série, t.
V, p. 117) a publié un acte en date du 14 octobre 1544, concernant un
Estienne Alamartine, «bourgeois et marchand de Cluny», propriétaire à
Azé. Il s'agit là sans doute d'un frère de Benoît, ou peut-être de son père,
mais il nous a été impossible de l'identifier de façon certaine.]
Il eut une fille, Françoise, mariée le 4 janvier 1587 à Claude
Tuppinier[8], et trois fils. L'aîné, Gabriel, fut notaire au bailliage de
Mâcon, par provisions du 15 septembre 1573, et épousa une demoiselle
Claude Morestel dont il eut une fille, Philiberte, mariée en 1594 à Jean
Durantel, notaire et procureur à Cluny. Le cadet, Benoît, avocat à
Mâcon, prit pour femme le 29 octobre 1595 Jeanne Fournier, fille de
Guyot Fournier et de Jacqueline Descrivieux, dont il eut neuf enfants[9].
Quant au plus jeune, Pierre, ancêtre direct du poète, on sait de lui peu
de chose. Quelques actes de baptême où sa femme et lui signèrent
comme marraine et parrain, nous apprennent qu'il épousa Jehanne de la
Roüe, d'une famille bourgeoise du Mâconnais, sans que l'on puisse
connaître ni sa profession ni quelque autre date précise de son existence,
si ce n'est qu'en 1604 il fut chargé de présenter aux États du Mâconnais
les revendications du Tiers.
[Note 8: La famille Tuppinier, dont une branche subsiste encore en
Bourgogne, est originaire de Cluny, où l'on trouve en 1544 un Jacques
Tuppinier, bourgeois de la ville, marchand drapier, marié à Antoinette
de Gordon. Il est le père de Claude, marié à Françoise Alamartine.]
[Note 9: Guyot Fournier, père de Jeanne, exerça, le 31 août 1601, une
reprise de fief pour la châtellenie de Prissé. La famille Descrivieux était
originaire de Bresse; Charles Descrivieux était échevin de Mâcon en
1466; à la fin du XVIIIe siècle, les Descrivieux, seigneurs de
Charbonnières, prirent séance en la Chambre de la noblesse du
Mâconnais.
Benoît Alamartine et Jeanne Fournier eurent de leur mariage: 1º
Charles (9 mai 1598--?); 2º Guyot (31 déc. 1601--?), marié à Philiberte
Paillet; 3º Claude (28 oct. 1602--3 oct. 1609); 4º Marguerite (16 août
1604--3 oct. 1608); 5º Étienne (12 nov. 1600--?); 6º Jacques (9 août
1609--?); 7º Avoye (23 février 1612--?); 8º Aimée (8 juin 1613--?); 9º
Suzanne (27 sept. 1614--?).
C'est vraisemblablement d'un des fils de Gabriel ou de Benoît
Alamartine que sont issus les nombreux Alamartine existant encore
dans le Charollais, et un Émilien Alamartine, notaire à Cluny au milieu
du XVIIIe siècle. À signaler également un acte de mariage du 21
janvier 1782, entre Philippe Cartillet, marchand forain, et Jeanne
Lamartine, tailleur (sic), fille de François Lamartine, tisserand,
«lesquels ont déclaré ne savoir signer». Bien que l'acte ait été enregistré
à Mâcon, ces Lamartine n'ont aucune parenté, même lointaine, avec
ceux qui nous occupent, la forme roturière du nom étant Alamartine et
non Lamartine.]
Vers 1575 quelques membres au moins de la famille Alamartine
appartenaient à la religion réformée. Un pamphlet du temps, la Légende
de dom Claude de Guise[10], oeuvre de Gilbert Regnault notable
huguenot de Cluny, nous apprend en effet qu'ils eurent à subir des
persécutions pour leur foi:
Quy voudrait, dit Regnault, spécifier les persécutions, les voleries, les
larcins et brigandages que saint Nicaise et saint Barthélémy[11] ont
exercées à l'encontre des pauvres fidelles de la Religion en la ville de
Cluny, faudrait les prendre un par un, puis déchiffrer les tours, les
menées, les piperies, cruautés et barbaries pour tirer les rançons de ces
pauvres, ainsy que descrire les sommes de deniers qu'il a tirées des
seigneurs Philibert Magnyn, Marin Arcelin, capitaine Rousset, Bolat,
Division, Tuppinier, Holande, Alamartine, Corneloup, Fornier, et
plusieurs autres signalés de la ville de Cluny; et nous n'aurions jamais
fait, non seulement spécifier les deniers qu'il a estorqués de ces
personnages, mais aussi les moyens qu'il a tenus pour leur faire
renoncer Dieu, c'est-à-dire révolter la religion réformée.
[Note 10: La Légende de domp Claude de Guize... s. I. 1582, in-8,
réimprimée en 1744, au tome IV des Mémoires de la Ligue.]
[Note 11: Surnoms donnés par Regnault à l'abbé de Cluny et à son
vicaire.]
Il ne faut pas s'exagérer la valeur de cette conversion des Lamartine aux
idées nouvelles qui dut être extrêmement passagère. Le mouvement
réformiste en Bourgogne eut des causes très diverses, suivant les
endroits où il éclata: à Mâcon et à Cluny, les émeutes et les conversions
en masse de 1562 et 1567 eurent en grande partie pour cause les
exactions de Claude de Guise, abbé de Cluny, qui faisait lourdement
peser son autorité despotique sur les habitants.--Ceux-ci, plus par
exaspération que par foi sincère, s'allièrent aux huguenots et de ce
nombre furent les Lamartine. L'abbé de Cluny obtint d'ailleurs
finalement gain de cause, puisqu'au début du XVIIe siècle on trouve un
fils de Pierre pourvu d'une charge à l'abbaye même, ce qui suppose,
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