dissoudre la soci��t��, de partager le mat��riel et le reste des fonds qui se trouvaient en caisse; j'acceptai l'offre, heureux de pouvoir enfin vivre seul de cette vie d'aventure et de libert�� �� laquelle j'aspirais. Ces messieurs partirent donc pour San-Francisco, et moi je restai �� Grass-Valley le temps n��cessaire pour recueillir assez de poudre d'or, et me procurer ainsi les moyens de me livrer �� la vie d'excursions que j'avais projet��e.
[Note 2: Le claim est une ��tendue de terre de dix pieds carr��s auquel a droit tout mineur d'un placer.]
La solitude. -- Mineur et chasseur.
[Illustration: Grass-Valley.--Dessin de J. Pelcoq d'apr��s un croquis de l'auteur.]
Je me mis donc en qu��te des choses les plus n��cessaires pour travailler; d'abord j'achetai d'un Am��ricain qui retournait �� New-York, une cabane et tous les outils �� l'usage du mineur. Je choisis un claim dans le haut de la vall��e, o�� j'��tais seul avec mes pens��es. Ma cabane n'��tait ni vaste ni ��l��gante, mais elle ��tait commode, ce qui ��tait le principal pour moi; mes lecteurs ne seront peut-��tre pas fach��s d'en avoir la description. D'abord elle ��tait situ��e sur le bord gazonn�� et fleuri d'un ruisseau et adoss��e �� un c��dre qui n'avait pas moins de vingt pieds de diam��tre �� sa base; ma villa, bien moins large ne mesurait pas huit pieds sur les quatre faces; sa ma?onnerie consistait en branches de c��dre. Le toit ��tait form�� avec des planches du m��me bois, fendues �� la hache, et qui, superpos��es les unes sur les autres comme des ardoises, me garantissait assez bien des intemp��ries de l'air. Au milieu j'avais un petit po��le de t?le, et pour batterie de cuisine un unique po��lon qui me servait aussi bien pour faire la soupe que pour r?tir mon gibier; dans le fond de la cabane ��tait mon lit de camp, form�� de quatre pieux enfonc��s en terre, et joints par quatre traverses sur lesquelles ��tait clou��e de la toile; quant �� la literie, elle se composait d'un sac de campement rempli de feuilles de ch��ne; au-dessus de ma couche, �� la t��te, ��tait plac��e, comme une ��gide, une miniature repr��sentant les traits d'un ��tre ch��ri; de chaque c?t�� ��taient suspendus ma bonne carabine et mon revolver. Derri��re ma cabane j'avais d��frich�� un jardin que j'avais entour�� d'une palissade de branches, et j'y avais sem�� des fleurs et des l��gumes de France, qui y poussaient merveilleusement; pr��s du jardin il y avait un petit four haut d'un pied et demi, dans lequel je faisais du pain que je trouvais d��licieux. Le mineur auquel j'avais achet�� ma cabane m'avait c��d�� aussi quelques provisions englobant entre autres denr��es une quarantaine de livres de farine avari��e, mais qui n'en ��tait pas moins d'une immense valeur pour moi. J'avais d��couvert �� environ un mille de mon habitation une petite soci��t�� de quatre mineurs canadiens d'origine fran?aise, avec lesquels je me liai bient?t d'amiti��; quoique d'une ��ducation inf��rieure, c'��taient d'honn��tes jeunes gens; j'ai toujours eu �� me louer des relations que nous e?mes ensemble et j'ai ��t�� assez heureux pour faire leur fortune. Je crois d��j�� avoir dit la composition de mon lit; or, un jour, par une belle apr��s-midi de soleil, j'��tais mont�� sur la colline, avec mon sac de campement et mon fusil sur l'��paule. Ayant trouv�� une excavation remplie de feuilles s��ches, j'y entrai jusqu'�� la ceinture et me mis avec les pieds et les mains �� en emplir mon sac; je revins �� mon g?te apr��s avoir tu�� sur la montagne quelque menu gibier. Quand j'y arrivai, il ��tait nuit close, et apr��s un l��ger repas je me jetai sur mon lit de camp. La fatigue amena bient?t le sommeil. Vers les trois heures du matin, quand le sommeil fut devenu plus l��ger, je sentis quelque chose qui parcourait mon lit de campement et qui remuait d'une mani��re peu rassurante; pensant que c'��tait un rat, je portai la main dessus au travers du sac, et, frissonnant d'horreur, je sentis la forme d'un serpent qui porta la t��te vivement vers ma main; d'un bond je fus hors de ma case et me dirigeai vers celle de mes voisins les Canadiens, auxquels je racontai ma m��saventure, et les engageai �� me suivre �� ma cabane. Rentr�� avec eux, je vidai le contenu de mon sac, d'o�� je vis s'��chapper un serpent �� sonnettes de la plus belle venue, qui alla se cacher sous un tronc d'arbre abattu pr��s de mon jardin. Je voulus en approcher pour le consid��rer �� mon aise; mais le monstre oubliant que je l'avais r��chauff�� dans mon sein, se rua sur ma ba?onnette que je lui pr��sentais, et se mit �� mordre le canon de mon fusil; craignant qu'il ne me mord?t moi-m��me, je mis le doigt sur la d��tente de ma carabine, et le coup
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