hommes.
?J'ai expédié en courriers, fléau des ennemis, les principaux de mes singes par centaines. Ces messagers doivent tous amener ici tous les simiens répandus sur la terre; ils amèneront les ours et les golangoulas; ils amèneront, fils de Raghou, les singes enfants des Dieux et des Gandharvas, héros d'une épouvantable vigueur, qui changent de forme à volonté, entourés chacun de son armée et versés dans la connaissance des lieux impraticables, des bois et des forêts.
?Des singes, pareils à des montagnes ou des nuages et qui peuvent se métamorphoser comme ils veulent, suivront tes pas dans la guerre, chacun avec toute sa parenté. Ces guerriers, qui ont pour armes, les uns des rochers, les autres des shorées et des palmiers, arracheront la vie à ton ennemi Ravana et ramèneront la Mithilienne dans tes bras!?
* * * * *
Sur ces entrefaites arriva l'épouvantable armée du roi singe, en tel nombre qu'elle éclipsait dans les cieux la grande lumière de l'astre aux mille rayons. Les yeux ne distinguaient plus aucun des points cardinaux enveloppés alors dans la poussière; et la terre elle-même tremblait tout entière avec ses bois, ses forêts et ses montagnes.
Un singe, nommé ?atabali, héros cher à la fortune, s'avan?a d'abord, environné par dix mille kotis de guerriers.
Ensuite, pareil à une montagne d'or, entouré par des armées au nombre de cinq et cinq fois mille kotis, parut le vaillant père de Tara, le roi ou plut?t l'Indra même des singes, l'héro?que Souséna, honoré des plus grands ministres et semblable au Dieu Mahéndra.
Après lui, voici venir Gandhamadana, sur les pas duquel marchent mille kotis et cent milliers de singes.
Derrière eux arrive l'héritier présomptif, d'une valeur égale à celle de Bali, son père: Angada conduit mille padmas[2] de singes avec une centaine de ?ankhas[3].
[Note 2-3: Le padma est un nombre égal à dix billions; le ?ankha équivaut à cent milliards.]
Il est suivi par Rambha, splendide comme le soleil au matin: celui-ci commande une myriade avec onze centaines de guerriers.
Eux passés, appara?t un chef au grand corps, à la grande vigueur, telle qu'une montagne de noir collyre: c'est Gavaya. Dix mille héros exécutent ses commandements.
Après celui-ci, on voit arriver Hano?mat, autour duquel se pressent mille kotis de singes à la vigueur épouvantable, tous pareils aux cimes du Kêlasa.
Maintenant, voici le tour d'un chef effrayant à voir, Dourmoukha, comme on l'appelle, avec cent mille braves, auxquels s'ajoute encore une neuvaine de milliers. Intelligent, le plus vaillant des singes, estimé de tous les quadrumanes, son visage resplendit comme le soleil adolescent, et sa couleur imite celle des fibres du lotus.
Ensuite para?t le fils du père universel des créatures, le fortuné Ké?ari, à la voix duquel obéissent des armées composant dix mille kotis de guerriers.
Sur leurs pas vient le grand monarque des singes à queue de taureau: il a nom Gavaksha et commande à mille kotis de golangoulas.
Immédiatement s'avance le roi des ours, appelé Dho?mra, autour duquel marchent deux mille kotis d'ours à la couleur enfumée.
Après eux défilent trois cents kotis de singes épouvantables et pareils à de hautes montagnes sous les ordres d'un chef à la grande vigueur: son nom est Panasa.
Deux singes d'une force terrible, Ma?nda et Dwivida, entourent Sougr?va avec mille kotis de simiens.
à leur suite, Tara, brillant comme un astre, amène dans cette guerre cinq kotis de singes à la vigueur épouvantable.
Là, vient encore, avec un millier de mille kotis, Darimoukha à la grande force, honoré par tous les chefs des chefs.
Incontinent appara?t Indradjanou, le singe aux grands genoux, que suivent quatre kotis de magnanimes quadrumanes.
Puis s'avance, environné d'un koti et semblable à une montagne, Karambha à la grande splendeur, le visage brillant comme le soleil du matin.
Après lui se montre, guidant onze kotis répandus autour de sa personne, le singe fortuné Gaya, le chef suprême des chefs de troupes.
On voit enfin défiler tour à tour le prudent Vinita, et Koumouda, et Sampati, et le singe Nala, et Sannata, et Rambha, et Rabhasa.
Ces quadrumanes et d'autres encore, venus pour cette guerre, tous capables de changer de forme à volonté, couvraient entièrement la terre, et les forêts et les montagnes. Les généraux des armées s'approchent, l'air joyeux, et tous ils courbent avec respect le front devant Sougr?va, le plus noble des quadrumanes. D'autres illustres singes s'avancent à leur instant et suivant leurs dignités; ils se tiennent alors devant Sougr?va, les mains réunies à la manière de l'andjali. Le monarque, joignant aussi les deux mains aux tempes, annonce à Rama, digne en tous points d'être aimé, que tous les singes à la grande vigueur sont arrivés.
Quand les généraux singes, pareils à des cimes de montagnes, eurent fait conna?tre exactement les états des armées, chacun s'en alla coucher à son aise, ou dans les grottes du Malyavat, ou sur la rive de ses cataractes, ou dans ses forêts charmantes.
* * * * *
Alors que le monarque
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