La vie et la mort du roi Richard II | Page 8

William Shakespeare
bien que j'aie affaire avec la mort, je ne suis pas malade, mais vigoureux, jeune, respirant gaiement; maintenant, comme aux festins de l'Angleterre, je reviens au mets le plus d��licat pour le dernier, afin de rendre la fin meilleure. (A Gaunt.)--O toi, auteur terrestre de mon sang, dont la jeune ardeur renaissant en moi me soul��ve avec une double vigueur pour atteindre jusqu'�� la victoire plac��e au-dessus de ma t��te, ajoute par tes pri��res �� la force de mon armure; arme de tes b��n��dictions la pointe de ma lance, afin qu'elle p��n��tre la cuirasse de Mowbray comme la cire, et que le nom de Jean de Gaunt soit fourbi �� neuf par la conduite vigoureuse de son fils.
GAUNT.--Que le ciel te fasse prosp��rer dans ta bonne cause! Sois prompt comme l'��clair dans l'attaque, et que tes coups, doublement redoubl��s, tombent comme un tonnerre ��tourdissant sur le casque du funeste ennemi qui te combat; que ton jeune sang s'anime; sois vaillant et vis!
BOLINGBROKE.--Que mon innocence et saint Georges me donnent la victoire!
(Il se rassied �� sa place.)
NORFOLK.--Quelque chance qu'am��nent pour moi le ciel ou la fortune, ici vivra ou mourra, fid��le au tr?ne du roi Richard, un juste, loyal et int��gre gentilhomme. Jamais captif n'a secou�� d'un coeur plus libre les cha?nes de son esclavage, ni embrass�� avec plus de joie le tr��sor d'une libert�� sans contrainte, que mon ame bondissante n'en ressent en c��l��brant cette f��te de bataille avec mon adversaire.--Puissant souverain, et vous pairs, mes compagnons recevez de ma bouche un souhait d'heureuses ann��es. Aussi calme, aussi joyeux qu'�� une mascarade, je vais au combat: la loyaut�� a un coeur paisible.
RICHARD.--Adieu, milord. Je vois avec la valeur la vertu tranquillement assise dans tes yeux.--Mar��chal, ordonnez le combat, et que l'on commence.
(Richard et les lords retournent �� leurs si��ges.)
LE MAR��CHAL.--Henri d'Hereford, Lancastre et Derby, re?ois ta lance; et Dieu d��fende le droit!
BOLINGBROKE.--Ferme dans mon esp��rance comme une tour, je dis: Amen.
LE MAR��CHAL, �� un officier.--Allez, portez cette lance �� Thomas, duc de Norfolk.
PREMIER H��RAUT.--Henri d'Hereford, Lancastre et Derby, est ici pour Dieu, pour son souverain et pour lui-m��me, �� cette fin de prouver, sous peine d'��tre d��clar�� faux et lache, que le duc de Norfolk, Thomas Mowbray, est un tra?tre �� Dieu, �� son roi et �� lui-m��me; et il le d��fie au combat.
SECOND H��RAUT.--Ici est Thomas Mowbray, duc de Norfolk, ensemble pour se d��fendre et pour prouver, sous peine d'��tre d��clar�� faux et lache, qu'Henri d'Hereford, Lancastre et Derby, est d��loyal envers Dieu, son souverain et lui: plein de courage et d'un franc d��sir, il n'attend que le signal pour commencer.
LE MAR��CHAL.--Sonnez, trompettes; combattants, partez. (On sonne une charge.)--Mais, arr��tez: le roi vient de baisser sa baguette.
RICHARD.--Que tous deux d��posent leurs casques et leurs lances et qu'ils retournent reprendre leur place.--��loignez-vous avec nous, et que les trompettes sonnent jusqu'au moment o�� nous reviendrons d��clarer nos ordres �� ces ducs (Longue fanfare.--Ensuite Richard s'adresse aux deux combattants.)--Approchez.... ��coutez ce que nous venons d'arr��ter avec notre conseil. Comme nous ne voulons pas que la terre de notre royaume soit souill��e du sang pr��cieux qu'elle a nourri, et que nos yeux ha?ssent l'affreux spectacle des plaies civiles creus��es par des mains concitoyennes; comme nous jugeons que ce sont les pens��es ambitieuses d'un orgueil aspirant �� s'��lever aux cieux sur les ailes de l'aigle, qui, jointes �� cette envie qui d��teste un rival, vous ont port��s �� troubler la paix qui dans le berceau de notre patrie respirait de la douce haleine du sommeil d'un enfant, en sorte que, r��veill��e par le bruit discordant des tambours, par le cri effrayant des trompettes aux sons aigres, et le confus cliquetis du fer de vos armes furieuses, la belle Paix, pourrait, ��pouvant��e, fuir nos tranquilles contr��es, et nous forcer �� marcher �� travers le sang de nos parents: en cons��quence, nous vous bannissons de notre territoire.--Vous, cousin Hereford, sous peine de mort, jusqu'�� ce que deux fois cinq ��t��s aient enrichi nos plaines, vous ne reviendrez pas saluer nos belles possessions, mais vous suivrez les routes ��trang��res de l'exil.
BOLINGBROKE.--Que votre volont�� soit faite!--La consolation qui me reste, c'est que le soleil qui vous r��chauffe ici brillera aussi pour moi; et ces rayons d'or qu'il vous pr��te ici se darderont aussi sur moi, et doreront mon exil.
RICHARD.--Norfolk, un arr��t plus rigoureux t'est r��serv��; je sens quelque r��pugnance �� le prononcer. Le vol lent des heures ne d��terminera point pour toi la limite d'un exil sans terme. Cette parole sans espoir: Tu ne reviendras, jamais, je la prononce contre toi sous peine de la vie.
NORFOLK.--Sentence rigoureuse en effet, mon souverain seigneur, et que j'attendais bien peu de la bouche de Votre Majest��. J'ai m��rit�� de la main de Votre Altesse une r��compense plus bienveillante, une moins profonde mutilation, que celle d'��tre ainsi rejet�� au loin dans l'espace
Continue reading on your phone by scaning this QR Code

 / 41
Tip: The current page has been bookmarked automatically. If you wish to continue reading later, just open the Dertz Homepage, and click on the 'continue reading' link at the bottom of the page.