baptêmes, mariages et décès de la paroisse
Saint-Marcel.--Archives de la Guerre (section administrative): États de
services des membres de la famille qui furent officiers.--Bibliothèque
Nationale (manuscrits): Armorial général, généralité de Bourgogne.
D'Hozier, pièces originales, vol. 504 et 1873, dossiers bleus, vol.
7.--Bibliothèque de Mâcon: Claude Bernard, généalogie des familles de
Mâcon (mss).
Tessereau, Histoire chronologique de la grande chancellerie de France
(Paris, 1710).--Arcelin, Indicateur héraldique du Mâconnais (Mâcon,
1865).--Révérend Du Mesnil, Lamartine et sa famille (Lyon,
1869).--Lex, Lamartine, souvenirs et documents (Mâcon, 1890).--Lex,
les Fiefs du Mâconnais (Mâcon, 1897).]
Mais si, et avec raison, l'on accorde à l'éducation et au milieu une
influence prépondérante sur le développement d'un génie, il faut
également faire une part aux influences ancestrales, à la vie antérieure
qui, elles aussi, laissent des traces plus profondes qu'on ne l'imagine
ordinairement, et l'héritage moral d'un poète est précieux à connaître
pour tout ce qu'il lui a transmis d'instincts ataviques. Une telle étude est
souvent délicate et vaine devant le petit nombre de documents que l'on
parvient à recueillir. Une filiation exacte pendant trois siècles--le plus
haut qu'on puisse habituellement remonter--est curieuse, mais de
simples dates ne suffisent pas; il faudrait connaître la vie des ancêtres,
savoir où et comment ils vécurent, quelles passions les dominèrent,
dans quelle province ils fixèrent leur foyer, en un mot posséder ce
qu'on appelait jadis le Livre de raison, registre où les chefs de famille
inscrivaient à tour de rôle grands et petits événements d'une existence
souvent trop obscure pour qu'on puisse en retrouver trace dans les
archives des villes où ils vécurent.
Pour Lamartine, nous avons la bonne fortune d'être à peu près fixés sur
son hérédité, grâce à une abondance rare de documents qui nous
permettent de remonter jusqu'au début du XVIe siècle, avec des détails
précis et nombreux sur les deux familles dont il descend.
Tout d'abord, il est curieux de constater que dès l'origine l'une et l'autre
semblent être établies de longue date dans les régions mêmes où elles
demeurèrent ensuite jusqu'à la fin du XVIIIe siècle; et cet intense et
pénétrant sentiment de la terre natale qui sera chez Lamartine une des
notes dominantes de sa poésie, se retrouve déjà chez ses pères qui lui
transmirent un peu de leur amour du sol lentement acquis au cours des
siècles. Mais aucun ancêtre, pas plus chez les Lamartine que chez les
Des Roys, n'a laissé grande trace dans l'histoire de son temps: enracinés
dans le même coin de Bourgogne ou d'Auvergne depuis douze
générations, habitués de père en fils à faire tout naturellement le
sacrifice d'intérêts immédiats ou propres à ceux lointains et souvent
invisibles de la race et de la famille, tous, bourgeois, magistrats et
capitaines, vécurent la même vie paisible et sédentaire, soucieux avant
tout d'augmenter leur bien par de solides alliances, tandis que les cadets
s'en allaient mourir obscurément à quelque siège lointain, et que les
filles, peu ou point dotées, traînaient leur mélancolique existence sous
les arceaux du cloître le plus proche.
* * * * *
C'est à Mâcon, paisible et dormante petite cité, qu'il faut chercher les
origines paternelles de Lamartine, dont les ancêtres, dès la fin du XVIe
siècle, habitaient la maison même où il naquit. La forme primitive du
nom est Alamartine--et non Allamartine, comme il l'a écrit,--qui
subsiste encore actuellement en Bourgogne et dans la Haute-Loire. La
famille est originaire du Charollais, où l'on rencontre à la fin du XVe
siècle des Alaberthe, Alabernarde, Alablanche, devenus plus tard, à la
suite d'une transformation identique, des de la Berthe, de Labernarde et
de Lablanche. Quant aux origines sarrasines dont le poète se targuait
volontiers, elles étaient peut-être une charmante excuse à sa hautaine
nonchalance, à son amour des animaux et à l'invincible attrait que
l'Orient exerça toujours sur lui, mais elles demeurent, bien entendu,
plus que problématiques. La forme Alamartine se trouve dans la famille
du poète jusqu'à la fin du XVIIe siècle, en la personne de Jean-Baptiste
Alamartine, son trisaïeul, qui, bien que né noble, signa jusqu'en 1680
Alamartine.
Au XVIIIe siècle, toute trace de roture a définitivement disparu du nom,
qui s'écrit Delamartine ou de la Martine, mais rarement de Lamartine;
ce n'est qu'avec la Révolution qu'on voit apparaître cette dernière forme,
sans la particule. Notons enfin que, jusqu'en 1825, le poète signa
indifféremment Delamartine, de la Martine, ou de Lamartine. Mais la
transformation légitime d'Alamartine ou de la Martine date du milieu
du XVIIe siècle, époque où la famille fut anoblie.
Il y avait en 1789 peu d'ancienne noblesse dans la région du Mâconnais.
Elle n'était guère représentée que par quelques vieilles familles
désoeuvrées et hautaines, à qui la modicité de leurs revenus interdisait
Versailles où elles n'auraient pu tenir leur rang; et à part ce comte de la
Baume-Montrevel qui n'avait jamais mis les pieds à la cour
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