l'on retrouve également sur les
monuments les plus anciens de la Russie et que l'on ne saurait
confondre avec les influences germaniques, non plus qu'avec les
éléments turks et grecs byzantins.
Mais il y avait dans l'art byzantin même, en ce qui touche
l'ornementation, des origines évidemment communes avec celles qui se
faisaient sentir dans les arts slaves. Cela, au premier abord, peut passer
pour un paradoxe; l'examen des monuments ne doit guère cependant
laisser de doutes à cet égard. Et ces origines, on les retrouve dans le
centre du continent asiatique.
Nous venons de démontrer que l'art byzantin, dans le domaine de la
structure architectonique, n'a fait qu'adopter des méthodes et procédés
appartenant à l'Asie, à cette belle civilisation des Assyriens, Perses ou
Mèdes, comme on voudra les appeler, en y mêlant quelques éléments
grecs et romains.
Mais les peuplades grecques qui s'étaient établies dès les derniers temps
de l'empire en Asie Mineure et notamment sur cette route si fréquentée
par les caravanes partant du golfe Persique pour aboutir à Antioche, et
qui nous ont laissé des édifices religieux et civils si remarquables dans
la Syrie centrale, possédaient une ornementation qui ne rappelle
nullement l'ornementation grecque proprement dite, mais se rapproche
des arts de l'Orient iranien, dont il faut aller chercher la source dans
l'Inde supérieure.
Cette ornementation, composée d'entrelacs et d'une flore de
conventions, sèche, découpée, métallique et qui fut adoptée à Byzance,
où elle étouffa bientôt les derniers vestiges de l'art romain, apparaît
aussi dans les monuments les plus anciens des Slaves et même dans les
objets qu'en France on attribue aux Mérovingiens, c'est-à-dire aux
Francs venus des bords de la Baltique.
Ainsi, la Russie allait prendre ses arts, au moins en ce qui touche
l'ornementation, à deux rameaux fort éloignés l'un de l'autre par la
distance et le temps, mais sortis d'un tronc commun.
Il n'existe, parmi les diverses races dont se compose l'humanité, qu'un
nombre restreint de principes d'art, soit au point de vue de la structure,
soit au point de vue de l'ornementation. Quant à la structure, il n'est que
deux méthodes principales.
La première, et la plus ancienne très-probablement, consiste à employer
le bois; la seconde comprend tous les systèmes d'agglutinage, méthode
que l'on désigne sous le nom général de maçonnerie: brique crue ou
cuite, pierre, moellon réunis par de l'argile ou un ciment.
La structure de bois comprend deux systèmes: l'un qui consiste à
empiler des troncs d'arbres les uns sur les autres comme de longues
assises, en les enchevêtrant à leurs extrémités et à former ainsi des
murailles solides. L'autre, qui est proprement ce qu'on appelle la
charpente, c'est-à-dire l'art d'assembler les bois de manière à profiter
des qualités particulières à ces matériaux en les utilisant en raison
même de ces qualités.
Le système de structure par agglutinage paraît avoir appartenu
primitivement aux races jaunes; tandis que l'emploi du bois dans les
constructions semble être l'attribut de la race âryenne.
Et ceci serait la conséquence, soit du génie propre à ces deux races, soit
du milieu dans lequel primitivement elles se sont développées.
Les Aryas descendaient des hauts plateaux boisés du Thibet et de
l'Himalaya.
Les Jaunes occupaient les vastes plaines de l'Asie, arrosées par de
larges fleuves et ou les matériaux maniables, argile et roseaux, se
trouvent en abondance.
Si un rameau de race âryenne s'établit dans les plaines du Tigre et de
l'Euphrate, par exemple, les deux éléments peuvent se mélanger, mais
on retrouve toujours la trace des influences originaires[15].
[Note 15: Nous avons développé ces observations dans l'Histoire de
l'habitation humaine.]
Un de ces rameaux occupe-t-il un territoire où le bois de construction,
aussi bien que le limon, font défaut, comme est le territoire hellénique,
mais où abondent les matériaux calcaires, la pierre de taille,--tout en se
servant de ces matériaux, on distingue, dans leur emploi, les formes
imposées par le système de structure de charpente. Le Grec dorien
pousse si loin son aversion pour les éléments empruntés à d'autres races
que les races âryenne et sémitique, qu'il n'emploie jamais le mortier
dans ses constructions comme moyen d'agglutinage, bien qu'il le
connaisse parfaitement, puisqu'il fait des enduits légers et d'une
extrême finesse peur appliquer la peinture. En un mot, il bâtit toujours
en pierre sèche. Et même le romain, lui, qui emploie les deux modes: il
ne les mêle point, et s'il bâtit en pierre d'appareil, jamais il ne réunit
par un ciment ces matériaux taillés; il les pose jointifs.
Sur quelque point du globe que ce soit, les constructions dérivent
toujours de ces principes fondamentaux; soit de l'un ou de l'autre, soit
des deux ensemble. Mais les origines sont d'autant plus apparentes
qu'on remonte plus haut dans l'histoire des peuples. Cependant, jamais
elles ne s'effacent entièrement.
Quant à l'ornementation, deux principes se trouvent également en
présence chez les humains:
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