avant fait balle, il fut litt��ralement coup�� en deux. Apr��s l'avoir mesur��, nous p?mes constater sa longueur, qui d��passait quatre pieds deux pouces. Je lui coupai la queue �� laquelle ��tait adapt��e une douzaine de petits grelots d'��caille, qui rendaient un son sec quand ils ��taient mis en mouvement; c'est ce que l'on appelle vulgairement la sonnette du serpent.
[Illustration: Un claim ou atelier de mineur.--Dessin de J. Pelcoq d'apr��s les Reports of explorations.]
Il para?trait que, sans y faire attention, j'avais fait entrer ce serpent dans mon sac de campement, chose facile �� cette ��poque de l'ann��e o�� ils sont engourdis par le froid et roul��s sur eux-m��mes.
Dans ces contr��es, nous avions encore un autre genre d'ennemi �� craindre, qui n'avait pas besoin d'��tre introduit dans le logis, et qui savait bien y venir sans invitation, si l'on oubliait de fermer sa porte. Un certain soir de dimanche, comme je travaillais dans mon jardin, car je ne m'occupais de sa culture que tous les septi��mes jours, je vis l'ombre d'une b��te ressemblant �� notre loup cervier d'Europe, et bondissant hors de ma case pour regagner la for��t; ayant saisi mon fusil que j'avais pr��s de moi, je le d��chargeai sur l'animal qui, se sentant piqu�� par le plomb, lacha un dindon sauvage que j'avais tu�� la veille tout en travaillant �� mon claim; c'��tait un coyotte, animal tr��s-commun dans ces contr��es; il r?de constamment autour des placers pour se nourrir des d��tritus de toute sorte que les mineurs jettent sur la voie.
.... On m'avait souvent parl�� d'un marais tr��s-giboyeux qui devait se trouver �� six milles au sud de Nevada-City. Je fus tent�� d'aller le visiter, et comme je venais de faire l'acquisition d'un mulet, en pr��visions des longues excursions que je projetais, je r��solus d'emmener avec moi cet animal pour faire l'essai de ses qualit��s.... ou de ses d��fauts.
Ma peau d'ours ploy��e en quatre me fit un bat des plus confortables, que je fixai sur le dos du quadrup��de avec une sangle de la tente que mes coassoci��s avaient abandonn��e �� Grass-Valley lors de leur d��part; je confectionnai un bridon et des ��trivi��res par le m��me moyen. Dans cet ��quipage, je pris le chemin du marais, o�� je ne serais certes pas arriv�� avant l'aube du jour sans la rencontre d'un mineur qui eut l'obligeance de me mettre dans mon chemin.
�� cent m��tres environ du bord, on apercevait dans la p��nombre un buisson de roseaux sous lequel j'allai m'embusquer.
�� chaque instant des canards et des sarcelles venaient effleurer mon visage de la pointe de leurs ailes; j'en abattis m��me plusieurs avec le canon de mon fusil; mais ce n'��tait point �� la race emplum��e que j'en voulais. Je visais �� mieux que cela. De temps en temps, j'��tais oblig�� de faire changer de place mon mulet, car le fond n'��tant pas tr��s-solide, je courais risque de le voir s'embourber, si je n'avais eu recours �� cette pr��caution. Il y avait pr��s de trois quarts d'heure que j'��tais dans cette position, et le jour commen?ait d��j�� �� para?tre, quand mon attention fut attir��e par un bruit vague venant de la montagne �� laquelle ��tait adoss�� le marais; j'avais �� peine eu le temps d'ajouter deux balles �� celles qui ��taient d��j�� dans mon fusil qu'une magnifique troupe de cerfs et de biches apparut sur la lisi��re de la for��t; �� leur t��te, �� dix pas environ, marchait un superbe cerf dix cors, qui, s'arr��tant avec l'air inquiet, leva sa belle t��te en l'air en reniflant; je compris �� son inqui��tude que j'avais ��t�� ��vent��, et dans la crainte de les voir rentrer sous bois, je fis feu de mes deux coups; je ne pus juger de leur effet, car je me sentis lanc�� dans l'espace et ne m'arr��tai qu'au fond du marais: c'��tait mon sc��l��rat de mulet qui, effray�� par l'explosion de mon arme �� feu, avait jug�� �� propos de faire un vigoureux ��cart et de se s��parer de moi.
Aussit?t que j'eus pu me mettre sur mes pieds, je l'aper?us qui pointait vers la for��t; je me mis imm��diatement �� sa poursuite et pus enfin l'atteindre, grace �� son bridon dans lequel il s'��tait pris une jambe, ce qui le for?ait �� galoper sur les trois qui lui restaient libres.
Quoique je fusse couvert de vase et tremp�� jusqu'aux os, je me dirigeai �� l'endroit de la for��t o�� m'avait apparu le troupeau et j'y trouvai avec une joie extr��me un tr��s-beau cerf ��tendu sur le sol, le flanc travers�� par une de mes balles. C'��tait une fiche de consolation dans mon malheur; je fus plus vite consol�� que s��ch��, car mon amadou s'��tant ressenti du bain forc�� que je venais de prendre, je ne pus allumer de feu pour me s��cher et je dus charger le soleil de ce soin.
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