avanc�� d'un pas.
Alors reculant un peu, il se mit �� sourire et souffla vers moi dans sa main, disant. ? Re?ois le baiser. ? Et j'ai cri�� et j'ai pleur��. Tant, que ma m��re est accourue.
Inqui��te, croyant que j'avais ��t�� piqu��e par un scorpion. Je pleurais: ? Il m'a embrass��e. ? Ma m��re aussi m'a embrass��e et m'a emport��e dans ses bras.
8 -- LE R��VEIL
Il fait d��j�� grand jour. Je devrais ��tre lev��e. Mais le sommeil du matin est doux et la chaleur du lit me retient blottie. Je veux rester couch��e encore.
Tout �� l'heure j'irai dans l'��table. Je donnerai aux ch��vres de l'herbe et des fleurs, et l'outre d'eau fra?che tir��e du puits, o�� je boirai en m��me temps qu'elles.
Puis je les attacherai au poteau pour traire leurs douces mamelles ti��des; et si les chevreaux n'en sont pas jaloux, je sucerai avec eux les tettes assouplies.
Amaltheia n'a-t-elle pas nourri Dzeus? J'irai donc. Mais pas encore. Le soleil s'est lev�� trop t?t et ma m��re n'est pas ��veill��e.
9 -- LA PLUIE
La pluie fine a mouill�� toutes choses, tr��s doucement, et en silence. Il pleut encore un peu. Je vais sortir sous les arbres. Pieds nus, pour ne pas tacher mes chaussures.
La pluie au printemps est d��licieuse. Les branches charg��es de fleurs mouill��es ont un parfum qui m'��tourdit. On voit briller au soleil la peau d��licate des ��corces.
H��las! que de fleurs sur la terre! Ayez piti�� des fleurs tomb��es. Il ne faut pas les balayer et les m��ler dans la boue; mais les conserver aux abeilles.
Les scarab��es et les limaces traversent le chemin entre les flaques d'eau; je ne veux pas marcher sur eux, ni effrayer ce l��zard dor�� qui s'��tire et cligne des paupi��res.
10 -- LES FLEURS
Nymphes des bois et des fontaines, Amies bienfaisantes, je suis l��. Ne vous cachez pas, mais venez m'aider car je suis fort en peine de tant de fleurs cueillies.
Je veux choisir dans toute la for��t une pauvre hamadryade aux bras lev��s, et dans ses cheveux couleur de feuilles je piquerai ma plus lourde rose.
Voyez: j'en ai tant pris aux champs que je ne pourrai les rapporter si vous ne m'en faites un bouquet. Si vous refusez, prenez garde:
Celle de vous qui a les cheveux orang��s je l'ai vue hier saillie comme une b��te par le satyre Lamprosath��s, et je d��noncerai l'impudique.
11 -- IMPATIENCE
Je me jetai dans ses bras en pleurant, et longtemps elle sentit couler mes larmes chaudes sur son ��paule, avant que ma douleur me laissat parler:
? H��las! je ne suis qu'une enfant; les jeunes hommes ne me regardent pas. Quand aurai-je comme toi des seins de jeune fille qui gonflent la robe et tentent le baiser?
? Nul n'a les yeux curieux si ma tunique glisse; nul ne ramasse une fleur qui tombe de mes cheveux; nul ne dit qu'il me tuera si ma bouche se donne �� un autre. ?
Elle m'a r��pondu tendrement: ? Bilitis, petite vierge, tu cries comme une chatte �� la lune et tu t'agites sans raison. Les filles les plus impatientes ne sont pas les plus t?t choisies. ?
12 -- LES COMPARAISONS
Bergeronnette, oiseau de Kypris, chante avec nos premiers d��sirs! Le corps nouveau des jeunes filles se couvre de fleurs comme la terre. La nuit de tous nos r��ves approche et nous en parlons entre nous.
Parfois nous comparons ensemble nos beaut��s si diff��rentes, nos chevelures d��j�� longues, nos jeunes seins encore petits, nos pubert��s rondes comme des cailles et blotties sous la plume naissante.
Hier je luttai de la sorte contre Melanth? mon a?n��e. Elle ��tait fi��re de sa poitrine qui venait de cro?tre en un mois, et, montrant ma tunique droite, elle m'avait appel��e: petite enfant.
Pas un homme ne pouvait nous voir, nous nous m?mes nues devant les filles, et, si elle vainquit sur un point, je l'emportait de loin sur les autres. Bergeronnette, oiseau de Kypris, chante avec nos premiers d��sirs!
13 -- LA RIVI��RE DE LA FOR��T
Je me suis baign��e seule dans la rivi��re de la for��t. Sans doute je faisais peur aux na?ades car je les devinais �� peine et de tr��s loin, sous l'eau obscure.
Je les ai appel��es. Pour leur ressembler tout �� fait, j'ai tress�� derri��re ma nuque des iris noirs comme mes cheveux, avec des grappes de girofl��es jaunes.
D'une longue herbe flottante, je me suis fait une ceinture verte, et pour la voir je pressais mes seins en penchant un peu la t��te.
Et j'appelais: ? Na?ades! na?ades! jouez avec moi, soyez bonnes. ? Mais les na?ades sont transparentes, et peut-��tre, sans le savoir, j'ai caress�� leurs bras l��gers.
14 -- PHITTA MELIA?
D��s que le soleil sera moins br?lant nous irons jouer sur les bords du fleuve, nous lutterons pour un crocos fr��le et pour une jacinthe mouill��e.
Nous ferons le collier de la ronde et la guirlande de la course. Nous nous prendrons par la
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