Le Tour du Monde; Californie | Page 6

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de toute esp��ce qui encombraient le pont. Nous arrivames sans autres accidents �� San-Sacramento, qui ��tait notre premi��re ��tape en Californie.
Sacramento, la seconde ville de cette r��gion, doit, comme San-Francisco, son origine aux mines d'or; elle est situ��e sur la rive gauche du fleuve dont elle porte le nom.
Aussit?t apr��s notre d��barquement, nous nous m?mes en qu��te d'une charrette et d'un attelage pour transporter nos bagages aux placers[1] de Grass-Valley, o�� nous avions l'intention d'exp��rimenter notre machine.
[Note 1: On donne le nom de placer �� toute localit�� o��, par suite de la richesse des terrains aurif��res, il s'est ��tabli des camps ou postes pour l'exploitation de l'or. Cette d��nomination est synonyme d'exploitation.]
Quelques heures apr��s nous suivions, la carabine sur l'��paule, notre v��hicule portant l'avenir de notre association et avan?ant p��niblement sous les efforts de quatre mulets.
�� la fin du jour nous f?mes halte dans un lieu d��couvert pour y passer la nuit, et, le lendemain avant l'aube, nous nous rem?mes en route. Le pays que nous traversions ��tait inhabit��, ce n'��tait alors que rarement que nous apercevions le long de quelque cours d'eau une habitation isol��e.
Nous suivions quelquefois des portions de route qui jadis avaient d? ��tre fort belles. Ces vestiges ��taient encore l'ouvrage des missionnaires, qui, au temps de leur puissance, avaient voulu relier les diverses missions entre elles afin de rendre les communications plus faciles. Le pays devenait de plus en plus accident�� �� mesure que nous avancions, ce qui retardait beaucoup notre marche.
De onze heures �� une heure nous faisions ordinairement halte pour laisser passer la grande chaleur et reposer nos mules.
Nous apportions la plus grande prudence, le soir, dans le choix du lieu de notre campement et le jour dans l'ordre de notre marche, le pays ��tant infest�� par des vagabonds, chercheurs d'or occultes, qui au lieu d'interroger laborieusement le sein de la terre, trouvaient plus commode et moins fatigant de se procurer ce pr��cieux m��tal en d��valisant les voyageurs.
Enfin nous parv?nmes au village de Rough-and-Ready (brusque et pr��t), dans la vall��e o�� s'��l��ve Nevada-City; l�� nous e?mes pour la premi��re fois devant les yeux l'aspect d'un placer de mineurs. Au fond d'un ravin qui semblait avoir ��t�� boulevers�� par un ouragan, une grande quantit�� d'arbres avaient ��t�� arrach��s du sol; au milieu d'excavations profondes, on voyait les mineurs courb��s sur leurs pics avec lesquels ils retiraient les couches de terre aurif��re pour aller les laver �� pr��s d'un mille de distance; plus loin un autre plus heureux, plong�� dans l'eau glac��e jusqu'aux reins, lavait la terre dans un plat de fer battu pour en extraire l'or.
De chaque c?t�� du ravin ��taient ��chelonn��es les habitations des mineurs, consistant en tentes de toutes formes et en cabanes de planches de c��dre.
Apr��s avoir contempl�� quelque temps ce spectacle si nouveau pour nous, nous continuames notre route pour Grass-Valley, o�� nous arrivames le surlendemain. Quoique plus consid��rable, ce placer avait le m��me aspect �� peu de chose pr��s que celui de Rough-and-Ready.
�� peine ��tions-nous arriv��s que nous f?mes entour��s par un flot de curieux, nous regardant avec ��tonnement d��baller notre pr��cieuse machine; nous dressames aussi notre tente sous un massif de verdure qui nous fut indiqu�� par des Suisses, avec lesquels nous visitames le placer dans toute son ��tendue avant de nous livrer au repos dont nous avions tant besoin.
Vers minuit, nous f?mes tous r��veill��s par la temp��te. La foudre grondait avec fracas, et sa voix alti��re se r��percutant dans les ��chos des trois montagnes qui dominaient le placer, semblait plus terrible encore; notre tente r��sista au choc du vent, grace �� ses cordages neufs et �� ses piquets de fer, mais non �� la pluie qui s'infiltrait, fouett��e par le vent, en masses ��paisses, brouillard qui eut bient?t travers�� nos couvertures et nos v��tements, et nous trempa jusqu'aux os. Le jour arriva enfin, et ayant allum�� un immense feu avec les branches s��ches que la temp��te avait bris��es, nous p?mes r��chauffer nos membres engourdis; ce n'��tait pas tout, il fallait monter la machine et la faire fonctionner; dans ce but, nous chois?mes un claim[2], o�� nous f?mes nos premi��res exp��riences qui n'amen��rent aucun r��sultat satisfaisant. Enfin m'��tant pench�� sur le r��cipient o�� ��tait plac�� le mercure, je pus constater que l'or passait par-dessus sans s'y amalgamer; nous f?mes constern��s �� cette d��couverte et pensames, d'un commun accord, que notre mercure, que nous avions eu l'obligeance de pr��ter au capitaine de l'Isthmus pour remplacer le sien perdu pendant une temp��te sur les c?tes du Mexique, avait ��t�� d��t��rior��; nous recommen?ames avec pers��v��rance, mais chaque fois que nous passions le mercure �� la peau de chamois, il n'y restait aucune parcelle d'or. Apr��s avoir constat�� g��n��ralement que la machine, par elle-m��me, ��tait impropre au lavage des terrains aurif��res, nous nous sent?mes plus ou moins d��courag��s. Mes trois compagnons propos��rent de
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