Le socialisme en danger | Page 4

Ferdinand Domela Nieuwenhuis
à maintenir la des amis socialistes,
qui paix. Je suis persuadé que ni combattent les tendances dans les
sphères les plus chauvines. élevées, ni dans aucune autre Mais pourquoi
nier que les couche de la société, le désir sphères dirigeantes dans ce
n'existe de lancer l'Allemagne pays, par leur chauvinisme dans une
nouvelle guerre. En néfaste et leur répugnante tout cas, nous vivons ici
dans coquetterie avec le czarisme des conditions indépendantes russe,
sont pour beaucoup la de notre volonté. En France, cause de
l'inquiétude et des on peut le désapprouver ou le armements constants
de regretter, mais dans les l'Europe? milieux prédominants, on pense,
aujourd'hui comme jadis, à faire disparaître les conséquences de la
guerre de 1870-71. L'alliance entre la France et la Russie a été motivée
par ces faits. Que cette alliance ait été contractée par écrit ou non, elle
existe par une certaine solidarité d'intérêts entre ces deux pays contre
l'Allemagne, et elle continuera d'exister. BEBEL. Séance du 25 juin
1890.
Nous n'avons pas besoin de Si la triple alliance a pu dire que la
diplomatie et ses être conclue ... elle l'a été, oeuvres ne nous inspirent
que parce que les intérêts des très peu de confiance. trois puissances, en

face de Néanmoins, nous devons nous l'entente franco-russe, sont
prononcer pour la triple nécessairement solidaires, en alliance dont la
raison d'être dehors des rapports mutuels est le maintien de la paix et,
des différents peuples de ces par conséquent, est utile. pays... Je suis
convaincu qu'aucun homme d'État, ni en Autriche, ni en Italie, ni en
Allemagne, ne voudra, tant que cette situation durera, se détacher de
cette alliance, car il exposerait, par cela même, son pays à un grand
danger, dans le cas où les deux autres puissances alliées seraient
vaincues dans une guerre. BEBEL. Séance du 25 juin 1890.
Si jamais quelque part à Nous avons déclaré déjà bien l'étranger,
l'espoir existe souvent, et, pour moi, je qu'en cas d'une attaque contre
renouvelle cette déclaration, l'Allemagne on pourrait compter que nous
sommes prêts à remplir sur notre abstention, cet envers la patrie
exactement espoir se verrait complètement les mêmes devoirs que tous
les déçu. Dès que notre pays sera autres citoyens... Je sais attaqué, il n'y
aura plus qu'il n'y a personne parmi qu'un parti, et nous autres, nous qui
pense différemment à démocrates-socialistes, nous ce sujet. ne serions
certes pas les AUER. Séance du 8 décembre derniers à remplir notre
1890. devoir. Il a été dit ... que le Reichstag allemand ne travaille pas
avec autant d'ardeur à la défense de la patrie que le Parlement français.
Eh bien, moi je déclare que quand il s'agit de la défense de la patrie,
tous les partis sont unis; que s'il s'agit de se défendre contre un ennemi
étranger, aucun parti ne restera en arrière. LIEBKNECHT. Séance du
16 mai 1891.
L'attaque contre la Russie officielle, cruelle, barbare, voire
l'anéantissement de cette ennemie de la civilisation, est donc notre
devoir le plus sacré, que nous devons remplir jusqu'à notre dernier
soupir dans l'intérêt même du peuple russe, opprimé et gémissant sous
le knout. Et si alors nous combattons dans les rangs à côté de ceux qui
actuellement sont nos adversaires, nous ne le faisons pas pour les
sauver eux et leurs institutions politiques et économiques, mais pour
l'Allemagne en général, c'est-à-dire pour nous sauver nous-mêmes et
pour délivrer des barbares un pays, où nous pensons un jour réaliser
notre propre idéal social. BEBEL. Vorwaerts du 27 septembre 1891.
Et maintenant, Liebknecht peut prétendre que «des citations mutilées
n'ont aucune signification», que «les bases sur lesquelles Vollmar
s'appuie s'effondrent». celui-ci se déclare prêt--et il a raison--à citer

encore d'autres discours absolument analogues. Il paraît, du reste, que
Liebknecht a conscience de sa faiblesse, lorsqu'il reconnaît que «les
expressions citées, scrupuleusement pesées, ne sont peut-être pas des
plus correctes», ce qui ne l'empêche pas de protester contre la
supposition d'avoir, lui, Bebel et Auer, «voulu prescrire une autre
tactique, une autre action au parti». Cette supposition s'impose
cependant à tous ceux qui ont le moindre sens commun, et toutes les
déclarations de Liebknecht et de la fraction socialiste entière
n'infirmeront nullement ce que Vollmar leur reproche en s'appuyant sur
des citations qui prouvent surabondamment que Bebel et Liebknecht
ont dit exactement la même chose que lui. Il n'y a donc aucune raison
pour attaquer Vollmar à ce propos, à moins que l'on veuille ici
appliquer le dicton: _Quod licet Jovi, non licet bovi_. Ce qui est permis
à Jupiter, n'est pas permis au boeuf.
Quelle fut la réponse de Vollmar à l'accusation d'avoir voulu inaugurer
une nouvelle tactique? «La stratégie que j'ai préconisée a déjà existé
théoriquement, mais elle était moins généralement appliquée, et comme
explication de cette inconséquence, je cite les «jeunes» avec leur
phraséologie révolutionnaire. Je disais
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