Le nain noir | Page 5

Sir Walter Scott
l'autre. Diable! les daims ont d��sert�� le pays, je crois. Je suis all�� jusqu'�� Inger-Fell-Foot; de toute la journ��e, je n'ai vu d'autre gibier que trois vieilles perdrix rouges, dont je n'ai jamais pu approcher �� port��e de fusil, quoique j'aie fait un d��tour de plus d'un mille pour prendre le vent. Du diable si je ne m'en moquerais pas;--mais je suis contrari�� de n'avoir pas une pi��ce de gibier �� rapporter �� ma vieille m��re.--La bonne dame est l��-bas qui parle toujours des chasseurs et des tireurs de jadis.--Ah! je crois, moi, qu'ils ont tu�� tout le gibier du pays.
--H�� bien! Hobby, j'ai tu�� ce matin un chevreuil, que mon domestique a port�� �� Earnscliff; je vous en enverrai la moiti�� pour votre grand'm��re.
--Grand merci, monsieur Patrick. Vous ��tes connu dans tout le pays pour votre bon coeur. Ah! je suis s?r que cela fera plaisir �� la bonne femme, surtout quand elle saura que c'est vous qui l'avez tu��. Mais j'esp��re que vous viendrez en prendre votre part; car je crois que vous ��tes seul �� la tour d'Earnscliff maintenant. Tous vos gens sont �� cet ennuyeux ��dimbourg. Que diable font-ils dans ces longs rangs de maisons de pierres avec un toit d'ardoises, ceux qui pourraient vivre dans le bon air de leurs vertes montagnes?
--Ma m��re a ��t�� retenue pendant plusieurs ann��es �� ��dimbourg par mon ��ducation et celle de ma soeur; mais je me propose bien de r��parer le temps perdu.
--Et vous sortirez un peu de la vieille tour pour vivre en bon voisin avec les vieux amis de la famille, comme doit faire le laird d'Earnscliff. Savez-vous bien que ma m��re... je veux dire ma grand'm��re; mais depuis la mort de ma m��re, je l'appelle tant?t d'une fa?on, tant?t de l'autre. N'importe, je voulais vous dire qu'elle pr��tend qu'il y a une parent�� ��loign��e entre vous et nous.
--Cela est vrai, Hobby; et j'irai demain d?ner �� Heugh-Foot de tout mon coeur.
--Voil�� qui est bien dit. Quand nous ne serions point parents, au moins nous sommes d'anciens voisins apr��s tout. Ma m��re a tant d'envie de vous voir! Elle jase si souvent de votre p��re, qui a ��t�� tu�� il y a long-temps.
--Paix, Hobby! ne parlez pas de cela. C'est un malheur qu'il faut tacher d'oublier.
--Je n'en sais trop rien! Si cela ��tait arriv�� �� mon p��re, je m'en souviendrais jusqu'�� ce que je m'en fusse veng��, et mes enfants s'en souviendraient apr��s moi. Mais, vous autres seigneurs, vous savez ce que vous avez �� faire. J'ai entendu dire que c'��tait un ami d'Ellieslaw qui avait frapp�� votre p��re, lorsque le laird lui-m��me venait de le d��sarmer.
--Laissons cela, laissons cela, Hobby. Ce fut une malheureuse querelle occasionn��e par le vin et par la politique. Plusieurs ��p��es furent tir��es en m��me temps, et il est impossible de dire qui frappa le coup.
--Quoi qu'il en soit, le vieux Ellieslaw ��tait fauteur et complice, car c'est le bruit g��n��ral; et je suis s?r que si vous vouliez en tirer vengeance, personne ne vous blamerait, car le sang de votre p��re rougit encore ses mains... Et d'ailleurs il n'a laiss�� que vous pour venger sa mort... Et puis Ellieslaw est un papiste et un jacobite... Ah! il est bien certain que tout le pays s'attend �� ce qu'il se passe quelque chose entre vous.
--N'��tes-vous pas honteux, Hobby, vous qui pr��tendez avoir de la religion, d'exciter votre ami �� la vengeance, et �� contrevenir aux lois civiles et religieuses, et cela dans un endroit o�� nous ne savons pas qui peut nous ��couter?
--Chut! chut! dit Hobby en se rapprochant de lui, j'avais oubli��... Mais je vous dirais bien, monsieur Patrick, ce qui arr��te votre bras. Nous savons bien que ce n'est pas manque de courage. Ce sont les deux yeux d'une jolie fille, de miss Isabelle Vere, qui vous tiennent si tranquille.
--Je vous assure que vous vous trompez, Hobby, r��pondit Earnscliff avec un peu d'humeur, et vous avez grand tort de parler et m��me de penser ainsi. Je n'aime pas qu'on se donne la libert�� de joindre inconsid��r��ment �� mon nom celui d'une, jeune demoiselle.
--L��! ne vous disais-je pas bien que si vous ��tiez si calme; ce n'��tait pas faute de courage? Allons, allons, je n'ai pas eu dessein de vous offenser. Mais il y a encore une chose qu'il faut que je vous dise entre amis. Le vieux laird d'Ellieslaw a plus que vous dans ses veines l'ancien sang du pays. Il n'entend rien �� toutes ces nouvelles id��es de paix et de tranquillit��. Il est tout pour les exp��ditions et les bons coups du vieux temps. On voit �� sa suite une foule de vigoureux gar?ons qu'il tient en bonne disposition et qui sont pleins de malice comme de jeunes poulains. Il vit grandement, d��pense trois fois ses revenus tous
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