Les Origines et la Jeunesse de Lamartine | Page 8

Pierre de Lacretelle
déc. 1741--?), fut mariée le 2
septembre 1761 à Antoine Patissier de la Forestille, capitaine au
régiment de Piémont. Quant aux deux autres, Marie-Philiberte (7
février 1739--?) et Françoise-Marie (15 nov. 1742--?), elles furent
toutes deux religieuses à Mâcon.
[Note 19: M. Charles de Montherot, petit-neveu du poète et possesseur

du château de Saint-Point, descend donc à la fois des Lamartine
d'Hurigny et des Lamartine de Montceau, puisqu'un petit-fils de
Jeanne-Sibylle de Lamartine épousa en 1820 une des soeurs du poète.]
À la mort de Philibert de Lamartine, survenue en 1789, la branche
aînée se trouva donc éteinte dans les mâles; la seigneurie d'Hurigny,
avec les domaines et château qui en dépendaient, avait été constituée en
dot à Jeanne-Sibylle, lors de son mariage avec Pierre de Montherot.
Lamartine de Montceau.
La branche cadette de Montceau, dont est issu le poète, a pour auteur
Jean-Baptiste, fils cadet d'Estienne Alamartine et d'Anne Galloche. Il
naquit en 1640, fit ses études de droit à l'université d'Orléans[20], et à
la mort de son père hérita de la charge de conseiller au bailliage de
Mâcon. Il épousa le 17 avril 1662 Françoise Albert, fille d'Abel Albert,
conseiller du roi, receveur des consignations, et de demoiselle
Françoise Moisson. C'est par l'alliance avec les Albert que la terre de
Montceau entra dans la famille; c'était un beau domaine d'environ 50
hectares, situé sur les communes actuelles de Prissé et de Saint-Sorlin,
à une dizaine de kilomètres de Mâcon. Bien qu'on ne retrouve aucune
reprise de fief pour Montceau, ses possesseurs s'en qualifiaient
seigneurs, alors qu'en réalité, Montceau faisait partie de la terre et
châtellenie de Prissé. On trouve en 1603 un dénombrement de Prissé
par «honorable Guyot Fournier», dont une fille, on l'a vu plus haut,
avait épousé un Benoît Alamartine; on y voit que «ladite châtellanie a
de tout temps appartenu au roi et au seigneur révérend évêque de
Mâcon, par indivis, et à chacun d'eux la moitié». Le 17 juillet 1675 on
rencontre une reprise de fief et dénombrement par les héritiers de Pierre
Fournier, au nombre desquels figure Abel Albert, beau-père de
Jean-Baptiste de Lamartine. Non seulement dans cet acte Abel Albert
se qualifie de seigneur de Montceau, mais il affirme encore que «si
ladite châtellenie est au roi pour une moitié et à l'évêque pour l'autre
moitié», les rentes, toutefois, appartiennent pour un tiers au roi, un
autre à l'évêque et le dernier au seigneur. En 1679 Abel Albert
augmenta sa part en rachetant celles des deux co-héritiers Fournier, et à
partir de cette date on ne retrouve plus de reprise de fief pour Prissé. Au

début du XVIIIe siècle, par suite de la mort du fils d'Abel Albert, sa
soeur, Françoise, femme de Jean-Baptiste, hérita de Montceau. Ce n'est
d'ailleurs pas Montceau qui permit aux Lamartine de la branche cadette
d'entrer aux chambres de la noblesse du Mâconnais, puisque seule, on
l'a vu, la châtellenie de Prissé qu'ils ne possédaient pas était terre noble,
mais bien le fief de la Tour de Mailly acquis au milieu du XVIIIe
siècle.
[Note 20: Arch. dép. du Loiret. D. 98 (communication de M.
Jagebien).]
Le testament de Jean-Baptiste et de sa femme, rédigé le 1er mars 1707,
nous montre que, dès cette époque, la situation des Lamartine était déjà
solidement établie:
Nous léguons, y est-il dit en effet, aux pauvres de l'Hôtel-Dieu et de la
Charité de cette ville, à chacun (sic), la somme de trois cents livres, les
invitant à prier Dieu pour nous. À notre fils Nicolas de la Martine, nous
donnons et léguons pour sa part et portion de nos biens et hoirie notre
domaine situé à Milly et lieux circonvoisins, et celui des Fortins,
paroisse de Bertzé-la-Ville consistant en maison garnie des meubles qui
y sont présentement, caves, pressoirs, et généralement tout ce qui en
dépend, prés, terre, vignes, bois, maisons des grangers et vignerons et
leurs dépendances, avec les bestiaux qui servent à la culture. Plus, nous
lui léguons notre maison sise en cette ville, près les religieuses
Sainte-Ursule qui est habitée présentement par son frère aîné, suivant
qu'elle se comporte chargée du passage qui y est présentement pour la
desserte de la grande maison que nous habitons. Nous lui donnons et
léguons de plus la charge de conseiller magistrat au bailliage et
présidial de Mâcon, avec tous les droits en dépendant, la part que nous
avons aux charges de receveur des épices, et en tout ce que dessus,
instituons ledit Nicolas de la Martine notre héritier particulier, à la
charge de payer par lui, annuellement et par avance, à soeur Françoise
de la Martine, religieuse à la Visitation Sainte-Marie, et à soeur Anne
de la Martine[21], religieuse Ursule, à chacune d'elles quinze livres de
pension pendant leur vie.
Item, nous donnons à Marie et à Marie-Anne de la Martine, nos filles,
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