voyageurs que le besoin d'aventures, de sp��culations du la fi��vre de l'or amenait en Californie se trouvaient quatre Fran?ais, pouss��s loin de leur patrie par les contrecoups des convulsions politiques. Partis de diff��rents points du sol natal, des rangs sociaux ou des partis existants, ils s'��taient li��s les uns aux autres par le contrat d'une de ces associations industrielles que faisaient ��clore en ces temps agit��s les bouillonnements de la soci��t�� europ��enne d'une part, et de l'autre, la r��putation exag��r��e des mines d'or de la Californie; il ne s'agissait de rien moins que de l'exploitation d'une machine nouvelle, qui, appliqu��e au lavage des terres aurif��res, devait donner de merveilleux r��sultats, autant du moins que l'avaient annonc�� beaucoup de journaux grands et petits, sur la quatri��me page desquels les amateurs de collections pourraient bien trouver encore son dessin: coupe, profil et ��l��vation.
Un des quatre associ��s est l'auteur des pages suivantes, extraites d'un journal tenu aussi r��guli��rement que les circonstances le lui ont permis et qu'il se propose de publier en entier si l'��chantillon qu'il en donne aujourd'hui pouvait ��veiller l'int��r��t des lecteurs!
�� cette ��poque, San-Francisco n'��tait pas encore la grande cit�� qui s'intitule pompeusement, �� l'heure pr��sente, la Reine du Pacifique. Sa population, qui d��passe aujourd'hui 100?000 ames, atteignait �� peine alors au quart de ce chiffre. Son d��veloppement rapide, incessant, est d? tout entier �� la rare ��nergie de sa population, qui poss��de toutes les qualit��s de ses nombreux d��fauts. Rien n'a pu l'abattre: ni les plus graves exc��s, ni les d��sordres administratifs les plus scandaleux, ni les d��sastres effroyables d'immenses incendies, ni les secousses mon��taires, ni les d��couragements, ni les paniques. San-Francisco a triomph�� de tout, et ses immeubles recherch��s subissent une hausse progressive qui t��moigne des promesses de l'avenir. Tout y subit l'influence de l'heureuse impulsion de sa jeunesse; tout s'y installe et prosp��re. On sent que les m��taux pr��cieux, l'agriculture, le commerce, l'industrie doivent faire, par leur concours intelligent, la grandeur de la Californie.
Aucune des conditions modernes de la civilisation ne manque �� la m��tropole de ce pays. Le gaz et l'eau ont des conduits dans toutes les rues, des omnibus circulent partout, d'��l��gants ��quipages et de nombreuses voitures de place sillonnent tous les quartiers. Francs-ma?ons, soci��t��s de bienfaisance, caisses d'��pargne, congr��gations, soci��t��s bibliophiles, vastes chantiers de construction, immenses ateliers de fonderie, scieries m��caniques, t��l��graphie, presse, th��atres, march��s regorgeant en tout temps de l��gumes, de gibier, de fruits magnifiques, tout est l�� r��uni.
L'��migration arrive de toutes parts, et s'installe �� demeure dans ce pays si d��sert et si d��sol�� il n'y a pas vingt ans! Il est devenu une patrie!
Mais en 1850, la tumultueuse effervescence des ��l��ments discordants venus de tous les points du globe pour fonder cet avenir, faisait ressembler San-Francisco �� un immense creuset en ��bullition, plut?t qu'au berceau d'un grand ��tat, et apr��s un s��jour de quelques heures nous avions hate de quitter ce th��atre de sanglantes collisions et ce foyer de toutes les mauvaises passions. Nous nous embarquames �� bord d'un pyroscaphe qui faisait les voyages de la ville aux districts aurif��res.
Apr��s avoir travers�� la rade de San-Francisco en frayant notre route au milieu des navires aux couleurs de toutes les nations, nous gagnames l'embouchure du Sacramento pour remonter le cours de ce fleuve.
Le paysage de ses bords nous offrit les plus riants aspects; de chaque c?t�� s'��tendaient de verdoyantes savanes, ou de jolis bois peupl��s de nombreux troupeaux de cerfs; une suite de collines couvertes de bouquets de ch��nes ��gayait la perspective; �� l'horizon une cha?ne de hautes montagnes servait de cadre au tableau.
Nous naviguions, suivant de l'oeil ce panorama d��licieux depuis quelques heures, lorsque nous aper??mes �� une distance d'environ un mille en avant de nous, un brick anglais de commerce qui paraissait �� l'ancre; nous h��lames pour l'engager �� nous laisser le passage libre; il r��pondit avec son porte-voix en anglais: I am aground in the middle of the passage, the other part of the river being obstructed by a sand bank. (Je suis ��chou�� au milieu du chenal et tout le reste du courant est obstru�� de bancs de sable.) Ceci ne faisait pas l'affaire de notre capitaine yankee qui prit le parti de passer quand m��me, par-dessus le corps de l'Anglais s'il le fallait; effectivement, �� peine avait-il ��chang�� avec nous un regard d'intelligence, qu'il commandait au chef m��canicien d'op��rer un mouvement r��trograde, puis imprimant �� la vapeur toute sa puissance, notre steamer s'��lan?a dans l'espace jug�� libre entre la rive et le batiment ��chou��. Le choc fut terrible, mais le Yankee passa emportant avec lui une partie du bordage de tribord du pauvre batiment anglais.
Quant �� nous, nous y perd?mes notre bastingage et le tambour de notre roue de babord, quelques voyageurs peu habitu��s �� la mer y perdirent.... leur ��quilibre et roul��rent p��le-m��le parmi les denr��es
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