Le nain noir | Page 6

Sir Walter Scott
les ans, paie bien tout le monde, et personne ne peut dire o�� il prend son argent. Aussi, d��s qu'il y aura un soul��vement dans le pays, il sera un des premiers �� se d��clarer. Or croyez bien qu'il n'a pas oubli�� son ancienne querelle avec votre famille; je parierais qu'il rendra quelque visite �� la vieille tour d'Earnscliff.
--S'il est assez malavis�� pour le faire, Hobby, j'esp��re lui prouver que la vieille tour est encore assez solide pour lui r��sister, et je saurai la d��fendre contre lui, comme mes anc��tres l'ont d��fendue contre les siens.
--Fort bien! tr��s bien! vous parlez en homme �� pr��sent... H�� bien! si jamais il vous attaque ainsi, faites sonner la grosse cloche de la tour, et en un clin d'oeil vous m'y verrez arriver avec mes deux fr��res, le petit Davie de Stenhouse, et tous ceux que je pourrai ramasser.
--Je vous remercie, Hobby; mais j'esp��re que dans le temps o�� nous vivons nous ne verrons pas arriver des ��v��nements si contraires �� tous les sentiments de religion et d'humanit��.
--Bah! bah! monsieur Patrick, ce ne serait qu'un petit bout de guerre entre voisins: le ciel et la terre le savent bien, dans un pays si peu civilis��, c'est la nature du pays et des habitants. Nous ne pouvons pas vivre tranquilles comme les gens de Londres. Ce n'est pas possible: nous n'avons pas comme eux tant �� faire.
--Pour un homme qui croit aussi fermement que vous, Hobby, aux apparitions surnaturelles, il me semble que vous parlez du ciel un peu l��g��rement. Vous oubliez encore dans quel lieu nous nous trouvons.
--Est-ce que la plaine de Mucklestane m'effraie plus que vous, monsieur Earnscliff? Je sais bien qu'il y revient des esprits, qu'on y voit l�� nuit des figures effroyables; mais qu'est-ce que j'ai �� craindre? J'ai une bonne conscience, elle ne me reproche rien... Peut-��tre quelques gaillardises avec de jeunes filles, ou quelques d��bauches dans une foire: est-ce donc un si grand crime? Malgr�� tout ce que je vous ai dit, j'aime la paix et la tranquillit�� tout autant que...
--Et Dick Turnbull, �� qui vous cassates la t��te? et Williams de Winton, sur qui vous f?tes feu?
--Ah! monsieur Earnscliff, vous tenez donc un registre de mes mauvais tours? La t��te de Dick est gu��rie, et nous devons vider notre diff��rend le jour de Sainte-Croix �� Jeddart; c'est donc une affaire arrang��e �� l'amiable. Quant �� Willie, nous sommes redevenus amis, le pauvre gar?on:--il n'a eu que quelques grains de gr��le apr��s tout.--J'en recevrais volontiers autant pour une pinte d'eau-de-vie. Mais Willie a ��t�� ��lev�� dans la plaine, et il a bient?t peur pour sa peau; quant aux esprits, je vous dis que quand il s'en pr��senterait un devant moi...
--Comme cela n'est pas impossible, dit Earnscliff en souriant, car nous approchons de la fameuse sorci��re.
--Je vous dis, reprit Hobby comme indign�� de cette provocation, que, quand la vieille sorci��re sortirait elle-m��me de terre, je n'en serais pas plus effray�� que...--Mais Dieu me pr��serve! monsieur Earnscliff, qu'est-ce que j'aper?ois l��-bas?
CHAPITRE III
?Nain qui parcourt cette plage, ?Apprends-moi quel est ton nom. ?--L'homme noir du mar��cage.? John Leynen.
L'OBJET qui alarma le jeune fermier au milieu de ses protestations de courage fit tressaillir un instant son compagnon, quoique moins superstitieux. La lune, qui s'��tait lev��e pendant leur conversation, semblait, suivant l'expression du pays, se disputer avec les nuages �� qui r��gnerait sur l'atmosph��re, de sorte que sa lumi��re douteuse ne se montrait que par instants. Un de ses rayons frappant sur la colonne de granit, dont ils n'��taient pas tr��s ��loign��s, leur fit apercevoir un ��tre qui paraissait ��tre une cr��ature humaine, quoique d'une taille beaucoup au-dessous de l'ordinaire. Il n'avait pas l'air de vouloir aller plus loin, car il marchait lentement autour de la colonne, s'arr��tait �� chaque pierre qu'il rencontrait, semblait l'examiner, et faisait entendre de temps en temps une esp��ce de murmure sourd, dont il ��tait impossible de comprendre le sens.
Tout cela r��pondait si bien aux id��es qu'Hobby Elliot s'��tait form��es d'une apparition, qu'il s'arr��ta �� l'instant, sentit ses cheveux se dresser sur sa t��te, et dit tout bas �� Earnscliff:-- C'est la vieille Ailie, c'est elle-m��me! lui tirerai-je un coup de fusil, en invoquant le nom de Dieu?
--N'en faites rien, pour l'amour du ciel! c'est quelque, malheureux priv�� de raison.
--Vous la perdez vous-m��me de vouloir en approcher, dit Hobby en retenant �� son tour son compagnon. Nous avons le temps de dire une petite pri��re avant qu'elle vienne �� nous. Ah! si je pouvais m'en rappeler une...; mais elle nous en laisse tout le temps, continua-t-il, devenu plus hardi en voyant le courage de son compagnon, et le peu d'attention que l'esprit accordait �� leur approche; elle va clopin clopant comme une poule sur une grille chaude. Croyez-moi, Earnscliff (ajouta-t-il �� demi-voix), faisons un d��tour comme pour mettre le
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