Les Origines et la Jeunesse de Lamartine | Page 7

Pierre de Lacretelle

Antoine de la Blétonnière, procureur du roi, puis juge royal en la
châtellenie de Saint-Gengoux par provisions du 11 août 1617. Son fils
Antoine, lieutenant en l'élection du Mâconnais. D'après le contrat de
mariage de Philiberte, où les époux sont qualifiés «habitants de Cluny»,
on voit que les Alamartine ne résidaient pas encore à Mâcon. Étienne
s'y était néanmoins marié en 1605, mais ce n'est qu'à partir de 1650
qu'on les trouve définitivement installés à Mâcon, paroisse
Saint-Pierre.]
[Note 15: Jean Dumont, bourgeois de Mâcon à la fin du XVIe siècle,
marié à Françoise Foillard. La famille fut anoblie en 1723, en la
personne d'Émilien Dumont, secrétaire du roi.]
Quant aux deux fils, l'aîné, Philippe-Étienne, fut l'auteur de la branche
aînée de Lamartine, dite d'Hurigny, éteinte dans les mâles à la fin du
XVIIIe siècle, et le cadet, Jean-Baptiste, de la branche de Montceau
dont descend le poète.
Lamartine d'Hurigny.
Hurigny est une ancienne châtellenie royale dépendant des domaines du
roi, située dans le canton nord de Mâcon non loin de la ville. En 1510,

la terre d'Hurigny avait été inféodée en faveur de Philippe Margot,
conseiller maître des comptes à Dijon. Au milieu du XVIe siècle, la
seigneurie passa aux mains de la famille Seyvert; en 1665, leur héritier,
Jacques Lestouf de Pradines la vendit à Philippe-Étienne, qui, en 1672,
exerça une reprise de fief.
Philippe-Étienne naquit vraisemblablement à la fin de 1622. Il succéda
à son père en 1656 dans son office de conseiller et secrétaire du roi,
mais résigna ses fonctions quelques années après, le 14 janvier 1663. Il
avait épousé, le 14 juin 1657, Claudine de la Roüe, fille de feu noble
Antoine de la Roüe, avocat à Mâcon, et de demoiselle Marie Galopin,
sa veuve.
De cette union naquirent deux fils et quatre filles: Ursule (3 janvier
1677--7 mars 1746), mariée le 7 novembre 1696 à Antoine Desbois,
grand bailli d'épée du Mâconnais et capitaine du château de Mâcon[16];
Marie, morte jeune (5--14 février 1602); Marie et Marie-Anne, l'une
religieuse au couvent de la Bruyère (1605--?), l'autre ursuline à Mâcon.
Quant aux fils, l'aîné, Philippe, né le 26 août 1658, fut marié le 7 juin
1704 à Anne Constant, fille d'Antoine Constant, échevin de Lyon en
1697-98, et de Anne Mollien[17]. Il n'en eut pas d'enfants, et mourut le
20 octobre 1747. Tous les biens paternels qui devaient lui revenir en sa
qualité d'aîné, furent transmis à son cadet, Jean-Baptiste, né le 19
octobre 1663.
[Note 16: La famille Desbois, actuellement représentée par les familles
de Murard, de Surigny et de la Forestille, est issue de Gabriel Desbois,
bourgeois de Cluny à la fin du XVIe siècle, dont le petit-fils, Pierre
Desbois, seigneur de la Cailloterie, fut anobli en 16435 par l'achat d'une
charge de secrétaire du roi.
À partir d'Antoine Desbois, la charge de grand bailli d'épée du
Mâconnais se transmit de père en fils dans la famille jusqu'à la
Révolution.]
[Note 17: Anne Constant (?--27 sept. 1757) était fille d'Antoine
Constant (1641-1716), échevin de Lyon en 1697-98, et de Anne
Mollien. (Cf. Jouvencel, l'Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée

de Lyon en 1789. Lyon, 1907.)]
Ce fut Jean-Baptiste qui, le premier des Lamartine, rehaussa le nom du
prestige, si grand à l'époque, de la noblesse d'épée, puisqu'après avoir
servi quelque temps cornette dans Lande-dragons, il acheta le 25
octobre 1689 une compagnie dans le régiment de Gévaudan-dragons. Il
quitta l'armée pour épouser le 26 février 1696 Éléonore Bernard, d'une
très ancienne famille mâconnaise, fille de Philibert, seigneur de la
Vernette, conseiller du roi au siège et présidial de Mâcon[18], et de
Jeanne Bollioud, qui lui donna une fille, Françoise (1700--1720), et
deux fils, dont l'aîné, Philibert, né le 15 juillet 1698, fut capitaine au
régiment de Piémont, et mourut chevalier de Saint-Louis le 8 janvier
1789, sans avoir été marié.
[Note 18: La famille Bernard est une des plus vieilles du pays. Un
Philippe Bernard, conseiller au parlement de Paris, seigneur de la
Vernette, fut envoyé en 1583 par Henri III comme ambassadeur auprès
de la république de Venise. Nicolas Bernard était capitaine de Mâcon
en 1502; Jean Bernard, son fils, était écuyer de Catherine de Médicis
par brevet du 30 juin 1580.]
Le cadet, Jean-Baptiste, dernier seigneur d'Hurigny, naquit en 1703. Il
servit d'abord comme volontaire dans le régiment de Villeroy où il
devint capitaine et chevalier de Saint-Louis. Il épousa, le 8 mars 1735,
Anne de Lamartine de Montceau, sa cousine, et mourut le 10 avril 1757,
n'ayant eu de son mariage qu'un fils, Louis François, né le 26 février
1748, mort jeune, et cinq filles.
L'aînée, Jeanne-Sibylle-Philippine, née le 7 février 1736, épousa le 16
février 1756 Pierre de Montherot de Montferrands[19]. La cadette,
Marianne (31 oct. 1737--?) épousa, le 25 février 1759, Pierre Desvignes
de Davayé; une autre, Ursule (6
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