de granit brut plac��e sur une ��minence au centre de la bruy��re, peut-��tre pour servir de mausol��e �� un ancien guerrier enseveli en ce lieu, ou comme le monument de quelque combat. On ignorait quelle ��tait l'origine de cette esp��ce de monument; mais la tradition, qui transmet souvent autant de mensonges que de v��rit��s, y avait suppl���� par une l��gende que la m��moire d'Hobby ne manqua pas de lui rappeler. Autour de la colonne, le terrain ��tait sem�� ou plut?t encombr�� d'un grand nombre de fragments ��normes du m��me granit, que leur forme et leur disposition sur la bruy��re avaient fait appeler les oies grises de Mucklestane-Moor. La l��gende avait trouv�� l'explication de la forme et du nom de ces pierres dans la catastrophe d'une fameuse et redoutable sorci��re qui fr��quentait jadis les environs, faisait avorter les brebis et les vaches, et jouait tous les autres m��chants tours qu'on attribue aux gens de son esp��ce. C'��tait sur cette bruy��re que la vieille faisait son sabbat avec ses soeurs les sorci��res. On montrait encore des places circulaires dans lesquelles jamais ne pouvait cro?tre ni bruy��re ni gazon, le terrain ��tant en quelque sorte calcin�� par les pieds br?lants des diables qui venaient prendre part �� la danse.
Un jour la vieille sorci��re fut oblig��e de traverser ce lieu pour conduire, dit-on, des oies �� une foire voisine; car on n'ignore pas que le diable, tout prodigue qu'il est de ses funestes dons, est assez peu g��n��reux pour laisser ses associ��s dans la n��cessit�� de travailler pour vivre. Le jour ��tait avanc��; et, pour obtenir un meilleur prix de ses oies, il fallait que la vieille arrivat la premi��re au march��; mais, aux approches de cette lande sauvage, coup��e par des flaques d'eau et des fondri��res, son troupeau, qui jusqu'alors docile s'��tait avanc�� en bon ordre, se dispersa tout-��-coup pour se plonger dans son ��l��ment favori. Furieuse de voir ses efforts inutiles, et oubliant les termes du pacte qui obligeait Belz��buth �� lui ob��ir pendant un temps convenu, la sorci��re s'��cria:--D��mon! que je ne sorte plus de ce lieu, ni mes oies ni moi! A peine ces mots furent-ils prononc��s, que, par une m��tamorphose aussi subite qu'aucune de celles d'Ovide, la vieille et le troupeau r��fractaire furent convertis en pierres, l'ange du mal, qu'elle servait, ayant saisi avec empressement l'occasion de compl��ter la perte de son corps et de son ame, en ob��issant litt��ralement �� ses ordres. On dit que, se sentant transform��e, elle s'��cria en s'adressant au d��mon perfide:--?Ah! tra?tre! tu m'avais promis depuis long-temps une robe grise, celle que tu me donnes durera!? Ces louangeurs du temps pass�� qui, dans leur opinion consolante, soutiennent la d��g��n��ration graduelle du genre humain, citaient souvent la taille du pilier et celle des pierres pour prouver quelle ��tait autrefois la stature des femmes et des oies.
Tous ces d��tails se retrac��rent �� l'esprit d'Hobby. Il se rappela aussi qu'il n'existait pas un seul villageois qui n'��vitat soigneusement cet endroit, surtout �� la nuit tombante, parce qu'on le regardait comme un repaire de kelpies, de spunkies et d'autres d��mons ��cossais, jadis les compagnons de la sorci��re, et continuant �� se donner rendez-vous au m��me lieu pour y tenir compagnie �� leur ma?tresse p��trifi��e. Hobby, quoique superstitieux, ne manquait pas de courage; il appela pr��s de lui les chiens qui l'avaient suivi �� la chasse, et qui, comme il le disait, ne craignaient ni chiens ni diables; il regarda si son fusil ��tait bien amorc��, et, comme le paysan du conte de Burns (Halloween), il se mit �� siffler le refrain guerrier de Jock of the Side (Voyez les Chants populaires de l'��cosse), comme un g��n��ral fait battre le tambour pour animer des soldats dont le courage est douteux.
Dans cette situation d'esprit, on juge bien qu'Hobby ne fut pas fach�� d'entendre derri��re lui une voix de sa connaissance. Il s'arr��ta sur-le-champ, et fut joint par un jeune homme qui demeurait dans les environs, et qui avait, comme lui, pass�� la journ��e �� la chasse.
Patrick Earnscliff d'Earnscliff venait d'atteindre sa majorit��, et d'entrer en possession de sa fortune, qui ��tait encore fort honn��te, quoiqu'elle ne f?t que le reste de biens plus consid��rables qu'avaient poss��d��s ses anc��tres avant les guerres civiles du temps. Il ��tait d'une bonne famille, universellement respect��e dans le pays, et il paraissait devoir maintenir la r��putation de ses a?eux, ayant re?u une excellente ��ducation, et ��tant dou�� d'excellentes qualit��s.
--Allons, Earnscliff, s'��cria Hobby, je suis toujours aise de rencontrer votre Honneur, et il fait bon d'��tre en compagnie dans un d��sert comme celui-ci.--C'est un endroit tout rempli de fondri��res.--O�� avez-vous chass�� aujourd'hui?
--Jusqu'au Carla-Cleugh, Hobby, r��pondit Earnscliff en lui rendant son salut d'amiti��; mais croyez-vous que nos chiens vivront en paix?
--Ah! ne craignez rien des miens, ils sont si fatigu��s qu'ils ne peuvent mettre une patte devant
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