nombreuse et opulente. Ituriel me para?t un peu s��v��re.
[14] C'est aussi d'apr��s l'��dition de 1750 que je r��tablis la fin de cet alin��a. B.
VII. Babouc, fort incertain sur ce qu'il devait penser de Pers��polis, r��solut de voir les mages et les lettr��s; car les uns ��tudient la sagesse, et les autres la religion; et il se flatta que ceux-l�� obtiendraient grace pour le reste du peuple. D��s le lendemain matin il se transporta dans un coll��ge de mages. L'archimandrite lui avoua qu'il avait cent mille ��cus de rente pour avoir fait voeu de pauvret��, et qu'il exer?ait un empire assez ��tendu en vertu de son voeu d'humilit��; apr��s quoi il laissa Babouc entre les mains d'un petit fr��re qui lui fit les honneurs.
Tandis que ce fr��re lui montrait les magnificences de cette maison de p��nitence, un bruit se r��pandit qu'il ��tait venu pour r��former toutes ces maisons. Aussit?t il re?ut des m��moires de chacune d'elles; et les m��moires disaient tous en substance: ?Conservez-nous, et d��truisez toutes les autres.? A entendre leurs apologies, ces soci��t��s ��taient toutes n��cessaires; �� entendre leurs accusations r��ciproques, elles m��ritaient toutes d'��tre an��anties. Il admirait comme il n'y avait aucune d'elles qui, pour ��difier l'univers, ne voul?t en avoir l'empire. Alors il se pr��senta un petit homme qui ��tait un demi-mage, et qui lui dit: Je vois bien que l'oeuvre va s'accomplir; car Zerdust est revenu sur la terre; les petites filles proph��tisent, en se fesant donner des coups de pincettes par-devant et le fouet par-derri��re[15]. Ainsi nous vous demandons votre protection contre le grand-lama. Comment! dit Babouc, contre ce pontife-roi qui r��side au Thibet?--Contre lui-m��me.--Vous lui faites donc la guerre, et vous levez contre lui des arm��es?--Non; mais il dit que l'homme est libre; et nous n'en croyons rien; nous ��crivons contre lui de petits livres qu'il ne lit pas; �� peine a-t-il entendu parler de nous, il nous a seulement fait condamner, comme un ma?tre ordonne qu'on ��chenille les arbres de ses jardins. Babouc fr��mit de la folie de ces hommes qui fesaient profession de sagesse, des intrigues de ceux qui avaient renonc�� au monde, de l'ambition et de la convoitise orgueilleuse de ceux qui enseignaient l'humilit�� et le d��sint��ressement; il conclut qu'Ituriel avait de bonnes raisons pour d��truire toute cette engeance
[15] Tel est le texte de 1748 et de toutes les autres ��ditions. Mais l'��dition de 1750, que j'aurais peut-��tre d? suivre, porte:
?... par-derri��re. Il est ��vident que le monde va finir: ne pourriez-vous point, avant cette belle ��poque, nous prot��ger contre le grand-lama?--Quel galimatias, dit Babouc, contre le grand-lama? contre ce pontife-roi qui r��side au Thibet?--Oui, dit le petit demi-mage avec un air opiniatre, contre lui-m��me.--Vous lui faites donc la guerre, vous avez donc des arm��es? dit Babouc.--Non, dit l'autre, mais nous avons ��crit contre lui trois on quatre mille gros livres qu'on ne lit point, et autant de brochures, que nous fesons lire par des femmes: �� peine a-t-il entendu, etc.? B.
VIII. Retir�� chez lui, il envoya chercher des livres nouveaux pour adoucir son chagrin, et il pria quelques lettr��s �� d?ner pour se r��jouir. Il en vint deux fois plus qu'il n'en avait demand��, comme les gu��pes que le miel attire. Ces parasites se pressaient de manger et de parler; ils louaient deux sortes de personnes, les morts et eux-m��mes, et jamais leurs contemporains, except�� le ma?tre de la maison. Si quelqu'un d'eux disait un bon mot, les autres baissaient les yeux et se mordaient les l��vres de douleur de ne l'avoir pas dit. Ils avaient moins de dissimulation que les mages, parcequ'ils n'avaient pas de si grands objets d'ambition. Chacun d'eux briguait une place de valet et une r��putation de grand homme; ils se disaient en face des choses insultantes, qu'ils croyaient des traits d'esprit. [16]Ils avaient eu quelque connaissance de la mission de Babouc. L'un d'eux le pria tout bas d'exterminer un auteur qui ne l'avait pas assez lou�� il y avait cinq ans; un autre demanda la perte d'un citoyen qui n'avait jamais ri �� ses com��dies; un troisi��me demanda l'extinction de l'acad��mie, parcequ'il n'avait jamais pu parvenir �� y ��tre admis. Le repas fini, chacun d'eux s'en alla seul, car il n'y avait pas dans toute la troupe deux hommes qui pussent se souffrir, ni m��me se parler ailleurs que chez les riches qui les invitaient �� leur table. Babouc jugea qu'il n'y aurait pas grand mal quand cette vermine p��rirait dans la destruction g��n��rale.
[16] Cette phrase et la suivante furent ajout��es en 1756. Les ��ditions de 1748 et 1750 portent: ?traits d'esprit. Le repas fini, etc.? B.
IX. D��s qu'il se fut d��fait d'eux, il se mit �� lire quelques livres nouveaux. Il y reconnut l'esprit de ses convives. Il vit surtout avec indignation ces gazettes de la m��disance, ces archives du mauvais go?t, que l'envie,
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