doute que vos amis, si haut plac��s qu'ils soient, aient l'influence de les faire lever.
--Mais enfin, sans indiscr��tion, monsieur, pourrait-on les conna?tre?
--Oh! mon Dieu, oui, r��pondit n��gligemment monsieur de Ludorf, et je ne vois aucun inconv��nient �� vous les dire.
--J'attends, monsieur.
--D'abord, vous ��tes le fils du g��n��ral Mathieu Dumas, qui a ��t�� ministre de la Guerre �� Naples pendant l'usurpation de Joseph.
--Je suis d��sol��, monsieur l'ambassadeur, de d��cliner ma parent�� avec l'illustre g��n��ral que vous citez; mais vous ��tes dans l'erreur, et malgr�� la ressemblance du nom, il n'y a m��me entre nous aucun rapport de famille. Mon p��re est, non pas le g��n��ral Mathieu, mais le g��n��ral Alexandre Dumas.
--Du g��n��ral Alexandre Dumas? reprit monsieur de Ludorf, en ayant l'air de chercher �� quel propos il avait d��j�� entendu prononcer ce nom.
--Oui, repris-je; le m��me qui, apr��s avoir ��t�� fait prisonnier �� Tarente au m��pris du droit de l'hospitalit��, fut empoisonn�� �� Brindisi avec Mauscourt et Dolomieu, au m��pris du droit des nations. Cela se passait en m��me temps que l'on pendait Caracciolo dans le golfe de Naples. Vous voyez, monsieur, que je fais tout ce que je puis pour aider vos souvenirs.
Monsieur de Ludorf se pin?a les l��vres.
--Eh bien! monsieur, reprit-il apr��s un moment de silence, il y a une seconde raison: ce sont vos opinions politiques. Vous nous ��tes d��sign�� comme r��publicain, et vous n'avez quitt��, nous a-t-on dit, Paris, que pour affaires politiques.
--A cela je r��pondrai, monsieur, en vous montrant mes lettres de recommandation: elles portent presque toutes le cachet des minist��res et la signature de nos ministres. Voyez, en voici une de l'amiral Jacob, en voici une du mar��chal Soult, et en voici une de M. Villemain; elles r��clament pour moi l'aide et la protection des ambassadeurs fran?ais dans les cas pareils �� celui o�� je me trouve.
--Eh bien! dit monsieur de Ludorf, puisque vous aviez pr��vu le cas o�� vous vous trouvez, faites-y face, monsieur, par les moyens qui sont en votre pouvoir. Pour moi, je vous d��clare que je ne viserai pas votre passeport. Quant �� ceux de vos compagnons, comme je ne vois aucun inconv��nient �� ce qu'ils aillent o�� ils voudront, les voici. Ils sont en r��gle, et ils peuvent partir quand il leur plaira; mais, je suis forc�� de vous le r��p��ter, ils partiront sans vous.
--Monsieur le comte de Ludorf a-t-il des commissions pour Naples? demandai-je en me levant.
--Pourquoi cela, monsieur?
--Parce que je m'en chargerais avec le plus grand plaisir.
--Mais je vous dis que vous ne pouvez point y aller.
--J'y serai dans trois jours.
Je saluai monsieur de Ludorf, et je sortis le laissant stup��fait de mon assurance.
Il n'y avait pas de temps �� perdre si je voulais tenir ce que j'avais promis. Je courus chez un ��l��ve de l'��cole de Rome, vieil ami �� moi, que j'avais connu dans l'atelier de monsieur Lethierre qui ��tait, lui, un vieil ami de mon p��re.
--Mon cher Guichard, il faut que vous me rendiez un service.
--Lequel?
--Il faut que vous alliez demander imm��diatement �� monsieur Ingres une permission pour voyager en Sicile et en Calabre.
--Mais, mon tr��s cher, je n'y vais pas.
--Non, mais j'y vais, moi; et comme on ne veut pas m'y laisser aller avec mon nom, il faut que j'y aille avec le v?tre.
--Ah! je comprends. Ceci est autre chose.
--Avec votre permission, vous allez demander un passeport �� notre charg�� d'affaires. Suivez bien le raisonnement. Avec le passeport de notre charg�� d'affaires, vous allez prendre le visa de l'ambassadeur de Naples, et, avec le visa de l'ambassadeur de Naples, je pars pour la Sicile.
--A merveille. Et quand vous faut-il cela?
--Tout de suite.
--Le temps d'?ter ma blouse et de monter �� l'Acad��mie.
--Moi, je vais faire mes paquets.
--O�� vous retrouverai-je?
--Chez Pastrini, place d'Espagne.
--Dans deux heures j'y serai.
En effet, deux heures apr��s, Guichard ��tait �� l'h?tel avec un passeport parfaitement en r��gle. Comme on n'avait pas pris la pr��caution de le pr��senter �� monsieur de Ludorf, l'affaire avait march�� toute seule.
Le m��me soir, je pris la voiture d'Angrisani, et le surlendemain j'��tais �� Naples. Je me trouvais de trente-six heures en avant sur l'engagement que j'avais pris avec monsieur de Ludorf. Comme on voit, il n'avait pas �� se plaindre. Mais ce n'��tait pas le tout d'��tre �� Naples; d'un moment �� l'autre je pouvais y ��tre d��couvert. J'avais connu �� Paris un tr��s illustre personnage qui y passait pour marquis, et qui se trouvait alors �� Naples, o�� il passait pour mouchard. Si je le rencontrais, j'��tais perdu. Il ��tait donc urgent de gagner Palerme ou Messine.
Voil�� pourquoi, le jour m��me de notre arriv��e, nous accourions, Jadin et moi, sur le port de Naples pour y chercher un batiment �� vapeur ou �� voiles qui p?t nous conduire en Sicile.
Dans tous les pays du monde, l'arriv��e et le d��part des bateaux �� vapeur sont r��gl��s: on
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