rien, pas m��me au diable: eh bien! depuis que j'ai l'age de raison, c'est-��-dire l'age de folie, cette l��gende m'a toujours inqui��t��. Est-ce que vous croyez au diable, vous?--Oui, la nuit, quand je n'ai pas soup��. Il me serait d'ailleurs d��sagr��able de ne pas y croire du tout, car Satan prouve l'existence de Dieu. Dites-moi votre l��gende.--D'ailleurs, dit le prince, s'il ne vous le dit pas, je vous la dirai.?
Monjoyeux insista: le prince allait parler. Octave aima mieux conter lui-m��me. Voici comment il conta:
?C'��tait au quinzi��me si��cle, au temps des grandes guerres: Jehan de Parisis allait se marier avec la plus belle fille du pays. Mais voil�� qu'�� l'heure des fian?ailles, le roi Charles VII le prit au passage pour la guerre. Il fit des prodiges d'h��ro?sme devant Orl��ans. Il voulut revenir pour son mariage, car il portait d��j�� l'anneau des fian?ailles. Dieu s'ait s'il avait le mal du pays! Mais comme c'��tait un des meilleurs capitaines de cette vaillante arm��e, Dunois l'obligea encore �� l'h��ro?sme. Il recevait les lettres les plus tendres et les plus d��sesp��r��es; Blanche de Champauvert se mourait de ne pas le voir revenir. Enfin, entre deux batailles il courut en toute hate se jeter aux pieds de sa ch��re abandonn��e.
?Quand il entra dans le chateau, tout le monde pleurait.
?Blanche se meurt! Blanche est morte! lui dit-on. Et la m��re et les soeurs et les enfants jetaient les hauts cris. Quand il saisit la main de Blanche, elle respirait encore: il semblait qu'elle l'e?t attendu pour mourir. ?--C'est toi, dit-elle. Dieu soit b��ni, puisque je t'ai revu sur la terre. Il lui parla, elle ne r��pondit pas.
?Il ��clata dans sa douleur. Il se jeta sur Blanche et baisa tristement ?ses l��vres muettes comme s'il voulait prendre la mort dans un baiser.--Oh! Seigneur, s'��cria-t-il, vous que j'ai pri�� �� Rome, vous que j'ai aim�� partout, vous que mes a?eux ont glorifi�� aux croisades, Seigneur, prenez mon ame ou rendez-moi Blanche!
?Il ��tait tomb�� agenouill��, il priait avec ferveur, la figure baign��e de larmes. Sa fianc��e, qui n'��tait plus qu'une fianc��e de marbre, ne le voyait pas pleurer. La famille avait fui ce spectacle. Minuit sonnait au beffroi.
?Une figure apparut au tr��s pieux Jehan de Parisis, c'��tait la Mort couverte d'un suaire, avec ses yeux creux et sa bouche sans l��vres. Il eut peur, mais il se jeta entre la Mort et sa fianc��e.
?La Mort, plus forte que lui, l'��loigna du lit et se pencha pour saisir la jeune fille.
?Il supplia la Mort. Et comme elle le regardait avec son rire horrible, il prit son ��p��e et frappa d'une main terrible.
?L'��p��e se brisa. ?--Oh! Seigneur! Seigneur! s'��cria-t-il, ayez piti�� de moi.?
?Un ange apparut devant lui qui se pencha �� son tour sur la jeune fille et lui donna un baiser divin. Mais ce baiser, comme celui de Jehan de Parisis, ne la r��veilla point.
?L'ange s'��vanouit et la Mort resta seule devant le lit de Blanche. --Puisque Dieu ne m'entend pas, s'��cria Jehan de Parisis, que l'Enfer me secoure.?
?Un autre ange apparut, c'��tait l'ange des t��n��bres. La Mort se redressa comme si elle d?t ob��ir �� celui-l��. ?--Que me veux-tu? dit l'ange des t��n��bres �� Jehan de Parisis.--Je te demande la vie de ma fianc��e.--Elle vivra, mais cela co?tera cher �� ton coeur et �� ton ame. Chaque heure de sa vie sera pay��e par toi par un si��cle de damnation. Le fils qui na?tra de son sein sera condamn�� �� sa naissance.--Non! pas mon fils. J'accepte les si��cles de damnation, mais que la Mort ne me prenne pas mon fils.--Ton petit-fils?--Non! Je suis le dernier des Parisis, je veux que l'arbre porte encore longtemps des branches.--Eh bien! dit Satan qui se cachait sous la figure d'un ange des t��n��bres, tu ne seras pas le dernier des Parisis. Ta race vivra encore quatre si��cles apr��s la mort de ton premier-n��, mais tous les Parisis seront marqu��s du signe fatal, tous p��riront tragiquement. Inscris bien ces mots dans ton coeur pour qu'ils soient l��gu��s de p��re en fils, de si��cle en si��cle, jusqu'au dernier des Parisis.?
?Et Jehan de Parisis vit ces mots imprim��s en lettres de feu sur le suaire de la Mort.
?L'AMOUR DONNERA LA MORT AUX PARISIS. ?L'AMOUR DES PARISIS DONNERA LA MORT.
?Tout s'��vanouit; la fianc��e ouvrit les yeux et remua les l��vres pour dire: Je reviens du Paradis: oh! mon ami, aimons-nous en Dieu.?
?Ils se mari��rent, ils furent heureux; mais dix ann��es apr��s, Jehan de Parisis mourut de mort violente. ?Depuis quatre si��cles, tous les Parisis sont morts de mort tragique. De g��n��ration en g��n��ration, leur bonheur a ��t�� diminu�� d'un an.?
Octave avait cont�� cela tr��s simplement, sans rien accentuer, ne voulant pas donner �� cette histoire une couleur m��lodramatique, mais il ��tait demeur�� s��rieux comme si le souvenir des siens e?t retremp�� son ame.
Le prince voulut rire d'abord,
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