furieusement le manoeuvre. Ou si, par exception, il parvient �� s'asseoir et qu'il essaie aussi de rabattre les paupi��res, ses voisins lui broient les c?tes, le tirent par le nez et les cheveux, pincent ses cuisses, et ses vis-��-vis lui insufflent dans les narines l'acre bouff��e de leur premi��re bouffarde. Ces voyages fournissent le plus fr��quent sujet des conversations entre Clara et Flup, �� la tr��ve de midi, lorsqu'elle entra?ne le b��nin gar?on loin de ses pers��cuteurs et se r��fugie avec lui sur le pas d'une porte. Car elle s'est ��prise du souffre-douleur attir��, de son c?t��, par les mines apitoy��es de la fillette. Pour savoir les tribulations du trop placide Flup, son amie doit l'interroger; il ne se plaindrait pas du moment qu'elle l'a rejoint; sa large face rayonne et il la mange de ses yeux de chien fid��le. Clara pochette toujours, pour ce t��te �� t��te du midi, une pomme, un sucre d'orge, un caramel au sirop ou une autre de ces friandises du pauvre qu'elle partage avec Flup en se servant de ses doigts et m��me, ce qu'il pr��f��re, de ses dents. Au jeu d'osselets succ��dant �� ces amoureuses d?nettes, elle le bat sans vergogne. Mais ��tre vaincu par elle c'est de la jouissance. "Bon Flup, pauvre Flupi!" ces mots reviennent sans cesse sur les l��vres de la petite, le bras pass�� autour de l'encolure de cette excellente pate de gar?on. D'autres fois indign��e de sa mansu��tude elle le pousse �� la r��volte: "Fi le polton! Patir avec des bras pareils!"
Flup promet de regimber, mais la premi��re taloche le trouve aussi passif qu'auparavant.
Cependant Clara prend tellement �� coeur la cause de son prot��g�� qu'elle se brouille avec plusieurs ma?ons de ses amis, et refuse d��sormais de jouer avec eux. Son enfantine toquade pour le Mouton (c'est un des surnoms de Flup) amuse beaucoup l'��quipe, rien moins que sentimentale, et ils punissent la gamine de ses bouderies et de ses infid��lit��s en exer?ant de nouvelles brimades sur son favori.
A pr��sent, elle passe la plus grande partie du jour au pied de la batisse o�� s'��reinte le bonasse apprenti. Trompant �� tout instant la surveillance de Rikka, elle s'esquive par un entrebaillement de la porte. Elle hal��te apr��s la pr��sence de son ami, elle n'a plus d'attention que pour Flup et les gestes de Flup: Elle l'attend d��s le matin sur le chantier, �� l'heure du d��barquement des coteries rurales.
Le soir, au moment ou celles-ci d��talent pour regagner leurs clochers, son coeur gonfle en voyant le blondin passer la blouse bleue, par-dessus sa cotte de velours fauve et mettre en bandouli��re la gourde de fer blanc.
Ces enfants prolongeaient leurs adieux comme s'ils ne devaient plus se revoir! Flup a'attardait, les yeux riv��s aux prunelles humides de sa mie et ses mains calleuses froissaient les menottes moins gerc��es de la bambine.
Les journaliers de Duffel r��clamaient Flupi, l'arrachaient m��me �� ces caressantes ��treintes, car ils n'entendaient point se priver de leur principale amusoire: ?Allez hop le Mouton! Assez de tendresse. Il en faut pour demain, Marche!?
Clara br?lait de lui baiser ces bonnes grosses l��vres de bigarreau, mais elle se retenait sous les regards narquois des autres, de crainte que cette caresse balsamique ne rapportat de nouvelles bourrades au bien-aim��, et elle se contentait de le tater le long du corps et de s'enfi��vrer �� la ti��deur particuli��re que sa jeunesse entretenait dans ses grossiers v��tements de velours c?tel��.
Il se d��robait �� grand'peine �� ces douces privaut��s, puis se mettait �� courir pour rattraper les compagnons et s'insinuait dans leur rang, embo?tait leur pas acc��l��r��.
Une fois deux platriers d��coiff��rent Flup et jetant et rattrapant sa casquette sur leurs spatules, ils finirent par plonger celle-ci dans la chaux vive.
En rep��chant sa coiffure, le bardot faillit piquer une t��te dans la mati��re corrosive, pour le plus grand d��duit des regardants.
Clara, que cette sc��ne exasp��rait depuis des minutes, n'y tenant plus, vola comme une gu��pe sur l'un de ces tourmenteurs, pr��cis��ment ce grand ��chalas de Bastyns que son p��re avait si bien chati�� autrefois, et l'agrippant aux jambes, se mit �� le griffer, �� le mordre, mena?ant de lui crever les yeux.
L'autre para?t ces attaques en ricanant, n'osant molester la gamine de ce vigoureux Nikkel Mortsel. Celui-ci accourut et fit lacher prise �� l'enfant. Mais pour ��viter le retour de ces acc��s et mettre fin �� cette ridicule amourette, Rikka conduisit d��s le lendemain la fantasque petiote �� l'��cole gardienne.
Ce fut le plus dur des chatiments. Clara supplia, promit d'��tre tr��s sage: "Je serai gentille avec tous les compagnons; je ne parlerai plus jamais �� Flupi, surtout qu'ils sont devenus mauvais pour lui �� cause de moi; je resterai tranquillement assise sur le trottoir et regarderai sans bouger."
Les parents se montr��rent inexorables. Tous les jours Clara fut ��crou��e dans la classe des mioches o��, pour
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