Le comte de Monte-Cristo, Tome I | Page 7

Alexandre Dumas, père
de Saint-Nicolas, qui n'en sera pas fach��.
--Merc��d��s? dit le vieillard.
--Oui, mon p��re, reprit Dant��s, et, avec permission, maintenant que je vous ai vu, maintenant que je sais que vous vous portez bien et que vous avez tout ce qu'il vous faut, je vous demanderai la permission d'aller faire visite aux Catalans.
--Va, mon enfant, dit le vieux Dant��s, et que Dieu te b��nisse dans ta femme comme il m'a b��ni dans mon fils.
--Sa femme! dit Caderousse; comme vous y allez, p��re Dant��s! elle ne l'est pas encore, ce me semble!
--Non; mais, selon toute probabilit��, r��pondit Edmond, elle ne tardera pas �� le devenir.
--N'importe, n'importe, dit Caderousse, tu as bien fait de te d��p��cher, gar?on.
--Pourquoi cela?
--Parce que la Merc��d��s est une belle fille, et que les belles filles ne manquent pas d'amoureux; celle-l�� surtout, ils la suivent par douzaines.
--Vraiment, dit Edmond avec un sourire sous lequel per?ait une l��g��re nuance d'inqui��tude.
--Oh! oui, reprit Caderousse, et de beaux partis m��me; mais, tu comprends, tu vas ��tre capitaine, on n'aura garde de te refuser, toi!
--Ce qui veut dire, reprit Dant��s avec un sourire qui dissimulait mal son inqui��tude, que si je n'��tais pas capitaine....
--Eh! eh! fit Caderousse.
--Allons, allons, dit le jeune homme, j'ai meilleure opinion que vous des femmes en g��n��ral, et de Merc��d��s en particulier, et, j'en suis convaincu, que je sois capitaine ou non, elle me restera fid��le.
--Tant mieux! tant mieux! dit Caderousse, c'est toujours, quand on va se marier, une bonne chose que d'avoir la foi, mais, n'importe; crois-moi, gar?on, ne perds pas de temps �� aller lui annoncer ton arriv��e et �� lui faire part de tes esp��rances.
--J'y vais?, dit Edmond.
Il embrassa son p��re, salua Caderousse d'un signe et sortit. Caderousse resta un instant encore; puis, prenant cong�� du vieux Dant��s, il descendit �� son tour et alla rejoindre Danglars, qui l'attendait au coin de la rue Senac.
--Eh bien, dit Danglars, l'as-tu vu?
--Je le quitte, dit Caderousse.
--Et t'a-t-il parl�� de son esp��rance d'��tre capitaine?
--Il en parle comme s'il l'��tait d��j��.
--Patience! dit Danglars, il se presse un peu trop, ce me semble.
--Dame! il para?t que la chose lui est promise par M. Morrel.
--De sorte qu'il est bien joyeux?
--C'est-��-dire qu'il en est insolent; il m'a d��j�� fait ses offres de service comme si c'��tait un grand personnage; il m'a offert de me pr��ter de l'argent comme s'il ��tait un banquier.
--Et vous avez refus��?
--Parfaitement; quoique j'eusse bien pu accepter, attendu que c'est moi qui lui ai mis �� la main les premi��res pi��ces blanches qu'il a mani��es. Mais maintenant M. Dant��s n'aura plus besoin de personne, il va ��tre capitaine.
--Bah! dit Danglars, il ne l'est pas encore.
--Ma foi, ce serait bien fait qu'il ne le f?t pas, dit Caderousse, ou sans cela il n'y aura plus moyen de lui parler.
--Que si nous le voulons bien, dit Danglars, il restera ce qu'il est, et peut-��tre m��me deviendra moins qu'il n'est.
--Que dis-tu?
--Rien, je me parle �� moi-m��me. Et il est toujours amoureux de la belle Catalane?
--Amoureux fou. Il y est all��; mais ou je me trompe fort, ou il aura du d��sagr��ment de ce c?t��-l��.
--Explique-toi.
--�� quoi bon?
--C'est plus important que tu ne crois. Tu n'aimes pas Dant��s, hein?
--Je n'aime pas les arrogants.
--Eh bien, alors! dis-moi ce que tu sais relativement �� la Catalane.
--Je ne sais rien de bien positif; seulement j'ai vu des choses qui me font croire, comme je te l'ai dit, que le futur capitaine aura du d��sagr��ment aux environs du chemin des Vieilles-Infirmeries.
--Qu'as-tu vu? allons, dis.
--Eh bien, j'ai vu que toutes les fois que Merc��d��s vient en ville, elle y vient accompagn��e d'un grand gaillard de Catalan �� l'oeil noir, �� la peau rouge, tr��s brun, tr��s ardent, et qu'elle appelle mon cousin.
--Ah! vraiment! et crois-tu que ce cousin lui fasse la cour?
--Je le suppose: que diable peut faire un grand gar?on de vingt et un ans �� une belle fille de dix-sept?
--Et tu dis que Dant��s est all�� aux Catalans?
--Il est parti devant moi.
--Si nous allions du m��me c?t��, nous nous arr��terions �� la R��serve, et, tout en buvant un verre de vin de La Malgue, nous attendrions des nouvelles.
--Et qui nous en donnera?
--Nous serons sur la route, et nous verrons sur le visage de Dant��s ce qui se sera pass��.
--Allons, dit Caderousse; mais c'est toi qui paies?
--Certainement,? r��pondit Danglars.
Et tous deux s'achemin��rent d'un pas rapide vers l'endroit indiqu��. Arriv��s l��, ils se firent apporter une bouteille et deux verres. Le p��re Pamphile venait de voir passer Dant��s il n'y avait pas dix minutes. Certains que Dant��s ��tait aux Catalans, ils s'assirent sous le feuillage naissant des platanes et des sycomores, dans les branches desquels une bande joyeuse d'oiseaux chantaient un des premiers beaux jours de printemps.

III
Les Catalans.
�� cent pas de l'endroit o�� les deux amis, les regards �� l'horizon et l'oreille au guet, sablaient le vin p��tillant de La Malgue,
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