��rent provisoirement la philosophie positive des sciences, mais il convient de ne pas oublier que, d��j�� au d��clin du monoth��isme occidental, il y a trois cents ans �� peine, les th��ories m��taphysiques d'apr��s lesquelles, par exemple, la nature avait horreur du vide, ��taient encore en pleine efflorescence. C'est, en d��finitive, au XVIIe si��cle seulement que la physique s'��rigea en science positive, ind��pendante de la religion et des vaines et pu��riles entit��s et subtilit��s de la m��taphysique. En r��alit��, la physique est une science non seulement europ��enne, mais moderne.
Les m��mes consid��rations s'appliquent aussi �� plus forte raison �� la chimie; cette science ne peut ��tre ��tudi��e ni enseign��e sans une initiation pr��liminaire et suffisante aux sciences ant��rieures; elle est un degr�� de plus dans l'ordre de complexit�� et de sp��cialit�� des ph��nom��nes. Longtemps la composition et la d��composition des corps furent la base des croyances et des dogmes myst��rieux sur le fumier desquels pullul��rent les religions; longtemps la chimie fut la science herm��tique, scholastique et puis franchement m��taphysique; pendant des si��cles, sous le nom de chrysop��e ou d'alchimie, elle s'affola dans la recherche de l'absolu, notamment dans la poursuite des proc��d��s pour changer les m��taux en or. Ce n'est qu'apr��s de longs tatonnements empiriques, que, parvenant enfin �� rompre ses pr��jug��s mystiques et philosophiques, vers la fin seulement du XVIIIe si��cle, la chimie r��ussit �� circonscrire nettement son domaine dans le monde de la ph��nom��nalit�� universelle; elle se limita d��s lors �� la recherche des rapports et des lois de combinaison et de d��composition r��sultant de l'action mol��culaire des diverses esp��ces de corps cristallisables ou volatils, naturels ou artificiels. Alors seulement une philosophie chimique devint possible par la g��n��ralisation de plus en plus parfaite des faits et des rapports observ��s ou exp��riment��s; alors seulement on put commencer �� entreprendre de d��duire de ces g��n��ralisations des lois abstraites, tant statiques que dynamiques, soit que l'on consid��rat surtout les conditions n��cessaires dans lesquelles les ph��nom��nes peuvent avoir lieu, c'est-��-dire sont aptes �� agir, soit que l'on consid��rat principalement les actions mol��culaires elles-m��mes dans leur activit��. La constitution de la chimie abstraite et positive nous reporte seulement �� la fin du XVIIIe si��cle; le nom de l'illustre et malheureux Lavoisier restera �� jamais attach�� �� cette p��riode capitale de l'��volution historique des sciences.
La chimie dite organique est toute moderne; sa constitution est post��rieure �� celle de la chimie inorganique; en tant qu'elle s'occupe des substances organis��es, telles que la fibrine, l'albumine, la cellulose, l'amidon, etc., Dumas et Littr�� ont soutenu avec raison, au point de vue des classifications logiques et naturelles, qu'il convenait de la rattacher de pr��f��rence �� l'anatomie et �� la physiologie, le domaine de la chimie devant ��tre limit�� �� celui des corps non vivants, non organis��s. Ce qu'A. Comte appelle la chimie organique appartiendrait donc en r��alit�� d��j�� �� la physiologie. La controverse soulev��e autour de cette question est du reste la meilleure preuve que la chimie dite organique est la transition naturelle, �� la fois logique et historique, reliant la chimie �� la physiologie. Quoi qu'il en soit, la chimie ne peut ��tre ni ��tudi��e ni enseign��e sans le secours des autres sciences ant��c��dentes; celles-ci, au contraire, peuvent l'��tre et se sont constitu��es historiquement avant et sans la chimie.
Si Lavoisier peut ��tre consid��r�� comme ayant, �� la fin du XVIIIe si��cle, jet�� les bases de la philosophie chimique abstraite[1], il est incontestable qu'il fallut les progr��s d��cisifs et continus depuis lors de cette derni��re science pour permettre �� la physiologie de d��gager ses premi��res lois abstraites des conceptions empiriques, m��taphysiques et m��me religieuses o�� elle se complaisait encore au si��cle dernier. De tous les anc��tres de la physiologie g��n��rale ou, si l'on pr��f��re, de la philosophie physiologique, l'illustre Wolf seul appartient �� la fin du XVIIIe si��cle; tous les autres, l'olympien Goethe, Bichat, Lamarck, Cuvier, Geoffroy-Saint-Hilaire, K. von Baer, Darwin appartiennent ou tout �� fait au si��cle actuel, ou en partie seulement aussi au si��cle pr��c��dent. Que la physiologie est une science plus complexe que la chimie et moins g��n��rale, il ne viendra �� l'id��e de personne de le contester; son enseignement serait impossible sans l'��tude pr��liminaire de cette derni��re. Les propri��t��s vitales r��sultent d'un degr�� sup��rieur de composition et de combinaison des corps; de l�� des caract��res sp��ciaux, lesquels ne peuvent ��tre reconnus et d��gag��s
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