vent contre un daim.
--On n'a de l'eau que jusqu'aux genoux dans la fondri��re, et il vaut mieux mauvaise route que mauvaise compagnie.
Malgr�� ces remontrances, Earnscliff continuait �� avancer, et Hobby le suivait malgr�� lui. Ils se trouv��rent enfin �� dix pas de l'objet qu'ils cherchaient �� reconna?tre. Plus ils en approchaient, plus il leur paraissait d��cro?tre, autant que l'obscurit�� leur permettait de le distinguer. C'��tait un homme dont la taille n'exc��dait pas quatre pieds; mais il ��tait presque aussi large que haut, ou plut?t d'une forme sph��rique, qui ne pouvait ��tre due qu'�� une ��trange difformit��. Le jeune chasseur appela deux fois cet ��tre extraordinaire sans en recevoir de r��ponse, et sans faire attention aux efforts que son compagnon faisait continuellement pour l'entra?ner d'un autre c?t��, plut?t que de troubler davantage une cr��ature si singuli��re:--Qui ��tes-vous? Que faites-vous ici �� cette heure de la nuit? demanda-t-il une troisi��me fois. Une voix aigre et discordante r��pondit enfin: --Passez votre chemin, ne demandez rien �� qui ne vous demande rien. Et ces mots, qui firent reculer Elliot �� deux pas, firent m��me tressaillir son compagnon.
--Mais pourquoi ��tes-vous si loin de toute habitation? dit Earnscliff. ��tes-vous ��gar��? suivez-moi, je vous donnerai un logement pour la nuit.
--A Dieu ne plaise! s'��cria Hobby involontairement.
J'aimerais mieux loger tout seul dans le fond du gouffre de Tarrass Flow, ajouta-t-il plus bas.
--Passez votre chemin, r��p��ta cet ��tre extraordinaire d'un ton de col��re: je n'ai besoin ni de vous ni de votre logement. Il y a cinq ans que ma t��te n'a repos�� dans l'habitation des hommes; et j'esp��re qu'elle n'y reposera plus.
--C'est un homme qui a perdu l'esprit, dit Earnscliff.
--Ma foi, dit son superstitieux compagnon, il a quelque chose du vieux Humphry Ettercap, qui p��rit ici pr��s, il y a justement cinq ans. Mais ce n'est pas l�� le corps ni la taille d'Humphry.
--Passez votre chemin, r��p��ta l'objet de leur curiosit��. L'haleine des hommes empoisonne l'air qui m'entoure. Le son de vos voix me perce le coeur.
--Bon Dieu! dit hobby, faut-il que les morts soient tellement enrag��s contre les vivants? Sa pauvre ame est s?rement dans la peine.
--Venez avec moi, mon ami, dit Earnscliff, vous paraissez ��prouver quelque grande affliction; l'humanit�� ne me permet pas de vous abandonner ici.
--L'humanit��! s'��cria le Nain en poussant un ��clat de rire ironique, qu'est-ce que ce mot? Vrai lacet de b��casse.--Moyen de cacher les trappes �� prendre les hommes.--Appat qui couvre un hame?on plus piquant dix fois que ceux dont vous vous servez pour tromper les animaux dont votre gourmandise m��dite le meurtre.
--Je vous dis, mon bon ami, reprit Earnscliff, que vous ne pouvez juger de votre situation. Vous p��rirez dans cet endroit d��sert. Il faut, par compassion pour vous, que nous vous forcions �� nous suivre.
--Je n'y toucherai pas du bout du doigt! dit Hobby. Pour l'amour de Dieu! laissez l'esprit agir comme il lui pla?t.
--Si je p��ris ici, dit le Nain, que mon sang retombe sur ma t��te! mais vous aurez �� vous accuser de votre mort, si vous osez souiller mes v��tements du contact d'une main d'homme.
La lune parut en ce moment avec une clart�� plus pure, et Earnscliff vit que cet ��tre singulier tenait eu main quelque chose qui brilla comme la lame d'un poignard ou le canon d'un pistolet. C'e?t ��t�� une folie de vouloir s'emparer d'un homme ainsi arm��, et qui paraissait d��termin�� �� se d��fendre. Earnscliff voyait d'ailleurs qu'il n'avait aucun secours �� attendre de son compagnon, qui avait d��j�� recul�� de quelques pas, et qui semblait d��cid�� �� le laisser s'arranger avec l'esprit comme il l'entendrait. Il rejoignit donc Hobby, et ils continu��rent leur route. Ils se retourn��rent cependant plus d'une fois pour regarder cette esp��ce de maniaque, qui continuait le m��me man��ge autour de la colonne, et qui semblait les poursuivre par des impr��cations qu'on ne pouvait comprendre, mais que sa voix aigre fit retentir au loin dans cette plaine d��serte.
Nos deux chasseurs firent d'abord, chacun de leur c?t��, leurs r��flexions en silence. Lorsqu'ils furent assez ��loign��s du Nain pour ne plus le voir ni l'entendre, Hobby, reprenant courage, dit �� son compagnon:--Je vous garantis qu'il faut que cet esprit, si c'est un esprit, ait fait ou ait souffert bien du mal quand il ��tait dans son corps, pour qu'il revienne ainsi apr��s qu'il est mort et enterr��.
--Je crois que c'est un fou misanthrope, dit Earnscliff.
--Vous ne croyez donc pas que ce soit un ��tre surnaturel?
--Moi? non, en v��rit��!
--H�� bien! je suis presque d'avis moi-m��me que ce pourrait bien ��tre un homme v��ritable. Cependant je n'en jurerais point. Je n'ai jamais rien vu qui ressemblat si bien �� un esprit.
--Quoi qu'il en soit, je reviendrai ici demain. Je veux voir ce que sera devenu ce malheureux.
--En plein jour!... alors, s'il pla?t �� Dieu, je vous accompagnerai. Mais nous sommes plus pr��s d'Heugh-Foot que
Continue reading on your phone by scaning this QR Code
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the
Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.