m'appelle Pistache.
--Pistache! et ��l��ve en pharmacie; il est difficile de r��unir plus de titres �� l'amour d'une jeune personne.
--Je le crois, monsieur.
--N'en doutez pas, elle vous aime.
--Vraiment?... oh! que vous me faites de plaisir! Mais vous voyez que je ne puis pas monter chez elle sans motif. Ah! si j'avais un motif!
--Vous en avez un.
--Ah!
--Excellent.
--Oh! dites vite.
--Le p��re est peintre, m'avez-vous dit.
--Peintre de portraits, oui, monsieur.
--Eh bien, faites-lui faire le v?tre; vous verrez Athalie tous les jours.
--Justement, j'avais l'id��e de faire faire mon portrait... parce que j'avais vu un prospectus de peintre; ressemblance compl��te 40 francs.
--Et probablement, demi-ressemblance 25 francs, air de famille 12 francs?
--Ah! je ne sais pas; mais j'aime mieux payer plus cher et voir Athalie.
--Vous n'avez pas m��me �� h��siter.
--Merci, monsieur, j'y vais tout de suite; oh! que je voudrais pouvoir vous dire comment ?a se sera pass��.
--Ah! par exemple, voil�� qui me ferait grand plaisir.
--Vraiment?
--Vous n'avez pas id��e du plaisir que ?a me ferait.
--Eh bien, si vous voulez, je vous invite �� d?ner... sans fa?on.
--Faites-en un peu tout de m��me, je ne suis pas fier; o�� nous trouverons-nous?
--Passage des Panoramas, �� 7 heures.
--J'y serai.
Notre amoureux s'��loigna vivement; puis se retournant �� l'entr��e de l'escalier:
--Merci encore, monsieur.... Oh! que je suis heureux de vous avoir rencontr��! Je vais faire faire mon portrait... �� l'huile.
--C'est cela: �� l'huile et au vinaigre; l'artiste y mettra m��me un cornichon.
Rest�� seul:--Quel bon mari ?a fera! dit Bengali.... Quand il sera mari��, je cultiverai sa connaissance; puis, tout �� coup:--Oh! la charmante enfant! fit-il.
Cette exclamation ��tait motiv��e par l'entr��e rapide d'une jeune fille, tenant d'une main ses jupons retrouss��s, et, de l'autre, un carton ��troit et plat qu'elle cherchait �� abriter de son mieux.--Impossible de faire un pas de plus! dit-elle, mes jupes me collent aux jambes.
Elle tourna sa t��te en arri��re pour v��rifier leur ��tat lamentable et elle les retroussa davantage pour prot��ger ses bas contre la boue dont elles les couvraient.
Bengali eut un mouvement d'admiration:
--La jolie jambe! fit-il; si je lui offrais mon bras? Puis voyant la belle fille retourner �� la porte et regarder au loin:
--Comment, elle s'en va? et la pluie redouble!... C'est le cas de lui offrir....
Et il courut �� elle:--Pardon, mademoiselle, fit-il. Croyant qu'il voulait sortir, la gentille r��fugi��e s'effa?a:--Passez, monsieur, dit-elle.
--Qui, moi, madame... ou mademoiselle, sortir d'un temps pareil, quand j'ai un abri et une aussi charmante compagne d'infortune! Que dis-je, d'infortune? pas pour moi; n'est-ce pas, au contraire, une v��ritable bonne fortune qui me tombe du ciel, avec la pluie?
--Pardon, monsieur, permettez! je guette un omnibus.
--Un omnibus dans l'espoir d'y trouver place �� l'int��rieur? Chassez cette illusion; ah! sur l'imp��riale, �� volont��, comme disent les conducteurs fac��tieux; mais, d'ailleurs, les dames n'y montent pas.... Je le regrette, je vous aurais conduite jusqu'�� ce v��hicule, je vous aurais pri��e de monter la premi��re; moi, je serais mont�� �� votre suite.
--Merci, monsieur j'attendrai; ce n'est qu'un nuage qui passe.
--Un nuage qui passe! on en a vu qui passaient, comme cela, pendant six semaines, et si j'osais vous offrir.... Ouvrant alors son parapluie:--Il n'est pas neuf, dit-il, la soie fait penser �� Jonas, elle aussi a ��t�� mang��e par la baleine, mais ?a vaut mieux que rien.
A ce jeu de mots la jeune fille se mit �� rire aux ��clats, montrant de petites dents ��blouissantes.
Georgette (c'est son nom) ��tait une jolie blonde, un peu forte, comme la plupart des blondes, fra?che comme le printemps et riante comme la nature en fleurs.
--Oh! fit-elle, en se retirant vivement du seuil de la porte, de l'eau des goutti��res qui est tomb��e sur mon carton; pourvu que mon ��ventail n'en ait pas re?u.
--Un ��ventail! de ce temps-l��? dit Bengali surpris; comme en-cas, alors, en pr��vision du soleil.
--Oh! non, reprit Georgette, en riant de nouveau, je suis peintre sur ��ventails et je vais livrer celui qui est enferm�� dans ce carton.
--Ah! madame est artiste... ou mademoiselle?
--Mademoiselle, si ?a vous est ��gal.
--Je le pr��f��re... et monsieur votre p��re ou madame votre m��re est artiste aussi?
--Je suis orpheline, monsieur.
--Et moi, orphelin, mademoiselle. Quoi pas le moindre parent? Seule, toute seule?
--Je n'ai qu'une marraine.
--Et moi qu'une tante, mademoiselle Pi��devache, qui est aussi ma tutrice jusqu'�� mes vingt-cinq ans et je n'en ai pas encore vingt-quatre.
--Pi��devache! fit Georgette.
--Oui, une femme �� barbe, qui se fait raser.
--Elle se fait raser! fit la jeune fille dans un ��clat de rire.
--Tous les deux jours.
--J'ai connu des Pi��devache, continue Georgette; ils ��taient d'Orl��ans.
--Ah! non, ma tante n'est pas d'Orl��ans, r��pondit-il en riant, �� la grande surprise de Georgette qui ne voyait rien de risible dans cette question de lieu de naissance.
Bengali ne lui donna aucune explication, mais il savait que la bonne tante n'��tait d'Orl��ans �� aucun point de vue, qu'elle avait m��me ��t�� au mieux avec plusieurs Anglais extr��mement riches et g��n��reux qui lui avaient laiss�� d'opulents souvenirs.
--Excellente femme,
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